L'importance des populations d'origine indienne en Amérique latine n'est plus à prouver. Les indiens ont eu et auront toujours une signification particulière en Amérique latine, car ils sont les premiers propriétaires de la terre. Historiquement, il s'agit des premiers habitants de cette région du monde, d'où le fait qu'on en retrouve dans absolument tous les pays latino-américains, sans exception. Même dans les pays où ils ne représentent qu'une minorité, leur importance s'étend bien au-delà de leur présence numérique, car ils représentent et symbolisent le passé précolombien de la région. Cependant, il s'avère extrêmement difficile de fournir une définition satisfaisante de ce qu'est un indien (...).
Dans un premier temps, nous verrons que la marginalisation culturelle et sociale mais aussi et surtout économique des populations d'origine indienne en Amérique latine persiste. Nous nous intéresserons donc ensuite aux mouvements indigénistes qui découlent de cet état de fait, et à leurs conséquences sur le plan politique : les réformes ainsi mises en place favorisent-elles une meilleure intégration des indiens ? Enfin, nous verrons si au contraire l'ouverture à la mondialisation économique constitue une meilleure solution.
[...] Mais ces réformes ont-elles réellement entraîné l'intégration des Indiens ? Nous allons maintenant montrer que la politique de Morales, loin d'avoir porté réellement ses fruits a engendré de terribles conflits en Bolivie. Ainsi, à travers l'exemple bolivien nous essayerons de nuancer les résultats de l'émancipation indienne en montrant qu'elle comporte des limites. La situation politique a souvent été chaotique ces dernières années en Bolivie en raison des conflits sociaux qui opposaient le pouvoir libéral aux syndicats indiens. L'arrivée au pouvoir d'Evo Morales le 18 décembre 2005 a déclenché la fureur des riches régions de la media luna le centre économique du pays qui regroupe les réserves en gaz du pays. [...]
[...] La répartition des populations dites indiennes au sein de ces pays est très inégale : de très nombreux Indiens peuplent les zones rurales, conservant des modes de vie très ruraux avec notamment un fort taux d'analphabétisme. On perçoit un réel isolement de cette part de la population, un décalage effectif avec le mode de vie en milieu urbain, plus imprégné de valeurs et de comportements européens. C'est dans ces zones rurales que la culture indienne au sens brut du terme reste la plus vivante : elle imprègne l'organisation sociale, la langue (le quechua et l'aymara restent la langue maternelle de ces populations au Pérou et en Bolivie par exemple), les pratiques, telles que le recours aux guérisseurs et au chamanisme. [...]
[...] En effet, la folklorisation entraîne une assimilation des populations d'origine indienne. Turino prend l'exemple de la musique indienne des Andes, et décrit la folklorisation comme un processus de déplacement des coutumes indiennes (la musique et la danse sont concernées au premier plan, mais les autres formes d'art le sont également) de leur contexte originel à un nouveau contexte urbain, sous la direction de l'État. Ainsi, ce qui était auparavant des manifestations culturelles cohérentes avec le passé précolombien, et des caractéristiques éthiques qui distinguaient un groupe ethnique (en l'occurrence, les Indiens) devient petit à petit une tradition qui fait partie intégrante de la nation, qui est associée à la société tout entière. [...]
[...] Celui-ci permettra aux populations opprimées d'exister économiquement notamment par le biais des ressources naturelles. Ces diverses formes de rébellion se sont répercutées sur le plan politique, avec la mise en place de nombreuses réformes semblant favoriser l'intégration des Indiens : l'exemple de la Bolivie Pour illustrer cet exemple, nous allons étudier le cas de la Bolivie avec l'arrivée au pouvoir d'un personnage charismatique : Evo Morales. Celui-ci est un symbole fort, car c'est le premier Président bolivien indigène (Aymara). Il s'agit d'un ancien syndicaliste qui s'est battu pour le droit des populations indigènes et pour le respect de leur identité culturelle. [...]
[...] Même si cette mesure concerne toutes les personnes ayant plus de 60 ans, il est évident qu'elle vise à réduire les inégalités de revenus qui existent en Bolivie, et notamment les paysans boliviens dont les revenus sont modestes et qui se lancent souvent dans la culture de la coca. L'exemple de la Bolivie est édifiant, car il montre comment les populations indigènes sont passées du statut d'opposant à celui de gouvernant. Morales, ancien cocalero bolivien avant son accession au pouvoir, a été un violent détracteur de la politique libérale impulsée par Gonzalo Sánchez de Lozada et a été à l'instigation de nombreux mouvements de grèves qui ont paralysé le pays en 2003. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture