Partons d'une phrase de Ferdinand de Saussure, linguiste suisse : « Le point de vue crée l'objet ». Ceci exprime alors le fait que rien ne se définit par un domaine réel et des frontières claires qui appartiennent en propre aux objets. Concrètement, les objets sont donc le fruit des pensées. Ainsi, Marx dit « La totalité concrète est un produit du cerveau pensant, qui s'approprie le monde de la seule manière possible, différente de l'appropriation de ce monde par la science ou le réel ». Nos cerveaux s'approprient alors les objets, mais cette appropriation diffère d'un cerveau à l'autre, et le sujet réel subsiste alors indépendamment de cette appropriation. Il y a donc différentes manières de percevoir un objet et par là de le construire.
Aucun n'objet ni question n'est parfaitement neutre, et les réponses apportées à des questions varient alors en fonction de la perception que les interrogés ont de la notion questionnée. Ainsi, si on prend une question simple d'apparence comme « avez-vous travaillé aujourd'hui? », on a des réponses différentes en fonction de la notion du travail des sondés. Bourdieu dit ainsi « On voit comment une question qui n'est pas transparente pour celui qui la pose peut obnubiler l'objet qu'elle construit inévitablement, même si elle n'a pas été expressément faite pour le construire ». Dès lors, les objets sociologiques subissent eux aussi la même appropriation et leur construction peut donc varier selon les auteurs. Ainsi, en quoi la construction d'un objet sociologique peut-elle agir sur les conclusions qui résultent de cet objet ?
[...] Ainsi, en quoi la construction d'un objet sociologique peut-elle agir sur les conclusions qui résultent de cet objet ? Concrètement, il s'agit d'expliquer le paradoxe de la construction de l'objet, à savoir qu'en étudiant un même objet, les sociologues les délimitent et le définissent différemment, ce qui conduira à des résultats différents, voire opposés. D'après ces différentes définitions sociologiques de la délibération, on peut donc voir que cette dernière se décline sous plusieurs conceptions qui varient parfois radicalement les unes des autres. [...]
[...] Donc, nous voyons bien ici qu'en partant d'un même objet d'étude, à savoir la délibération, et d'une même considération, à savoir que cette dernière ne met pas les citoyens à égalité avec la coalition ou les acteurs institutionnels, on en arrive à deux conclusions opposées. [...]
[...] De même, les procédures délibératives permettent donc au système politique de prévoir les contestations, et donc d'avoir un meilleur écho de son environnement sociétal, pour mieux évaluer les rapports de force. Ces procédures délibératives sont donc perçues selon Yves Sintomer et Loic Blondiaux comme de simples techniques managériales de gestion des conflits sociaux et non comme des instruments de démocratisation de la décision. La délibération ne fait donc que reproduire les rapports politiques et sociaux de domination. Ainsi, la délibération peut bouleverser la hiérarchie des pratiques légitimes et donc conduire à une modification substantielle du répertoire d'actions légitimes. [...]
[...] Ainsi, les membres de la délibération ne partent pas sur un pied d'égalité au sein de la délibération, et le débat ne fait qu'entériner une certaine conception du projet délibéré. De même, les points de vue font l'objet d'un traitement différencié selon leurs auteurs, puisque la coalition porteuse du projet travaille dessus depuis parfois des mois alors que les citoyens ne sont pas aussi bien préparés à l'exercice délibératif. Les mécanismes sociaux continuent donc de jouer au sein du débat délibératif. [...]
[...] Que font les différentes manières de construire l'objet délibération à cet objet ? Partons d'une phrase de Ferdinand de Saussure, linguiste suisse : Le point de vue crée l'objet Ceci exprime alors le fait que rien ne se définit par un domaine réel et des frontières claires qui appartiennent en propre aux objets. Concrètement, les objets sont donc le fruit des pensées. Ainsi, Marx dit La totalité concrète est un produit du cerveau pensant, qui s'approprie le monde de la seule manière possible, différente de l'appropriation de ce monde par la science ou le réel Nos cerveaux s'approprient alors les objets, mais cette appropriation diffère d'un cerveau à l'autre, et le sujet réel subsiste alors indépendamment de cette appropriation. [...]
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