Comme l'indique le sociologue Philippe Coulangeon dans l'introduction de son livre Sociologie des pratiques culturelles (Éditions La Découverte, Paris, 2005), par pratiques culturelles on entend généralement « l'ensemble des activités de consommation ou de participation liées à la vie intellectuelle et artistique, qui engagent des dispositions esthétiques et participent à la définition des styles de vie » : lecture, fréquentation des équipements culturels (théâtres, musées, salles de cinéma, salle de concerts, etc.), usage des médias audiovisuels, mais aussi des pratiques culturelles amateurs. Cette définition est fortement inspirée en France de la définition institutionnelle du Ministère de la Culture, lequel ministère a mené à trois reprises, en 1981, 1989 et 1997, des grandes enquêtes statistiques sur les pratiques culturelles des Français qui sont les principaux outils de référence dans ce domaine. Elle avait été à l'époque conçue sous un double patronage théorique. Le premier était la sociologie de la légitimité culturelle de Pierre Bourdieu, qui postule une correspondance entre la hiérarchie des oeuvres (légitimes, moyennes ou vulgaires) et la hiérarchie sociale des consommateurs, mesurée à l'aune de leur classe sociale d'appartenance (classe dominante, moyenne ou populaire). Elle invitait ainsi à mesurer la distance des individus à la culture « cultivée » (oeuvres d'art, théâtre, musique classique...) selon leur statut social. Le second, celui de Joffre Dumazedier et sa sociologie du temps libre, contribuait à élargir le champ des « pratiques culturelles » à toutes les formes de loisir (photographie, sport, télévision...), qui furent au fil du temps intégrées dans l'enquête. C'est sur les conclusions du livre d'Olivier Donnat, Les pratiques culturelles des Français (Ministère de la Culture et de la Communication, Département des études et de la prospective, Paris 1998), que je me baserai principalement dans cette note de synthèse, ainsi que sur les derniers chiffres mis en ligne sur les sites Internet de l'INSEE ou du Ministère de la Culture.
Mon but est ici d'éclairer ces statistiques officielles via l'approche sociologique empruntée par Philippe Coulangeon dans son ouvrage Sociologie des pratiques culturelles, pour répondre aux questions suivantes.
[...] Mais surtout l'élément principal à retenir est que l'intérêt pour l'art et la culture prend aujourd'hui des formes beaucoup plus variées qu'il y a trente ans. Cette tendance se vérifie au sein même des équipements culturels : augmentation de la fréquentation des bibliothèques et médiathèques liée à la diversification de l'offre, programmation des lieux de spectacle plus éclectique, et partimonalisation de d'objets ou de lieux auparavant considérés comme ordinaires. Elle déborde toutefois largement le cadre des équipements culturels et s'exprime avec plus de force encore au sein de l'espace privé ou de la sociabilité amicale, notamment à travers le développement des usages culturels des médias audiovisuels, le succès de manifestations ou d'événements culturels se déroulant à l'extérieur des équipements, ou l'essor des pratiques amateurs. [...]
[...] Est revendiquée une acception ouverte des pratiques culturelles, qui intègre des activités de semi-loisirs, ainsi que celles liées à l'informatique et aux nouvelles technologies) : cette ouverture rejoint d'une certaine façon la tendance amorcée dans les années 1980 et signalée par Olivier Donnat dans Les pratiques culturelles des Français d'une redéfinition institutionnelle des pratiques culturelles dans le sens de l'élargissement de ce champ, et donc des domaines d'action du Ministère de la Culture. Les principaux domaines d'activités qui font donc chacun l'objet d'un chapitre sont : la télévision, la lecture, la musique, les pratiques amateurs et les sorties culturelles. La politique culturelle française est également présentée dans l'ouvrage, en regard des différents aspects sociologiques abordés. [...]
[...] Cette définition est fortement inspirée en France de la définition institutionnelle du Ministère de la Culture, lequel ministère a mené à trois reprises, en et 1997, des grandes enquêtes statistiques sur les pratiques culturelles des Français qui sont les principaux outils de référence dans ce domaine. Elle avait été à l'époque conçue sous un double patronage théorique. Le premier était la sociologie de la légitimité culturelle de Pierre Bourdieu, qui postule une correspondance entre la hiérarchie des oeuvres (légitimes, moyennes ou vulgaires) et la hiérarchie sociale des consommateurs, mesurée à l'aune de leur classe sociale d'appartenance (classe dominante, moyenne ou populaire). Elle invitait ainsi à mesurer la distance des individus à la culture cultivée (oeuvres d'art, théâtre, musique classique . ) selon leur statut social. [...]
[...] Les jeunes témoignent globalement d'une vie culturelle plus intense et extravertie. Ce fait est particulièrement marqué pour le cinéma : 89% des 15-24 ans y sont allés au moins une fois au cours des douze derniers mois contre seulement 23% des 55 ans ou plus. Les pratiques culturelles des hommes et des femmes sont par ailleurs aujourd'hui très semblables, mis à part la lecture et les pratiques artistiques en amateur qui demeurent des activités davantage féminines : les deux tiers des femmes ont lu un livre au cours des douze derniers mois, contre seulement la moitié des hommes. [...]
[...] Ce tissu s'appuie sur des collectivités locales préoccupées d'offres culturelles de proximité, mais qui n'entendent pas nécessairement leur donner un caractère militant. Plus de 157.000 associations loi 1901 défendent ainsi en France la cause de la musique, du théâtre, de la littérature ou du patrimoine. Les pouvoirs publics octroient 12.000 d'entre elles l'équivalent de 1,22 milliard d'euros. À ces apports s'ajoute la mise à disposition de locaux, de matériels et de personnel, soit une véritable économie sociale qui perpétue l'esprit d'éducation populaire, dont la Ligue de l'Enseignement reste le plus important vecteur avec ses 2 millions d'adhérents. [...]
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