Le présent texte, intitulé « le Pont » ou l'ethnographie des interdépendances comme critique de la ségrégation coloniale, concentre en lui nombre de données, concepts et informations consistantes, pierre parmi les pierres de la construction de la science anthropologique actuelle, tant au Royaume-Uni, dont l'auteur et les théories sont employées, que dans une considération internationale de la science.
S'inscrivant dans une anthropologie dynamique britannique, de l'école de Manchester ou « néo structuro-fonctionnalisme Evans-pritchardien », il analyse le changement en contexte colonial, qui est un élément dont ce courant bien spécifique. Il est dans une mouvance d'élaboration de l'anthropologie politique comme distincte des autres disciplines, spécialisation permettant plus de professionnalisme, mais peut-être aussi plus d'expression d'opinions personnelles, comme nous allons le voir.
L'article va donc présenter une situation de changement en contexte colonial d'un point de vue politique. Il est composé d'une présentation de Benoît de l'Estoile, accompagné du texte de Gluckman, traduit par Yann Tholoniat.
Après la présentation des auteurs, celle du contexte dans lequel se sont faites les recherches de Gluckman, puis le courant de pensée et son approche théorique et méthodologique. En deuxième partie, nous appliquerons les concepts de Gluckman à l'appui du texte. Dans celui-ci, l'auteur propose des exemples tirés de situations sociales du domaine écologique, économique, dans les rapports individuels, la répartition du matériel (ou « base matérielle) et la religion. Pour notre part, nous allons plutôt nous appliquer à décortiquer la théorie sociale de l'auteur appuyée de quelques exemples, sans reprendre chaque cas évoqué.
[...] La troisième partie opère une analyse de ces situations, en parallèle à d'autres. Nous tenterons de reconstituer les analyses et concepts théoriques que l'auteur déploie, à l'aide de quelques exemples parmi ceux cités. La première situation sociale est l'inauguration d'un pont dans une réserve du Zoulouland construit par le département des affaires indigènes. En résumé, cela va se dérouler par le passage d'une voiture sur le pont comme marque de baptême puis des chants Zoulous et britanniques vont être récités, une vache va être sacrifiée en signe de chance selon une pratique zouloue, qui sera ensuite partagée avec de la bière entre les Zoulous, pendant que du thé et des gâteaux seront partagés du côté des européens qui se seront regroupés. [...]
[...] Dans cette configuration, les chercheurs, les anthropologues sont envoyés sur le terrain afin d'étudier les groupes autochtones dont l'organisation et les comportements sont dits traditionnels afin de gérer ces groupes dans le cadre administratif colonial. Ces fins politiques vont connaître de vives critiques. L'anthropologie est jugée d'affecter le terrain en faisant une sorte de séparation ou différenciation entre les ethnographiés et les autres, au point de participer à la ségrégation dont les noirs sont victimes, notamment en Sud-Afrique. Le Rhodes-Livingstone institue of Northern Rhodesia est connu pour une production de travaux politiques en contexte colonial, sous forme d'écrits monographiques et descriptifs sur ces objets d'étude. [...]
[...] I Présentation Les auteurs Yann Tholoniat Yann Tholoniat est maître de conférences à l'université de Strasbourg en littérature, il est l'auteur d'ouvrages et articles littéraires, notamment à propos d'écrivains anglophones comme Robert Browning ou Robert Burns. Il a travaillé sur la mémoire et la culture populaire écossaise, et a traduit des travaux anthropologiques sur des thèmes variés. Benoît De l'Estoile Benoît De l'Estoile est anthropologue rattaché au CNRS et au laboratoire Genèse et transformations des mondes sociaux (GTMS). Il est spécialisé dans l'anthropologie politique et l'anthropologie de la connaissance sur le thème de la colonisation. [...]
[...] Celles-ci vont faire circuler les normes, valeurs et comportements des individus. Cette confrontation va d'un côté créer de l'adaptation mutuelle, et d'un autre côté, en fonction de la situation, des points communs entre ces individus vont corréler, qui va donner des sous-groupes à la communauté qu'ils constituent lors de la situation sociale. Ces sous-groupes vont tendre à reproduire la structure sociale dont ils sont issus. Lors de l'inauguration, différents actes sont issus d'une structure sociale zouloue, comme les chants traditionnels, le sacrifice de la vache, l'arrivée massive des intéressés, alors que d'autres seront de la structure sociale européenne. [...]
[...] Ces syndicats sont l'expression de ce que retient le chef de tribu ; des contestations envers les européens. L'absence du chef permet l'expression de ces sentiments d'hostilité qui se cristallisaient par son intermédiaire. Or, dans quelque action que ce soit, on remarque et c'est la conclusion de l'auteur, que tout tend majoritairement, dans le Zoulouland moderne, vers des rapports de domination dont le dominateur est l'européen. C'est ce que confirme d'une certaine manière l'instauration de l'apartheid (qui signifie vivre à l'écart en langue afrikaans). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture