éthique, responsabilités, prostitution, 1850, Alexandre Dumas fils, la Dame aux Camélias, splendeurs, misères, demi-mondaines, Marie Duplessis, La Castiglione, La Valtesse de la Bigne, La Païva, courtisane, luxe, argent, débauche
"C'est sous le Second Empire que se développe véritablement cette société du divertissement et des plaisirs, dont le monde de la prostitution est alors indissociable" - I. Pludermascher et M. Robert, Splendeurs et misères.
C'est en prenant exemple sur cette société parisienne qu'Alexandre Dumas fils rédige son oeuvre la Dame aux Camélias en 1848. Il ramène alors Marie Duplessis à la vie. Cette femme est une figure emblématique de son époque, dans le rôle de courtisane, car même si sa vie fut courte, elle ruina nombre de ses clients. Notre auteur lui rend donc hommage en écrivant un livre relatant son histoire même si le personnage de Marie, incarné par Marguerite Gautier, a des qualités de coeur qui lui sont inconnues. Dumas est à l'origine du cliché de la prostituée au grand coeur. À travers cet ouvrage, elle représente à elle seule la vie que menaient les femmes entretenues de son époque.
En effet, la muse d'Alexandre Dumas fils ne fut pas la seule à mener ce train de vie. Nombre d'entre elles venaient de milieux modestes voire pauvres et qui, à force d'acharnement pour la quête d'une liberté dont elles étaient censées être privées, s'imposent au coeur de la prostitution devenant ainsi des modèles pour toute la société qui ne pourra plus se passer d'elles. Toutes ces femmes, étant l'incarnation de l'indépendance féminine, ont permis l'apogée de la prostitution sous le règne de Napoléon III, qui lui-même avait recours aux services de certaines, malgré la lutte qu'il menait pour la réglementation de cette activité au sein des classes populaires.
[...] Des hommes interviennent dans le roman et ont une place importante, ainsi les personnages nous dépeignent un véritable tableau de la société du Second Empire. A. La vision de la femme entretenue à travers Marguerite et les autres femmes 1. Le démarrage dans la vie On apprend que Marguerite vient comme beaucoup d'autres courtisanes d'un milieu populaire. Celle-ci vient de la campagne je suis une pauvre fille de la campagne On l'apprend tout d'abord avec l'arrivée de sa sœur belle fille de la campagne sa seule héritière avec son neveu. [...]
[...] L'auteur nous propose donc dès le début de l'œuvre une description détaillée de l'appartement de la jeune femme, nous montrant le décor dans lequel elle vit : le luxe qui s'étalait sous leurs yeux cloaque splendide un oxymore qui révèle que même si cet appartement est luxueux et d'une grande beauté il est un endroit malpropre où les femmes correctes ne doivent pas se rendre. C'est un lieu où vit une prostituée qui est rejetée de la société. Elle est considérée comme étant sale et infâme. [...]
[...] Elle semble lucide sur son sort bien qu'elle garde un espoir avec le puis qui sous-entend une éventualité et non une fatalité. Le 20 décembre Je suis tout à fait malade (p. 233), le doute s'est envolé, elle sait ce qui l'attend. Le 4 janvier les lettres s'espacent, car la maladie ne lui permet plus d'écrire souvent j'ai été prise d'une telle fièvre que je n'ai pu vous écrire un mot (p. 234), les syndromes s'intensifient Je ne cesse de cracher du sang (p. [...]
[...] La boisson apparaît dans le dîner, tous les invités sont enivrés sauf Armand qui nous détaille alors la scène : On rit, on but et l'on mangea beaucoup à ce souper. J'étais devenu presque triste en voyant cette belle créature de vingt ans boire, parler comme un portefaix, et rire d'autant plus que ce que l'on disait était scandaleux. (Portefaix : homme grossier et brutal). Cette phrase résume à elle seule l'idée qu'on se fait d'une courtisane à l'époque et Marguerite n'échappe pas à la règle Des hommes omniprésents On dénombre dans la vie de Marguerite beaucoup d'hommes, de simples connaissances à qui elle sourit en passant par des amis comme Gaston, les figures paternelles du Duc ou du père d'Armand, jusqu'à l'amour de sa vie Armand Duval. [...]
[...] Édition Autrement pages. PERROT (2003). Femmes publiques. Collection Histoire. Édition Textuel pages. DUMAS, Alexandre fils (1975). La Dame aux Camélias. Collection classiques. Éditions Le Livre de Poche pages. PICON, Jérôme (2004). [...]
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