La comparaison avec des pays européens démontre une spécificité américaine : l'absence de système de garderie publique et ouverte à tous. Il s'agit donc de présenter et d'analyser les enjeux de la création d'un tel système aux Etats-Unis, en ce référant notamment au débat historiographique sur les raisons profondes de l'abandon du projet. L'analyse du contexte politique et social est essentielle pour appréhender les prises de position des différents acteurs et l'apparition progressive d'enjeux nouveaux qui viennent se greffer au débat et l'envahissent progressivement
[...] Ces conclusions influencent les prises de positions du président au commencement de son mandat. Ainsi, dans son discours de 1969 devant le Congrès portant sur la pauvreté, Nixon déclare que tous les enfants doivent bénéficier de l'opportunité d'un développement stimulant durant les 5 premières années de leur vie. Ce type de déclarations a engagé les partisans de cette réforme à se croire soutenus par le président. Un autre argument du soutien initial de Nixon est souligné par Kimberly Morgan, dans son article A child of the sixties. [...]
[...] Si le thème de la garde d'enfants n'a pas été central pour ces mouvements, une rhétorique s'est développée autour de la notion de libération des tâches traditionnelles réservées aux femmes que la garde d'enfants permettraient d'alléger considérablement. Au début des années 1970, le mot d'ordre du mouvement féministe était la garde gratuite 24 heures sur 24 ce qui ne pouvait pas manquer de heurter un certain nombre de conservateurs. Le thème de la garde d'enfants a progressivement été instrumentalisé, par exemple dans le discours des féministes socialistes qui en faisait le pivot de droit des femmes à l'indépendance économique ou encore par des féministes radicales qui y voyait le moyen de destruction de la famille traditionnelle. [...]
[...] La mobilisation des parents s‘est également révélée très insuffisante. D'autre part, l'assimilation croissante du projet à une tentative de redonner vie aux programmes de la Grande Société a entraîné un rejet radical de la part des conservateurs et des Démocrates du sud et précipité son échec. Les débats sur la garde d'enfants mettent d'ailleurs à jour les thèmes qui mobiliseront la Majorité Morale qui se constitue les années suivantes : l'antipathie vis-à-vis de l'intervention étatique et la nostalgie de la famille traditionnelle. [...]
[...] Il faut attendre 1954 pour voir voter une loi permettant une déduction fiscale pour les frais de garde, conçue comme une mesure de prévention de la pauvreté. Cette mesure engendre le développement du secteur privé. A la fin des années 1950, le Children's Bureau, créé en 1912, commande une enquête nationale sur les besoins de garde d'enfants. Les résultats montrent la rareté de mode de garde basé sur la communauté des enfants sont placés dans des lieux qui n'ont reçu aucune autorisation ( unlicensed homes tandis que 15% accompagnent leur mère au travail. [...]
[...] selon ce projet, les familles pauvres auraient accès à la garde d'enfants gratuite tandis que les autres familles contribueraient à la mesure de leurs revenus. Ses partisans insistent sur l'impact positif sur le développement infantile ainsi que sur les bienfaits d'une intégration, à un jeune âge, des enfants de toutes les races au sein de structures communes. Le projet, présenté par 2 démocrates, le sénateur Walter Mondale et le député John Brademas est voté par les 2 assemblées. Cependant le président y oppose son veto le 9 décembre 1971. [...]
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