Depuis plus de trente ans, les problématiques du monde étudiant prennent de plus en plus d'ampleur dans l'actualité politique et sociale. Les études supérieures à l'Université ont longtemps été assimilées à la réussite professionnelle. Aujourd'hui, ces dernières renvoient davantage à un avenir incertain.
Contrairement à ce que prétendent les médias actuellement, la « précarité étudiante » n'est pas un phénomène récent puisqu'elle est évoquée depuis 1920. On peut parler de précarité lorsqu'il y a « absence d'une ou plusieurs des sécurité permettant aux personnes d'assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux (…) ». La fragilité de la condition étudiante est la conséquence directe des dysfonctionnements de la société contemporaine. C'est pourquoi la précarité des étudiants est au cœur de la question sociale. En 2000, 23 000 étudiants se trouvaient dans un état de pauvreté grave. Aujourd'hui on compte 40 000 étudiants dans cette situation. Les facteurs à l'origine de cette précarisation sont multiples. On peut alors se demander dans quelles mesures les mutations de la structure sociale ont fragilisé la condition étudiante.
Castel explique la précarisation en s'appuyant sur le concept de désaffiliation. Cette dernière serait la conséquence de trois stades consécutifs. Un de ces stades concerne la vulnérabilité, qui associe la précarité du travail et la fragilité relationnelle. Selon lui, la conjoncture actuelle fait naître de nouveaux publics subissant cette vulnérabilité. Peut-on alors parler d'une nouvelle catégorie sociale qui élargit la zone de vulnérabilité: « les étudiants pauvres »?
Pour répondre à cette problématique, je privilégierai les deux axes majeurs de la vulnérabilité, celui du lien social et du travail. Il me semble alors intéressant de s'attarder sur les deux hypothèses générales suivantes. Tout d'abord, l'existence du lien social protège de la précarité. Ensuite, avoir un travail pour les étudiants permet d'éviter la précarité.
Afin de vérifier ces hypothèses, j'aborderai dans un premier temps les grandes mutations de l'histoire des Universités. Dans une seconde partie, je m'intéresserai à la définition du lien social afin de mettre en avant sa nécessité. Dans la dernière partie, je parlerai du travail étudiant et de ses effets sur la condition étudiante.
[...] Peut-on alors parler d'une nouvelle catégorie sociale qui élargit la zone de vulnérabilité: les étudiants pauvres ? Pour répondre à cette problématique, je privilégierai les deux axes majeurs de la vulnérabilité, celui du lien social et du travail. Il me semble alors intéressant de s'attarder sur les deux hypothèses générales suivantes. Tout d'abord, l'existence du lien social protège de la précarité. Ensuite, avoir un travail pour les étudiants permet d'éviter la précarité. Afin de vérifier ces hypothèses, j'aborderai dans un premier temps les grandes mutations de l'histoire des Universités. [...]
[...] Par exemple, la médecine et le droit restent les domaines privilégiés des étudiants issus des milieux aisés. L'université en se démocratisant, a offert la possibilité aux classes moyennes d'accéder à une culture réservée jusque là aux héritiers, cependant cela n'a pas effacé les disparités. En effet, on peut dire que l'inégalité par rapport à l'accès à l'Université a disparu mais de nouvelles inégalités entre les filières sont apparues. De plus, L. Gruel [9]explique que même si les familles modestes accèdent plus fréquemment à la faculté qu'auparavant, les gens en situation économique dramatique sont encore peu nombreux à l'Université. [...]
[...] FISCHER Didier-« L'histoire des étudiants en France : de 1945 à nos jours. -Flammarion, 2000-p.517 Ibid, p.517 Ibid, p.273 [9]BERTRAND marie-noel «Education 30% des étudiants travaillent ou plus Journal l'Humanité [10]FELOUZIS George-« La condition étudiante : Sociologie des étudiants et de l'université »-Paris, Puf, 2001.p145. CHAUVEL louis- Les classes moyennes à la dérive Paris, Le Seuil CASTEL, Robert. De l'indigence à l'exclusion : la désaffiliation in. J. Donzelot ed., Face à l'exclusion. Le modèle Français- Edition 1991. DORTIER, Jean françois. [...]
[...] L'histoire des étudiants met en évidence les mutations du système Universitaire engendrées par la démocratisation. En effet, on passe d'un accès limité aux privilégiés, à une Université ouverte, accessible même à ceux qui doivent travailler pour subvenir à leurs besoins, et ce à partir de 1930. Les liens sociaux et le travail s'avèrent de plus en plus indispensables, notamment pour les étudiants issus des classes sociales les moins favorisées. II- Le rôle des liens sociaux face à la précarité les relations amicales entre étudiants Il existe différentes définitions du lien social. [...]
[...] Il y a trente ans, seulement la moitié des étudiants connaissaient cette situation. Les chiffres concernant le travail étudiant sont à interpréter avec précaution, car certaines données ne prennent pas en compte les étudiants qui ont un travail régulier pendant l'année, bien que les étudiants effectuent des petits boulots temporaires. On peut observer également que la proportion des étudiants travaillant durant les grandes vacances scolaires a doublé en trente ans. Selon Castel, l'emploi joue un rôle d'intégration dans la société. [...]
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