La prostitution se définit comme l'activité d'une personne qui consent à des rapports sexuels moyennant rémunération. Il faut distinguer par ailleurs plusieurs formes de prostitution. Celle qui s'exerce en extérieur, dans les lieux publics, celle généralement réservée à une clientèle de luxe, qui est installée dans des établissements spécifiques (clubs, hôtels,...) et celle qui opère par prise de rendez-vous. En France, elle n'est pas un délit. Seul, le "racolage" ou incitation à relations sexuelles est puni d'après le nouveau code pénal d'une amende de 5° classe (1 500 euros). "L'exhibition sexuelle" imposée à la vue d'autrui dans un lieu accessible au public est également passible d'un an d'emprisonnement et d'une amende de 15 267 euros (...)
[...] En effet, les notions d'abolition et de réglementation de la prostitution ne sont pas aussi simples que celles d'abolition de la peine de mort ou de réglementation du code de la route. Abolir signifie éradiquer. Or personne n'envisagera que la prostitution puisse disparaître totalement. Ce n'est pas même la tradition qui a ici autorité sur le droit. Ce sont bien plutôt les politiques libérales déjà mises en place dans certains pays qui ont historiquement élevé la prostitution à la légalité. [...]
[...] Or, ce sont avant tout pour la plupart des personnes en difficulté. La responsabilité de l'Etat et plus précisément de la police ne s'arrête donc pas au maintien de l'ordre public ou à la protection des riverains. Elle doit aller jusqu'à la prise en charge et à la reconnaissance de l'identité des personnes prostituées mais aussi de leurs clients. Il y a aussi une responsabilité politique de la prostitution comme phénomène social qui ne peut mettre entre parenthèses la question de l'identité de la population prostituée et des motivations de sa clientèle. [...]
[...] Comment comprendre l'opposition entre abolitionnistes et réglementaristes ? Etat des lieux de la prostitution en France L'office central pour la répression des trafics d'êtres humains (OCRETH) estime le nombre de prostitué(e)s à dont la moitié dans la capitale. Cependant, certaines associations avancent le chiffre de à La prostitution urbaine a augmenté depuis l'ouverture des frontières aux anciens pays du bloc communiste mais aussi du fait de l'immigration clandestine notamment originaire d'Afrique de l'Ouest. Les " passes " ne se nouent plus seulement à la périphérie des villes. [...]
[...] Elle privilégie la pénalisation au détriment de la prévention, ce qui accentue la stigmatisation de la personne prostituée. Elle relance la prostitution clandestine, ce qui constitue une régression par rapport à la loi Marthe Richard. La personne prostituée pourra moins facilement bénéficier de soutien des associations sanitaires et sociales. En pénalisant le client, elle ne fait pareillement que déplacer les stratégies d'approche du milieu vers la clandestinité plus qu'elle ne les abolit. En réprimant prostitué(e)s et clients, elle ne neutralise pas pour autant les organisations proxénètes souvent installées hors France. [...]
[...] Elle est plutôt un moyen de faire une place à la prostitution librement consentie mais aussi de ne tolérer qu'elle. Plus particulièrement, l'éventuelle réouverture de " maisons closes " et encore la reconduite des prostituées étrangères aux frontières apparaissent comme des mesures secondaires et discutables parce qu'elles ne résoudraient qu'à court terme certains aspects du phénomène complexe de la prostitution mais qu'elles poseraient même de nouveaux problèmes (statut précis de ces " maisons closes " ? Légitimité d'une prostitution à deux vitesses Enfin, l'appel à la tolérance ne doit pas être confondu avec l'appel au renversement des " vraies valeurs Bien au contraire. [...]
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