Le développement des travailleurs pauvres dans la société française contemporaine marque selon certains sociologues une rupture dans le processus de moyennisation de la société engagé au cours du XXe siècle.
Cette moyennisation correspond à l'effacement progressif des clivages sociaux et des spécificités socioculturelles de certains groupes sociaux (comme les paysans, les ouvriers). On considère alors que la société ne se structure plus autour de classes sociales, mais autour d'une ou plusieurs catégories "moyennes" regroupant une part toujours plus importante de la population. Les évolutions actuelles de la société conduisent cependant à s'interroger sur la validité de ce mouvement.
[...] Les catégories les plus favorisées en termes de formation rencontrent moins de difficultés face à l'emploi et parviennent à maintenir leur situation économique, mais certaines catégories moins dotées scolairement accèdent plus difficilement à l'emploi et subissent une dégradation de leurs conditions d'existence. Les inégalités face à l'emploi induisent des inégalités de revenu qui engendrent à leur tour de nouvelles inégalités de consommation. Ainsi, les écarts entre les catégories sociales les plus favorisées et les catégories populaires se sont à nouveau accentués. Le maintien d'inégalités économiques et sociales s'oppose à la thèse de la moyennisation de la société française Des inégalités économiques et sociales encore marquées . [...]
[...] Conclusion Les Trente Glorieuses ont permis un rapprochement des niveaux et des modes de vie, et l'affaiblissement de certains clivages sociaux. Cette moyennisation de la société semble toutefois remise en cause depuis les années 1980 : l'accentuation de certaines inégalités économiques et sociales (inégalités de revenus, d'accès au logement) participe effectivement à l'émergence de nouvelles formes de polarisations de la structure sociale, notamment au sein des jeunes générations. Ces évolutions invitent à en rechercher les causes et à s'interroger plus largement sur les conditions actuelles du partage des richesses. [...]
[...] infirment la thèse d'une moyennisation de la société française. Des inégalités économiques sont à l'origine de ces différences de consommation, mais elles illustrent aussi la maintien de normes et de valeurs spécifiques à chaque catégorie sociale : les CPIS et les PI ont des pratiques culturelles et des niveaux d'équipement proches et ces deux groupes se distinguent nettement des employés, des ouvriers, des AE et dans une moindre mesure des ACCE. La moyennisation de la société apparait donc comme un processus inachevé. [...]
[...] et à l'émergence d'une vaste classe moyenne à laquelle les individus s'identifient. Les catégories populaires, notamment les ouvriers, ont ainsi bénéficié d'une amélioration de leurs conditions d'existence, se rapprochant alors des catégories moyennes dont la part dans la population active ne cessait d'augmenter et modifiant l'expression subjective du sentiment d'appartenance à une classe sociale. D'une part, on observe à partir de 1982 une baisse du sentiment d'appartenance à une classe sociale : en des personnes interrogées déclarent avoir le sentiment d'appartenir à une classe, contre seulement 55% en 2002. [...]
[...] On considère alors que la société ne se structure plus autour de classes sociales, mais autour d'une ou plusieurs catégories »moyennes regroupant une part toujours plus importante de la population. Les évolutions actuelles de la société conduisent cependant à s'interroger sur la validité de ce mouvement. Après avoir montré que la société française peut se caractériser par un processus de moyennisation, nous verrons qu'il convient de nuancer cette analyse. La société française peut se caractériser par un processus de moyennisation . Un contexte historique particulier Une croissance économique exceptionnelle Les personnes nées entre 1925 et 1950 ont bénéficié de la croissance exceptionnelle des Trente Glorieuses. [...]
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