La pluralité des cultures fait-elle obstacle à l’unité de l’humanité ?

Thèmes abordés

Essai sur l'éducation intellectuelle, Chavannes, pluralité, cultures, humanité, éthnologie

Résumé du document

Pour être exploitée, la notion de culture devra attendre le développement de l'éthnologie, également nommée anthropologie sociale et culturelle: il s'agit de l'étude des peuples et des sociétés qui précédent l'âge industriel. Plus précisément, ce domaine de recherche expose la structure, le fonctionnement et l'évolution dans le temps des sociétés. Cependant, il faudra attendre le XVIIIème siècle pour voir apparaître l'éthnologie dans l'Essai sur l'éducation intellectuelle, écrit par le suisse Chavannes. Dès lors se pose la question du rapport entre culture et humanité. D'un point de vue général, la culture est à la fois l'ensemble des modes de vie et traditions propres à un groupe sociétaire, mais est également l'action transformatrice de l'homme sur la nature et l'ensemble des connaissances acquises par un individu au contact d'une culture particulière.

Extraits

[...] A nouveau, le passage liant unité de l'humanité et pluralité des cultures est impraticable en raison de l'ethnocentrisme et précédemment, du relativisme. Dans ce cas, l'unité de l'humanité ayant été prouvée, est-il possible que la pluralité des cultures ne constitue en réalité qu'une même culture conciliant ainsi le relativisme et l'ethnocentrisme qui tend à ne reconnaître que l'humanité d'une seule culture prise pour référence ? Enfin, l'impossibilité de concilier la pluralité des cultures et l'unicité de l'humanité en raison d'obstacles tels que le relativisme ou l'ethnocentrisme conduit à remettre en question la pluralité des cultures : il n'existe qu'une humanité définie par des caractères biologique, une culture et une liberté. [...]

[...] La liberté est l'articulation permettant ce détachement de la nature: elle est une condition de l'humanité. Cependant, il est essentiel de s'interroger sur les conditions de cette liberté et sur l'origine de sa formation au sein de l'humanité. Deuxièmement, la liberté est engendrée chez l'être humain par certains facteurs qui sont divergeant. Tout d'abord, un animal est soumis à son instinct et est dépendant de ses besoins naturels qu'il ne peut éluder. Etre libre consiste donc à ne pas être soumis à ses pulsions, à cette tendance naturelle qui porte à la satisfaction des besoins immédiats. [...]

[...] Puis, chaque communauté, chaque groupe social va mettre en place des modalités de transmission du savoir afin de s'intégrer au sein d'une mémoire commune, que ce soit par le biais de mythes, de traditions orales de plus, la technique est commune à chaque groupe social : l'homme, pour ses propres besoin doit transformer la nature et pour cela mettre au point des moyens techniques. Enfin, la liberté de l'homme lui permet de créer des formes artistiques : la technique favorise alors l'agrément. En effet, l'art n'est pas d'apparition récente puisque des peintures rupestres datant de ans furent retrouvées par l'homme moderne. [...]

[...] Il pourrait donc exister des modalités faisant de l'homme un être de culture : l'homme, a donc une culture spécifique mais partage certains caractères de cette culture avec le reste de l'humanité. L'existence de ces modalités, de cette essence de la culture lierait la pluralité des cultures et l'unité de l'humanité. Ces modalités sont en réalité des invariants culturels, communs à toutes les cultures. Afin de lister ces invariants culturels, un procédé d'abstraction va devoir être réalisé : seuls les points communs à toutes les cultures sont considérés comme invariants culturels. [...]

[...] Par exemple, à la naissance, un bébé est soumis à ses besoins naturels qu'il ne peut contrôler : il ne maitrise pas sa faim qu'il doit satisfaire aussitôt. En grandissant, il reçoit une éducation dépendant elle-même d'une certaine culture (un mode de vie spécifique à son groupe) qui lui permet de se libérer de la soumission à ses pulsions. Donc l'être humain se forme au contact d'une culture qui transmet certains codes et éduque, engendrant ainsi la libération de l'homme face à ses pulsions. Par cette culture, l'Homme échappe au déterminisme naturel qui ne lui laisse qu'une possibilité d'action. [...]