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L'action collective et l'organisation sont indissociables car l'organisation est un construit d'actions collectives. L'enjeu de ces construits est d'organiser la coopération entre les membres et l'organisation : ce qui est au coeur de la coopération c'est l'intégration des agents.
Les construits sont des jeux structurés, le construit est une structuration du champ des possibles et c'est à partir de ce champ que les acteurs vont déployer des stratégies. Pour Crozier et Friedberg les acteurs vont tenter de développer des stratégies gagnantes, sur ce fondement on retrouve une double articulation :
- La structuration d'un système d'action : chaque acteur ne possède pas les mêmes positions et les mêmes ressources.
- Les acteurs disposent et maîtrisent des stratégies et donc des possibilités de choix, ainsi plus on dispose de ressources plus on a de choix.
Les stratégies sont un rapport spécifique aux espaces d'incertitudes : chacun des acteurs cherche à accroître l'espace d'incertitude lié à son comportement tout en tentant de réduire l'espace d'incertitude lié aux comportements d'autrui.
Pour ces deux auteurs la relation de pouvoir va équivaloir à la maîtrise des zones d'incertitudes.
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Dans Le phénomène bureaucratique, 1971, Michel Crozier va décrire la situation organisationnelle d'un atelier de production ou interviennent trois catégories d'acteurs : les chefs d'atelier, les ouvriers de production peu qualifiés et les ouvriers d'entretien qui sont fortement qualifiés. Il va décrire la relation entre ces trois types d'acteurs :
- entre les chefs d'atelier et les ouvriers de production : relation faible et peu valorisée
- entre les ouvriers de production et les ouvriers d'entretien : relation faiblement conflictuelle
- entre les ouvriers d'entretiens et les chefs d'atelier : relation très conflictuelle.
Ainsi Crozier va s'apercevoir que les ouvriers d'entretien ont réussi à constituer une zone de pouvoir car ils ont réussi à maîtriser une zone d'incertitude ils ont ainsi plus de pouvoir que ce que l'organigramme a prévu : ils sont en effet les seuls à pouvoir réparer les machines qui tombent souvent en panne.
Ce qui est fondamental pour Crozier c'est que la relation de pouvoir est une relation de négociation permanente. Le pouvoir n'est pas seulement une détermination structurelle, c'est la capacité à adopter une stratégie en fonction de la capacité à maîtriser des ressources au sein d'un système.
Crozier propose de différencier deux types de pouvoir :
- hiérarchique fonctionnel : lié au système des positions occupées (...)
[...] Crozier, il a dirigé le CSO jusqu'en 2007, aujourd'hui il enseigne à Science Po. Dans l'ouvrage qu'ils ont écrit en commun en 1977 : L'acteur et le système, les contraintes de l'action collective ils s'interrogent sur la façon dont s'organise une action collective. Dans un premier temps nous allons nous intéresser à la façon dont l'organisation va conditionner la relation de pouvoir. Dans un second temps, nous aborderons la question de la relation de pouvoir comme un jeu ou chacun adopte une stratégie. [...]
[...] Pour Crozier et Friedberg les acteurs vont tenter de développer des stratégies gagnantes, sur ce fondement on retrouve une double articulation : - La structuration d'un système d'action : chaque acteur ne possède pas les mêmes positions et les mêmes ressources. - Les acteurs disposent et maîtrisent des stratégies et donc des possibilités de choix, ainsi plus on dispose de ressources plus on a de choix. Les stratégies sont un rapport spécifique aux espaces d'incertitudes : chacun des acteurs cherche à accroître l'espace d'incertitude lié à son comportement tout en tentant de réduire l'espace d'incertitude lié aux comportements d'autrui. [...]
[...] Ce qui est fondamental pour Crozier c'est que la relation de pouvoir est une relation de négociation permanente. Le pouvoir n'est pas seulement une détermination structurelle, c'est la capacité à adopter une stratégie en fonction de la capacité à maîtriser des ressources au sein d'un système. Crozier propose de différencier deux types de pouvoir : - hiérarchique fonctionnel : lié au système des positions occupées - pouvoir de l'expert qui repose sur la capacité à maîtriser un savoir faire II) STRATEGIE ET JEUX Crozier et Friedberg vont s'inspirer de la théorie de Thomas Schelling dans Stratégie du conflit paru en 1960. [...]
[...] Pour ces deux auteurs la relation de pouvoir va équivaloir à la maîtrise des zones d'incertitudes. I.1.Le pouvoir n'est pas une substance ni une propriété Le pouvoir n'est pas un attribut que certains auraient et dont d'autres seraient dépossédés, ils s'opposent au courant marxiste qui pense la relation de pouvoir sur fond de phénomène de domination et conçoit la relation de pouvoir à partir des rapports de classe. Pour Crozier et Friedberg la relation de pouvoir est différente du décalque d'une relation de domination car le pouvoir est une relation d'échange. [...]
[...] CONCLUSION : Avec leur ouvrage L'acteur et le système, Crozier et Friedberg donnent naissance à une nouvelle branche de la sociologie : la sociologie des organisations ou sociologie d'entreprise. Ils vont rompre avec l'opposition traditionnelle entre sociologie déterministe ou holisme et individualisme méthodologique pour proposer d'une certaine manière un courant sociologique du compromis qui laisse s'exprimer l'individualité dans un cadre structuré. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : CROZIER M., FRIEDBERG E., L'acteur et le système, les contraintes de l'action collective, Paris Seuil CROZIER M., Le phénomène bureaucratique, Paris Seuil LAFAYE C., Sociologie des organisations, Paris Fernand Nathan Crozier M., Friedberg E. [...]
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