Le problème de la sorcellerie en Afrique

Thèmes abordés

Sorcellerie en Afrique, Afrique, BOA Thiémélé, sorcellerie latente, sorcellerie innée, sorcellerie d'attaque, sorcier mangeur d'âme, sorcier jeteur de sorts, plan économique, politique, mentalité, conflits sociaux, juridiction

Résumé du document

Nous sommes forcés de constater que l'Afrique désignée comme le berceau de l'humanité, est aujourd'hui le berceau de tous les maux. En effet, d'une traite historique et tragique dite négrière, à la proclamation des Indépendances, en passant par l'esclavage ou la colonisation sous toutes ses formes, l'Afrique se trouve aujourd'hui plonger dans un état de sous-développement dû non seulement à ces pratiques de maltraitance à son égard, mais aussi, et surtout à des difficultés de révolution mentale qui l'enfonce davantage dans le désordre, la souffrance, voire un abîme profond de ténèbres.

Extraits

[...] Dans notre monde actuel. Le professeur BOA illustre fort bien cela avec l'exemple d'un homme qui, accusé de sorcellerie, a été enterré vivant à Sikensi, sous le cercueil contenant le corps de sa présumée victime.[15] De même, nous voyons qu'un grand nombre de personnes, de façon injuste, voire fallacieuse, condamnent et même attribuent des étiquettes aux autres. Ainsi sont appelés les sorciers pour toutes sortes de maladies dont les personnes sont victimes : fibromes, individus souffrants de l'ulcère de Buruli, les albinos et les enfants autistes voire les pauvres villageois. [...]

[...] Ainsi, pouvons-nous dire avec le Pr Boa que « soutenir l'existence de la sorcellerie en la forme accoutumée et populaire, c'est cautionner la barbarie et l'ignorance »[29]. Bibliographie Ouvrages généraux • TOB, édition intégrale, CERF • Le Dictionnaire des synonymes, HACHETTE, Paris, 1956-1982 • Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique Ouvrage de base • BOA Thiémélé Ramsès, La sorcellerie n'existe, CERAP, Abidjan p Autres ouvrages • Paul DELANAYE, Le chrétien africain face aux accusations de sorcellerie, LE SENEVE, Kinshasa p 79 • Paul GOMEZ EHOUNOU, De la sorcellerie à la lumière de Jésus-Christ, vol SAINT PAUL DE LA CROIX, Abidjan p • Paul GOMEZ EHOUNOU, La sorcellerie, une œuvre diabolique à dénoncer, vol SAINT PAUL DE LA CROIX, Abidjan p • Raymond DENIEL, Religions dans la ville, INADES, Abidjan p • René DESCARTES, Discours de la méthode, GF FLAMMARION, Paris p • AKWABA, revue semestrielle de théologie et de culture, n CERAP, Abidjan, février 2010 [1]– Gadou DAKOURI, « Voici comment on devient sorcier », in Nord-Sud, n 1170 du vendredi 10 avril 2009, PP 67. [...]

[...] De ces formes de sorcellerie, sont liées des manifestations. Toutefois, il faut savoir que dans l'association des sorciers, les membres en activité ne se servent pas de leur propre corps physique. Ils possèdent le pouvoir de se métamorphoser, de se manifester autre qu'ils sont, c'est-à-dire de tromper son monde. Et c'est presque toujours en animal qu'ils se changent : en fauve (lion, panthère), en reptile (serpent, crocodile), en oiseau (hibou), en insecte (guêpe, abeille). Parfois, la bête a un aspect plus ou moins inoffensif : chat, chien, cheval, singe. [...]

[...] Ici il s'agit de personnes dotées de pouvoirs tels que : la clairvoyance, la connaissance des présages, la lecture des astres, émanant toutes de la sorcellerie. Ces personnes sont les féticheurs, les marabouts et les magiciens, etc . Leur sort est différent des « mauvais sorciers ». Ils protègent des personnes et sont souvent consultés. Ils vivent dans la cour avec les autres et sont appelés sorciers. Ils sont comme des émetteurs permettant de localiser et d'identifier le détenteur. Ils offrent des sacrifices. [...]

[...] Nous pouvons clairement percevoir à travers le développement de ces différents points en quoi la sorcellerie constitue une véritable entrave à l'évolution de l'Afrique ; une entrave à laquelle l'on se doit de trouver des remèdes afin de hisser plus haut l'image de notre continent. IV. Tentatives de solutions A. Un changement de mentalité « La raison est la chose la mieux partagée du monde »[21], nous disait Descartes. Cette faculté de jugement semble foutre le camp en Afrique quand on parle de sorcellerie. Pourtant on a vite fait en ce qui concerne la religion de la ramener à la raison. [...]