Quels sont les fondements épistémologiques de la question de l'objectivité en sciences humaines ?

Thèmes abordés

Sciences humaines, objectivité, philosophie, Gaston Bachelard, Karl Popper, épistémologie, Auguste Comte, théorie du positivisme, Durkheim, Max Weber

Résumé du document

Par épistémologie, on comprend l'étude critique des sciences en définissant leur origine logique, leur valeur et leur portée. Quant à l'objectivité, elle est synonyme d'impartialité, à l'opposé de la subjectivité qui renvoie à la particularité empirique de l'individu. La restriction de l'épistémologie des sciences humaines au langage mathématique et à l'empirisme des événements semble a priori inconcevable. En effet, le cheminement idéologique dans les écrits témoigne d'un rapport à la philosophie qui a joué un rôle important dans l'évolution des fondements épistémologiques de la question de l'objectivité en sciences humaines, a priori plus subjectives que les sciences pures.

Extraits

[...] - Popper Karl, « Conjectures et réfutations. La croissance du savoir scientifique » pp. 64-65. - Weber Max, « Essais sur la théorie de la science. », Paris, Plon, 1965. [...]

[...] C'est l'opposé du futur concept des bouleversements scientifiques de Bachelard. Les sciences humaines entre autres vont progressivement se distancier de la philosophie. Il lui est reproché de rechercher la connaissance d'objets hors de portée de l'expérience alors que les positivistes se situent à hauteur de la connaissance humaine. Ils envisagent d'étendre la méthode expérimentale à l'étude de l'homme. Le terme de positif désigne ici ce qui est utile, réel et palpable, par opposition à ce qui est fictif, chimérique ou imaginaire. [...]

[...] « (?) l'émotion est un processus qui contraste avec ceux de la raison? »6 (Vinciane DESPERET, « D'un dualisme bien utile ») L'impossibilité d'isoler le fait extérieur de ses conséquences affectives dévoile un dualisme émotion-raison. La philosophie du sujet peut s'exprimer là où la science en est incapable, lorsqu'il s'agit de la transcendance. Être rationnel, ce n'est pas se couper de ses émotions. Dans ce cas de figure, les sciences humaines tendent vers des raisonnements dépourvus de toute subjectivité malgré leur rapport à la philosophie sans pour autant atteindre la consécration d'une approche purement objective. II. Évolution épistémologique de l'être dans les sciences de l'Homme A. [...]

[...] Envisager l'objectivité en tant que finalité des sciences humaines A. Les fondements des discours des sciences humaines Au préalable, les sciences humaines, en quête de la plus grande objectivité possible, essayent de gagner leur scientificité à l'image des sciences de la nature. « La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion »2 (G. Bachelard) Selon Bachelard (1884-1962), la science se construit contre la subjectivité, contre l'opinion et contre l'imagination. Quant aux sciences humaines, elles se détachent difficilement de toute subjectivité à cause notamment de l'inconstance des êtres humain, de la variation des causes et de la complexité de faire abstraction des croyances, des motivations de tout un chacun vu son objet d'étude, les sciences de l'homme et de la société. [...]

[...] Selon Bachelard, les fondements des discours en sciences humaines font difficilement fi de toute subjectivité. Pseudo-sciences pour Popper, leur évolution au fil de ruptures épistémologiques soulignée par Bachelard, aboutit selon Devereux sur une confusion science-philosophie. Mais, l'épistémologie de l'évolution de l'être dans les sciences considère une possible subjectivité évinçant l'idée de l'objectivité suprême. En effet, à l'extension expérimentale apportée par le positivisme d'Auguste Comte et par Durkheim, s'ajoute l'influence de l'intentionnalité selon Weber. Dès lors, aujourd'hui, il s'agit de continuer à encourager les sciences humaines dans leur combat de l'objectivité en rendant compte des obstacles à leur achèvement et des opportunités pour mieux comprendre, interpréter l'homme et la société vu l'inexistence d'une équation en réponse à la pensée de l'être humain. [...]