Aujourd'hui la démocratisation de la culture tend à assouplir les frontières entre les différentes pratiques culturelles, c'est à dire entre une culture « élitiste » et une culture de divertissement. Néanmoins, cette situation n'est pas si claire que cela puisque les sociologues continuent à s'affronter sur la thèse de la culture comme élément de distinction sociale. En effet, c'est dans la définition même de la culture que se trouve le débat : c'est un ensemble de structures sociales et de manifestations artistiques, religieuses, intellectuelles qui définissent un groupe, une société par rapport à une autre. Le fait pour un groupe de revendiquer une certaine culture engendre une volonté de distinction sociale par rapport à la culture d'un autre groupe, dont la culture sera perçue péjorativement. Des sociologues, notamment Pierre Bourdieu, se sont longuement penchés sur la question des pratiques culturelles afin de mettre en évidence l'existence d'une culture dominante dans la société, la culture des élites, et une culture dominée, la culture la plus populaire. Il existe donc une culture légitime à laquelle peuvent facilement accéder les classes supérieures de la société. Mais aujourd'hui il est de plus en plus mis en évidence que certaines personnes passent au-delà des frontières virtuelles entre culture légitime et illégitime par rapport à leur groupe.
Ainsi, on peut se demander dans quelle mesure la culture renforce le sentiment de hiérarchie sociale ou tend à une uniformisation des pratiques culturelles.
[...] Les intellectuels se conforment à des codes culturels qu'il faut respecter, or le football est un sport d'origine purement populaire. Il est impossible de nier la passion massive des classes populaires pour ce sport. Ce dernier paraît même inventé pour ces classes par la simplicité des moyens matériels qui ne nécessite pas un apport financier important contrairement par exemple à l'équitation ou au golf. Pour aimer pratiquer le football il suffit d'en avoir l'envie et le plaisir. Depuis sa démocratisation, la majorité des pratiquants du football sont d'origine populaire, c'est pourquoi les intellectuels vouent une telle répulsion à ce sport qui ne correspond pas à leurs critères culturels. [...]
[...] En quoi la culture peut-elle être considérée comme un élément de distinction sociale ? Aujourd'hui la démocratisation de la culture tend à assouplir les frontières entre les différentes pratiques culturelles, c'est-à-dire entre une culture élitiste et une culture de divertissement. Néanmoins, cette situation n'est pas si claire que cela puisque les sociologues continuent à s'affronter sur la thèse de la culture comme élément de distinction sociale. En effet, c'est dans la définition même de la culture que se trouve le débat : c'est un ensemble de structures sociales et de manifestations artistiques, religieuses, intellectuelles qui définissent un groupe, une société par rapport à une autre. [...]
[...] Il est alors facile de comprendre que la culture est un élément de distinction sociale puisqu'un individu issu des classes modestes aura plus de difficultés à réussir à l'école et professionnellement. Il est incontestable que ces derniers sont largement minoritaires en nombre dans les grandes écoles, mais par contre majoritaires dans les filières techniques. De plus, grâce à leur capital social, ensemble des relations professionnelles ou personnelles facilitées par la famille, un individu issu d'une catégorie sociale élevée peut accroître le rendement des diplômes acquis en faisant par exemple intervenir les relations pour trouver un emploi. [...]
[...] De plus au niveau municipal, des efforts sont faits afin de faire profiter à tous des expositions d'art. En fait, la volonté de découvrir de nouvelles pratiques culturelles paraît bien plus importante que les facteurs qui font que l'individu est enfermé dans une culture précise (éducation, ressources, racisme de classe ) : à l'origine les livres étaient réservés à une élite mais ils sont aujourd'hui accessibles à tous et quelle que soit l'origine sociale. Cela se rapproche en quelque sorte au modèle développé par le sociologue Raymond Boudon qui accorde la priorité aux actions des individus, être libres, conscients et rationnels. [...]
[...] Bien que le racisme de classe soit toujours présent à différentes échelles de notre société et que la famille contribue grandement à une prédisposition culturelle, la culture peut aussi être interprétée comme une évolution (II). La culture : au service du plus grand nombre Les antagonismes de classe face à la culture persistent mais tendent à s'atténuer dans certains domaines, notamment grâce à la démocratisation de la culture et également grâce à la multiplication des médias permettant un accès à la culture de chez soi La démocratisation de la culture Il y a quelques décennies, il existait un clivage extrêmement important entre les pratiques culturelles, non seulement par l'habitus culturel comme il l'a été expliqué dans la première partie mais la difficulté d'accès à des pratiques culturelles élitistes et souvent leur coût élevé pouvait être un frein pour les classes les plus modestes ce qui ne faisait que renforcer la distinction sociale par la culture. [...]
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