Callede revient sur le rôle de l'Etat dans l'organisation sportive et revient pour cela sur l'apparition du sport en Angleterre à la fin du XIXe siècle. Il utilise alors les thèses d'Elias et d'Huizinga pour trouver une réponse au pourquoi de l'Angleterre et à l'implication entre sport et politique aux prémices du phénomène sportif. Ces deux auteurs s'accordent sur un aspect ludique de l'organisation politique anglaise ainsi qu'une séparation entre Etat et société civile, qui seraient les facteurs du développement sportif précoce en Angleterre. Cependant, pour Huizinga, le jeu s'estompe petit à petit pour faire place au sérieux de la compétition.
On trouverait ensuite deux types de relations entre sport et Etat dont les « idéals-types » seraient aujourd'hui l'Angleterre et la France : « l'articulation entre le phénomène sportif (l'ensemble des athletics) et la prévalence politique de la société civile sur la construction étatique ou, au contraire, l'importance des activités d'exercice physique (gymnastique, escrime, équitation…) comme prolongement culturel de l'affirmation de l'Etat permettent de renouer avec des analyses classiques ou d'éclairer sous un jour nouveau certains constats fermement établis. ». Ainsi, cette typologie élaborée par Badie et Birnbaum distingue « les sociétés “où l'Etat tente de régenter le système social en se dotant d'une forte bureaucratie“ » de « l'auto-organisation de la société civile par opposition à “l'apparition d'un Etat puissant et d'une bureaucratie dominante“ ». Une opposition entre l'Angleterre et la France est alors définie. En France, des pratiques telles que le tir, l'équitation ou la gymnastique étaient souvent l'objet de parades à connotation militaire visant à renforcer l'Etat-nation. Ce n'est pas le cas en Angleterre et Huizinga en donne quelques explications : insularité, absence de service obligatoire, développement du capitalisme. Le “self-government“ s'oppose à la “citoyenneté“.
Ainsi, l'apparition de “sport“ en France, liée à Amoros, prendrait son origine par « l'unification institutionnelle et culturelle que vont opérer la Révolution et l'Etat napoléonien ». En parallèle à ce développement militaire, des clubs sportifs apparaissent sous l'influence anglaise.
[...] Ce projet est ensuite repris par Ducos qui y ajoute la volonté de créer des organes départementaux. Les médecins veulent alors également jouer un rôle dans l'organisation de l'éducation physique. L'évocation du rôle des médecins, envisagé à plusieurs reprises au cours de la discussion, s'accorde avec la recherche d'une légitimité à gagner du côté du ministère de l'instruction publique, sachant que les personnalités du monde médical appartiennent également à l'université. Au début des années 20's existe un flou entre les rôles de Vidal et de Paté. [...]
[...] La fin de la IVe République : aspects relatifs à la politique sportive Le problème du manque d'équipement sportif est récurrent, d'autant plus que le système scolaire se massifie et se démocratise mais le manque est un thème banal sur lequel on insiste par forcément. De plus, pour Chassaignon, le sport et les sportifs sont au dernier rang de ceux qui ont charge de diriger le pays, dans la revue INS en 1956. Le loisir sportif tend déjà à déborder la pratique institutionnalisée des clubs mais, dans l'ensemble, ce sont surtout les dirigeants sportifs et les enseignants d'éducation physique qui déplorent la frilosité de la politique publique engagée dans ce domaine. [...]
[...] Chapitre Cinq La Ve République, un développement spectaculaire des politiques publiques du sport L'avènement de la Ve République. Un objectif prioritaire : réformer l'Etat Le renouvellement de la conception de l'Etat voulue par le général De Gaulle, le retard accumulé en matière d'équipements et d'aménagements sportifs, privant la jeunesse scolarisée des conditions élémentaires pour une pratique convenable de l'EPS, à quoi viendra bientôt s'ajouter la déroute française aux Jeux Olympiques de Rome (1960), sont autant de facteurs qui permettent de comprendre la politique volontariste engagée dès le début des années soixante. [...]
[...] va marquer une période d'étatisation progressive du sport avec un régime qui entend contrôler tous les domaines de la vie sociale, qui plus est sous le regard aigu et exigeant de l'occupant allemand Est ensuite souligné le caractère peu démocratique du régime de Vichy qui constitue une parenthèse dans la longue histoire de la République française. Apparaît alors le triptyque “travail, famille, patrie“. Il faut garder à l'esprit ce caractère autoritaire de l'Etat pour bien comprendre ce qu'il s'y passe. Borotra est nommé commissaire général à l'éducation physique et aux sports qui appartient, en septembre 1940, au sous-secrétariat d'Etat à l'instruction publique qui dépend du ministère de la guerre. [...]
[...] Cependant, c'est un échec : il n'aura pas le temps de poursuivre son action et de la développer ; elle serait, selon Meynaud (politologue), une simple mise en forme de tous les lieux communs ; pour Amsler, c'est un document procédant d'une conception mythique et tendant à diffuser cette conception en accroissant son autorité et sa crédibilité. Plus simplement, elle serait un éloge du sport coubertinien. Herzog croit en un avènement de la culture sportive pour la jeunesse or une étude de Fouchard et Davranche note que seulement un quart de la jeunesse pratique en dehors de l'école. [...]
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