Etude ethnographique des pratiques du mobile

Résumé du document

Etude consistant à observer, décrire et expliquer les pratiques urbaines communicationelles du téléphone mobile.

Extraits

[...] Ce que j'ai pu observer est que ce nouveau type d'énonciation crée une forme de communication particulière. Cela se remarque par le fait de plus avoir la présence de son interlocuteur dans sa conversation. Il devient absent de la communication, donc invisible. Le processus de communication considéré comme traditionnel “énonciateur(émetteur)- message-destinataire(récepteur) en est transformé. Le processus d'un échange et de partage d'opinions et sentiments se construit sans la présence du destinataire qui est éliminé d'une certaine façon du processus d'énonciation. [...]

[...] Un petit exemple d'expression d'outrance dans l'usage du mobile. Il existe d'autres expressions moins provocatrices et asociales, celles notamment que Goffman nomme “expression d'orientation et de circonspection”, comme faire des gestes pour mimer sa conversation et orienter le jugement d'autrui vers ce que l'on veut qu'il comprenne. Il est tout à fait possible de retrouver ces attitudes dans celles des utilisateurs de mobiles. Un individu jeune en présence d'adultes dans des endroits publics se sent parfois obligé de se livrer à des activités reconnaissables pour ses camarades et motivées par le besoin d'orienter pour ceux-ci des messages en relation avec leur culture. [...]

[...] Ces théories sont d'ordre à me permettre de situer ces expressions dans les usages du mobile. J'ai déjà cité une forme de jeu d'offensé et d'offenseur dans les usages du mobile. Des jeux d'expression qui sont inconscients probablement, traduisent une certaine volonté d'associabilité de la part de ses auteurs. Le discours peut-être; préfère dialoguer avec mon mobile qu'avec des gens tel que vous”. Une forme de refuge provocateur vers un ami imaginaire qui n'est pas là, mais dans un autre espace social temporel. [...]

[...] Ou encore j'ai vu des duels de conversations téléphoniques. Le jeu consistant à celui qui parlera le plus fort à son mobile pour nuire à un groupe parlant d'un sujet que l'on apprécie pas, donc dans un but de nuisance, de provocation, de faire plus de bruit que son voisin. On peut imaginer sans mal la suite de cette entrevue Erving Goffman et les pratiques quotidiennes : Dans une optique goffmanienne des mimiques et regards. J'ai pu observer des jeux d'expressions corporelles dans les comportements sociaux des utilisateurs de mobiles. [...]

[...] On imagine éviter des obstacles inconscients ou non. Cette trajectoire est plus fréquente dans les halles de gare ou encore des lieux publics comme l'université et moins dans la rue. Un hall de gare crée des situations d'attente et cela est propice à des déplacements plus atypiques dans la conversation une troisième qui est la relative station. Elle se fait en posture assise à une table de café et dans un wagon de train ou encore debout appuyé contre un poteau ou un élément d'architecture, mais le déplacement se fait dans un espace plus restreint une quatrième forme de déplacement: Elle est dite géométrique. [...]