Claude Levi Strauss, anthropologue et philosophe français, né à Bruxelles le 28 novembre 1908, est l'un des fondateurs de la pensée structuraliste selon laquelle les phénomènes sociaux relèveraient de l'action de structures inconscientes.
Dans sa thèse parue en 1949 sous le nom de Structures élémentaires de la parenté et dont nous allons étudier le chapitre V, il cherche à analyser ces structures de l'inconscient afin d'en ressortir une série de principes dont il va tenter de prouver l'universalité.
Dans le chapitre V, intitulé Le principe de réciprocité, il va exposer sa théorie en s'appuyant sur les observations de divers auteurs faites à l'égard des différentes sociétés primitives concernant les dons ou échanges réciproques. Toutefois, il va prendre pour point de départ l'Essai sur le don de Mauss, œuvre reconnue datant de 1924 et dans lequel ce dernier part de l'idée que le don est un « fait social total », c'est-à-dire qu'il comporte à la fois une dimension sociale et religieuse.
Il va ensuite s'appuyer sur ces études pour démontrer qu'il existe un principe universel de réciprocité dans les divers modes de transmission des biens aussi bien dans les sociétés primitives que modernes.
Bien que dans le langage courant de nos sociétés, on définisse le don comme l'« action d'abandonner gratuitement à quelqu'un la propriété ou la jouissance de quelque chose » et l'échange comme l'« action de céder des biens moyennant contrepartie », ici, Levi Strauss distingue le don de l'échange en disant que le don serait la forme première de l'échange. Toutefois, dans le texte, il emploie tout autant le terme de « dons réciproques » que d'« échanges réciproques ».
L'étude de ce texte va nous permettre de comprendre - à travers l'étude et la comparaison des sociétés primitives et des sociétés modernes - , comment est apparu l'échange entre les Hommes, les raisons de son apparition, sa définition, les occasions et les biens qui y sont attachés, le principe de réciprocité que celui-ci induit, ou encore les valeurs qui y sont rattachées. Pour finir, cette étude nous éclaire sur la place importante des dons réciproques au sein des échanges matrimoniaux ainsi que sur les raisons pour lesquelles on accorde une telle valeur au principe de réciprocité aussi bien lors des échanges de biens matériels que lors des échanges de personnes considérées comme des biens, c'est-à-dire les femmes.
L'intérêt premier de cette étude de texte va être de parvenir à construire une analyse la plus condensée possible de l'écrit de Levi Strauss dans laquelle tous les points importants de celui-ci mentionnés ci-dessus seront traités.
[...] Le principe de réciprocité tiré des Structures élémentaires de la parenté Claude Levi Strauss, anthropologue et philosophe français, né à Bruxelles le 28 novembre 1908, est l'un des fondateurs de la pensée structuraliste selon laquelle les phénomènes sociaux relèveraient de l'action de structures inconscientes. Dans sa thèse parue en 1949 sous le nom de Structures élémentaires de la parenté et dont nous allons étudier le chapitre il cherche à analyser ces structures de l'inconscient afin d'en ressortir une série de principes dont il va tenter de prouver l'universalité. [...]
[...] C'est le cas par exemple de mets de qualité tels que le caviar, le foie gras ou encore d'une bonne bouteille de vin. La caractéristique est encore plus marquée en ce qui concerne le vin car, comme le montre Levi Strauss en prenant pour exemple la valeur du vin dans le Midi de la France, il est un bien social qui sert à honorer et la politesse veut que son vin soit destiné au verre du voisin et réciproquement. On observe à travers cet exemple qu' il y a plus dans l'échange que dans les objets échangés Cette première partie de l'analyse du texte de Levi Strauss nous permet de dire que la réciprocité est un principe dans le sens où, quelque soit la société dans laquelle on se trouve, la règle à suivre est que certains biens ne doivent pas être acquis personnellement et à des fins personnelles mais doivent être échangés avec autrui afin d'en tirer de plus grands avantages encore. [...]
[...] L'intérêt de ce type de don réciproque est d'amasser des richesses et d'échanger avec autrui des biens en lui offrant des cadeaux à la valeur toujours plus élevée dans l'espoir qu'il soit dans l'incapacité de renchérir afin de récolter tout le prestige et le pouvoir qui résultent de cette victoire. C'est pourquoi Mauss préfère donné au modèle du Potlatch le nom de prestations totales de type agonistiques Comme dit plus haut, l'échange réciproque est toujours pratiqué, à certaines occasions, dans les sociétés modernes. [...]
[...] Il parle de réciprocité et de redistribution là où Smith parle de troc. Polanyi a également cherché à montrer que le commerce tel qu'on le connaît n'est pas la forme naturelle de l'échange et que l'homme ne vise pas par nature qu'à son meilleur intérêt. Afin de conclure sur l'étude faite des systèmes d'échanges réciproques, on peut donc dire qu'historiquement, ces derniers sont apparus dans le but de mettre fin aux conflits entre les individus et de créer des liens, des alliances entre eux. [...]
[...] Les premiers anthropologues à avoir travaillé sur l'échange et sur son principe de réciprocité sont Malinowski et Baos. A défaut de pouvoir expliquer ce phénomène, ils l'ont observé et décrit. Au début du 20ème siècle, Malinowski, chez les Trobriandais de l'est de la Nouvelle-Guinée, a observé un système d'échange portant le nom de Kula portant sur des échanges de colliers et de bracelets de coquillage dont la valeur est purement symbolique. Ces échanges confèrent en effet aux individus qui y participent, non pas une satisfaction en terme de richesse, mais en terme de lien social qu'il permet de créer. [...]
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