On peut se poser la question suivante: comment l'Etat arrive-t-il à concilier son idéal républicain d'unité avec une réalité culturelle plus complexe ?
Pour répondre à cette question nous allons adopter une approche historique : nous retiendrons deux phases importantes, celle de la révolution française avec la construction de l'Etat-nation (I) puis la phase actuelle d'apparition de nouvelles revendications culturelles. Sous l'Ancien Régime les diversités culturelles existaient et ne posaient pas de problème particulier, en effet il n'y avait aucune référence à l'identité nationale, celle-ci apparaît au moment de la révolution française (...)
[...] A cette époque, une grande majorité de français ne parlent pas le français. Une des grande réforme de la révolution est d'uniformiser le territoire: le 15 février 1790 la France est divisée en 83 départements, on veut détruire l'esprit de province et faire sentir aux citoyens qu'ils appartiennent au grand tout. On veut que la population se sente unie et comme appartenant à une société égalitaire. C'est avec les guerres que la nation va prendre une dimension concrète: l'armée c'est la nation en armes. [...]
[...] Conclusion: Nous venons par conséquent de voir qu'en France après la révolution française, l'idée de reconnaissance des spécificités culturelles est inconcevable car elle heurte des valeurs historiques de la société comme le caractère universaliste ou émancipateur de la citoyenneté. On voit alors un certain refus d'intermédiaires entre Etat et citoyens. Nous avons cependant vu que la conception de l'Etat nation était remise en cause depuis peu avec l'apparition du multiculturalisme dans les années 1990. Il semble par conséquent urgent de trouver un compromis entre les deux tendances. [...]
[...] C'est avec la révolution que l'Etat français entreprend la construction de la nation. L'entreprise révolutionnaire cherche à homogénéiser une société très inégalitaire. Ils vont d'abord abolir les privilèges puis se constituer en un état républicain. L'égalité entre les individus est reconnue. La nation se comprend à ce moment comme une collection d'individus, on se reconnait en tant que tel alors qu'avant on se reconnaissait comme appartenant à une famille, une ethnie, ou un ordre. Selon Durkheim le rôle de l'Etat est d'assurer la liberté de l'individu, celui-ci peut s'émanciper par rapport à leur tutelle sociale. [...]
[...] Par ailleurs, la personnalité du territoire est reconnue à travers son drapeau, un sceau et un hymne spécifique à la Polynésie française. La France a donc du assouplir sa manière de concevoir la nation en tant qu'ensemble homogène culturellement en reconnaissant à une partie de son territoire et de ses habitants l'indépendance identitaire revendiquée. Mais la question s'est également posée à l'intérieur même des frontières du pays. En effet, certaines régions ont souhaité que l'Etat en reconnaisse les spécificités. C'est le cas par exemple de la Corse ou des Basques ainsi que celui de l'Alsace, plus intéressant. [...]
[...] L'Etat français se définit aussi par son régime démocratique qui prône l'égalité de tous. Le pluralisme social recouvre des notions diverses: référence au différentes couches de la société ou diversité culturelle. Ici nous allons restreindre cette notion à sa dimension culturelle, on parle alors de multiculturalisme. Ce mot désigne une caractéristique de fait des sociétés contemporaines, composées d'individus de milieu social, de conviction religieuse, d'origine ethnique ou nationale différents »(Milena Doytcheva, Le Multiculturalisme). On peut se poser la question suivante: comment l'Etat arrive-t-il à concilier son idéal républicain d'unité avec une réalité culturelle plus complexe? [...]
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