On a souvent l'image d'un droit de vote obtenu par les femmes comme une forme de récompense accordée en raison de leurs loyaux services, la WW1 pour les britanniques et la WW2 pour les françaises. En réalité, les revendications n'ont pas émergées de nulle part au 20e siècle, pas plus que les mentalités ne se sont immédiatement transformées. Tout porte à croire que si le rôle économique et social joué par les femmes au cours des deux guerres a incontestablement contribué à ce qu'elle se voient accorder le droit de vote, d'autres facteurs doivent être pris en compte. Le 19e siècle voit l'émergence d'une revendication féministe dont le droit au suffrage devient progressivement le pivot principal.
[...] Trois raisons mises en lumières par les études historiques : le poids du catholicisme en France, les craintes politiques des républicains et le blocage institutionnel du sénat Pour conclure, on peut dire que le débat mis en place tout le long du 19e siècle Autour du droit de vote des femmes a permis d'en faire une question centrale du débat politique. Il ne faut pas exagérer l'ampleur de la mobilisation, beaucoup de femmes se préoccupent d'abord de leur survie et de celle de leur famille, les conditions au 19e sont rudes et un certain nombre de préoccupations s'orientent davantage vers les droits civils que politiques. Comme pour le suffrage des hommes, d'abord le fait d'une élite. Suffrage universel masculin : obligé pour paix sociale. Femmes : pas besoin presque de la force. [...]
[...] L'ambivalence de la pratique du suffrage universel par les hommes embarrassera les partisans du droit de vote féminin pendant toute la seconde république. En 1914, l'Union française pour le suffrage des femmes (fondée en 1909) rassemble personnes, rayonne sur tout le territoire national notamment grâce aux institutrices. Les meetings font salle comble, les pétitions affluent. Des féministes se présentent aux élections recueillant en moyenne des voix, bien évidemment comptées pour nulles. Certaines demandent en vain- d'être inscrites sur les listes électorales. [...]
[...] Cette attitude s'est semble-t-il avérée plus efficace que celle des femmes françaises qui soutenaient en vain que les femmes étaient semblables aux hommes et perdaient ainsi leur crédibilité aux yeux de ces derniers. Cette différence de tactique est d'ailleurs peut-être d'une des raisons pour lesquelles l'obtention du droit de vote fut beaucoup plus tardive en France qu'en Angleterre. On a aussi des réformistes, qui vont dans le sens des préjugés masculins pour formuler leurs revendications donc finalités et stratégies diverses donc pas de front uni. [...]
[...] Dans ces conditions, la femme ne peut évidemment pas être citoyenne active : La question du droit de vote des femmes a été posée en France plus tôt que dans n'importe quel autre pays du monde : dès 1789, au début de la Révolution française. Proclamé en 1792, le suffrage universel masculin ne sera mis en pratique qu'en 1848. En 1791, l'exclusion électorale des femmes de la noblesse et des ordres religieux, qui avaient pourtant votés lors de la convention des Etats généraux est décrétée. [...]
[...] A la veille de la guerre d'entre eux seraient acquis à la cause grâce, entre autres, à l'action de la Ligue des Electeurs pour le suffrage des femmes fondée en 1911. En 1901, le député radical modéré Gautret dépose la première proposition de loi sur le vote des femmes, vote qui serait réservé à celles qui n'ont pas de mari pour les représenter. En 1906, le député catholique libéral Dussausoy propose le droit de vote municipal (sans l'éligibilité), mis à l'étude au sein de la commission du suffrage universel. Fernidand Buisson élabore un rapport sur le vote des femmes. [...]
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