Durkheim, faits sociaux, anorexie, imagination, conscience individuelle, auteurs, pathologie, psychologie sociale, fait social, causes, expériences sociales, individu, nature humaine
Émile Durkheim, avec son étude du suicide, a montré que la sociologie était une science légitime à l'étude de faits aux premiers abords très individuels. La première étape de l'étude sociologique de faits sociaux nécessite de se débarrasser des prénotions. Le concept de prénotion a été mis en avant par le sociologue qui les définit comme « un voile qui s'interpose entre les choses et nous et qui nous les masque d'autant mieux qu'on le croit le plus transparent ». Ce sont des « idées reçues » qui faussent notre interprétation de la réalité et nous empêchent de comprendre les mécanismes de notre monde.
[...] Il met donc bien en exergue le fait que les rêves sont engendrés par le climat social et donc par des faits sociaux. Nous avons donc montré dans cette partie que le rêve et l'anorexie pouvaient être traités comme des faits sociaux car après l'abandon des prénotions, on montre qu'ils peuvent être traités « comme des choses ». Le rêve et l'anorexie sont-ils totalement extérieurs à l'individu ? Leur coercition peut-elle être remise en cause ? Plus largement, peut-on véritablement se détacher du côté individuel de ses deux phénomènes et les rattacher uniquement au collectif ? [...]
[...] Il en existe trois : le régime, pas le régime ou le régime et autre chose. De même, Bernard Lahire dans sa partie « Le social est-il soluble dans le cérébral » fait une critique de l'étude neurologique du rêve « Si les chercheurs n'étaient pas aveuglés par le désir de puissance, ils admettraient tout simplement ne travailler que sur les états de sommeil [ . ] et non sur les rêves à proprement parlé ». Il donne également un cadre d'étude précis pour la sociologie du rêve différente du cadre d'analyse des neurosciences et de la psychologie. [...]
[...] En quoi les faits sociaux sont-ils le résultat d'une confrontation perpétuelle entre l'individuel et le collectif ? Dans l'ouvrage de psychologie Les rêves et leur interprétation, Ernest Aeppli écrit « Le rêve appartient aux expériences les plus personnelles de l'Homme. C'est lui et non un autre qui rêve. ». On comprend dès lors que le rêve découle d'une initiative individuelle. Il est propre à chacun. Cependant, comme le montrent les deux extraits des ouvrages de Bernard Lahire, L'interprétation sociologique des rêves, et de Muriel Darmon, Devenir anorexique, il est possible d'étudier des phénomènes semblant appartenir aux seuls domaines de la médecine et de la psychologie sous un nouvel angle : celui de la sociologie. [...]
[...] En effet, leur étude fait dialoguer le particulier et le commun et confronte la sociologie à toute sa difficulté : tirer des conclusions et des lois à partir du cas par cas. Cette étude permet de discuter une partie du travail de Durkheim notamment en termes de coercition et d'extériorité. Si l'extériorité et la coercition de l'anorexie et du rêve peuvent être remise en cause, on peut se demander si ces deux notions sont aujourd'hui encore des qualités essentielles du fait social ? [...]
[...] Il est confronté à son vécu social, certes, mais individuellement. Lorsque la sociologie s'empare de thèmes jugés de très individuels et les rapproche ainsi par son interprétation de son objet (les facteurs collectifs) la frontière entre ces deux niveaux devient floue comme nous l'avons vu dans notre étude. On peut retrouver dans l'anorexie et les rêves une opposition entre la pathologie qui semble être un processus purement individuel et la contrainte sociale qui est aussi déterminante. La limite entre le collectif et l'individuel réside dans la mesure. [...]
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