Selon les responsables des instituts de sondage, le fait de choisir des échantillons non spécifiques de population se trouve automatiquement corrigé par les refus de répondre et par les non-réponses qu'ils prévoient pour chaque question. Seuls les plus concernés répondront. Mais puisqu'il n'est pas toujours possible de déterminer a priori les catégories de personnes qui sont suffisamment intéressées ou concernées par un problème donné pour avoir une opinion, n'est-il pas de bonne méthode d'interroger tout le monde systématiquement dès lors que l‘on laisse la possibilité à ceux qui n'ont pas d'opinion de le déclarer comme tel ?
Lorsque dans une enquête, l'échantillon des répondants est spontané, on peut penser que tous ces répondants ont par définition une opinion, et donc qu'ils sont de près ou de loin concernés par le sujet c'est à dire que cet échantillon n'est pas représentatif.
[...] Lancelot, l'abstentionnisme électoral en France) Il faut en fait donner une valeur positive aux non-réponses parce qu'elles constituent un bon indicateur de l'existence ou non chez les enquêtés d'opinions déjà constituées et plus précisément encore, un indice de la capacité, variables selon les groupes sociaux, à produire une opinion ou tout du moins une réponse à une question d'opinion. La non-réponse constitue en elle-même une réponse qui peut avoir diverses interprétations et est plus ou moins exploitable Une première exploitation permet de tirer, le plus souvent, des conclusions immédiates Comment tenir compte des non-réponses et les exprimer de façon concrète ? De façon très concrète, si les non-réponses ont un sens, c'est à dire principalement lors des sondages d'opinion comme nous le verrons tout à l'heure, il faut évidemment prendre comme base de calcul la totalité de l'échantillon. [...]
[...] Si on veut étendre à l'ensemble de la population initiale, cela revient à supposer que, parmi ceux qui n'ont pas répondu, les différentes réponses se répartissent de la même façon que parmi ceux qui ont répondu ce qui serait un postulat totalement injustifié des premières informations, immédiates Ces méthodes de calculs peuvent ainsi donner des réponses immédiates : pour certains problèmes, les sans-opinions ou ceux qui disent je ne sais pas sont intéressants en eux-mêmes, c'est une réponse comme une autre. C'est le cas des enquêtes d'opinion, ou ce type de réponse peut être très important et varier de façon significative. Exemple : 10% d'indécis qui ne savent pas encore pour qui voter. Ces 10% sont un groupe en eux-mêmes et il ne faut pas chercher à les répartir entre les différents candidats. [...]
[...] Loin d'être régies par le hasard, les variations du taux des non- réponses sont ainsi relativement systématiques et présentent une certaine cohérence. Conclusion Non-réponses pas toujours exploitables mais quand elles le sont, elles apportent 2 types de réponse : des réponses immédiates et d'autres moins directes dont la portée sociologique est néanmoins plus forte car pas limité à une enquête particulière Bibliographie - CHAMPAGNE LENOIR MERLLIE PINTO Initiation à la pratique sociologique, Dunod - COMBESSIE La méthode en sociologie, La Découverte, Repères - MARTIN L'enquête et ses méthodes : L'analyse des données quantitatives, A. [...]
[...] Elle permet du même coup de juger de la consistance et du degré de conviction qu'il est possible de donner aux opinions recueillies par ce type d'enquêtes. Les réponses données ont plus de valeurs si l'on sait qu'il est possible de ne pas répondre : on ne répond pas au hasard parce qu'on doit fournir une réponse mais on dit ce qu'on pense Au cours d'une étude de marché, le fait qu'une personne ignore quelle marque d'un produit elle utilise ou son prix est aussi très significatif et permet d'établir des réponses. [...]
[...] Le questionnaire en sociologie -le traitement des non-réponses Différents types de non-réponses ont souvent tendance à être confondus alors qu'ils ne sont pas du tout pareils : - les réponses je ne sais pas ou je n'ai pas d'opinion explicitement formulées - les refus de répondre parce qu'on juge la question indiscrète - les refus de répondre parce qu'on juge la question mal posée ou tendancieuse - les questions sautées ou oubliées par l'enquêteur - les refus de répondre en fin de questionnaire parce qu'on n'a plus le temps de répondre Lorsque la question est ouverte il faut ajouter : - les réponses qui indiquent manifestement une incompréhension de la question - les réponses qu'on n'a pu coder dans aucune des catégories prévues Pour les questions fermées (réponse par oui ou non) - les réponses autres que celles qui sont proposées - le refus de toutes les réponses proposées mais ans que le sujet en conne un autre Il est difficile souvent de les distinguer parce que l'enquêteur ne marque pas toujours les raisons du refus de répondre d'un enquêté mais la signification des non-réponses est pourtant très différente en fonction de leur type et leur étude apporte différentes réponses. (pourquoi prendre en considération les non-réponses ? Est-ce toujours possible ? Comment le faire concrètement et quelles réponses apportent- elles ? Pourquoi prendre en compte les non-réponses ? [...]
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