Le XXème siècle a été marqué par un fort exode rural se caractérisant par un mouvement migratoire des populations vers les villes, et correspondant notamment à la révolution industrielle où le besoin de main d'œuvre dans les zones urbaines et le désir de conditions de vie meilleures ont conduit à cette désertisation rurale de masse.
Ce phénomène de dévitalisation rurale s'est caractérisé par un déclin des activités agricoles et industrielles, par le départ des habitants les plus jeunes et les plus qualifiés, entrainant inéluctablement un creusement du déficit d'emploi, un vieillissement de la population, une raréfaction des services publics…
Cependant, si la France a connu au siècle dernier ce refoulement du rural, il n'en est plus de même aujourd'hui car on assiste effectivement, et ce depuis plusieurs années à une renaissance du rural, de par l'arrivée des nouvelles populations résidentes et par la création de nouvelles activités. On parle à présent d'un phénomène de « rurbanisation » qui s'inscrit dans une logique de dynamisme retrouvée du rural, d'attractivité nouvelle conduisant la population à s'y installer, la ville, elle ayant montré ses limites sous certains aspects (pollution, stress…).
Toutefois, si le rural a su reconquérir bon nombre d'habitants en raison de l'intérêt nouveau qu'il suscite, il faut tout de même préciser que ces manifestations s'avèrent être fortement différenciées dans l'espace, et s'expriment davantage au profit des aires disposant de ressources bien spécifiées ou bien de celles à proximité des plus grands regroupements urbains.
Dans ce contexte, il semble intéressant de se demander comment la population rurale, un temps mise à l'écart, a-t-elle su combler s'inscrire ainsi dans une logique nouvelle d'attractivité et de dynamisme ?
C'est pourquoi, notre propos aura pour ambition de traiter dans un premier temps du diagnostic faisant état de la situation démographique actuelle des territoires ruraux (I). Il sera évoqué la situation antérieure et présente, les chiffres, statistiques qui illustrent ces données, pour par la suite, pouvoir envisager les perspectives de développement du milieu rural et donc apprécier l'avenir de ces populations (II).
[...] Aux vues du dernier recensement opéré par l'INSEE en 1999, il apparaît qu'entre 1936 et 1999, la population des villes françaises a doublé, passant de 22 à 44 millions d'habitants, alors que l'ensemble de la population n'augmentait que de Désormais, les trois quarts des Français vivent dans les unités urbaines, qui occupent du territoire. La tendance à l'étalement urbain, amorcée depuis les années 60, s'est poursuivie par l'inclusion dans les zones urbanisées de communes auparavant rurales. Entre 1990 et 1999, la population urbaine s'est accrue de 2,3 millions de personnes. À l'inverse, la population rurale a diminué de personnes. La population augmente le plus autour des pôles urbains, dans les couronnes périurbaines. Cet espace périurbain abrite 12,3 millions de personnes ; depuis 25 ans, il a gagné plus de 3 millions d'habitants. [...]
[...] Mais la baisse de population entraîne la disparition des services et de l'artisanat. Les premiers à partir sont les ouvriers agricoles, journaliers, petits paysans. Les artisans de village, très nombreux au XIXe siècle, disparaissent également, victimes de l'industrialisation et de la baisse de la clientèle. La diminution de la population entraîne une baisse de la main-d'œuvre disponible, qui pousse les exploitants agricoles à investir plus pour compenser ce déficit. Les investissements réalisés augmentent la productivité agricole et diminuent d'autant les besoins de main-d'œuvre. [...]
[...] Maintenant la question se pose de savoir de quelles campagnes il s'agit. En effet, ces mouvements migratoires entrainant par la même de nouveaux venus et un réel apport en termes de population et d'activités ne concernent plus seulement le rural sous faible influence urbaine défini selon le zonage en vigueur de l'Insee (zonage en aires urbaines-rurales : ZAU-R), mais concerne également le rural dit isolé. De fait, la croissance périurbaine se poursuit, s'accompagnant d'un accroissement sensible de la population de ces territoires. [...]
[...] Les espaces ruraux plutôt isolés aussi font de plus en plus l'objet de l'intérêt des saisonniers. Cependant, c'est un tourisme qui reste tout de même insuffisant dans l'optique d'une revitalisation significative de ces territoires. Aussi, l'agriculture connaitrait de profonds bouleversements : avec l'affaiblissement de la PAC et l'afflux de nouvelles populations marginalisant le nombre d'agriculteurs, ces derniers auraient intérêt à développer des activités nouvelles liées à leur exploitation (loisirs, tourisme, fermes pédagogiques. tout en sachant que ces mêmes agriculteurs seraient au cœur de conflits avec les résidents, voire les industriels dans un contexte de prise de pouvoir par les résidents. [...]
[...] Ils appartiennent pour la plupart à des catégories socioprofessionnelles modestes, mais ont cependant un niveau de formation qui suit celui de la moyenne nationale. - Les motivations : Pour ce qui est de leurs motivations, en dehors du bénéfice d'une meilleure qualité de vie (motivation prioritaire et évidente pour des néo-ruraux et des maires) plusieurs autres facteurs se combinent pour expliquer la décision de quitter la ville pour la campagne : prendre un nouveau départ (38 retrouver ses racines (25 volonté de vivre dans une région que l'on aime (24 et même, pour participer au renouvellement et développement du milieu rural. [...]
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