La première chose qu'il faut noter, c'est le paradoxe qu'il y aurait à reconnaître une place pour l'imagination. La démarche sociologique ne vise-t-elle pas à décrire des faits sociaux objectifs ? Ne veut-elle pas obtenir une représentation vraie de la société, des évolutions qui la traversent ? L'imagination renvoie à deux notions qui paraissent antithétiques avec une démarche scientifique: la subjectivité, d'une part, et l'invention, d'autre part. Aussi, se demander quelle place occupe l'imagination dans la démarche sociologique, c'est aussi sans doute se demander quelle est la valeur de l'imagination : un risque toujours présent, qu'il faut savoir par la méthode, cantonner, désarmer, ou bien un moyen, par l'empathie, par la recréation, par la formulation même de la théorie, de faire progresser la recherche au delà d'un simple catalogue de faits constatés.
[...] "Quelle place occupe l'imagination dans la démarche sociologique?" La première chose qu'il faut noter, c'est le paradoxe qu'il y aurait à reconnaître une place pour l'imagination. La démarche sociologique ne vise- t-elle pas à décrire des faits sociaux objectifs ? Ne veut-elle pas obtenir une représentation vraie de la société, des évolutions qui la traversent ? L'imagination renvoie à deux notions qui paraissent antithétiques avec une démarche scientifique: la subjectivité, d'une part, et l'invention, d'autre part. Aussi, se demander quelle place occupe l'imagination dans la démarche sociologique, c'est aussi sans doute se demander quelle est la valeur de l'imagination : un risque toujours présent, qu'il faut savoir par la méthode, cantonner, désarmer, ou bien un moyen, par l'empathie, par la recréation, par la formulation même de la théorie, de faire progresser la recherche au-delà d'un simple catalogue de faits constatés. [...]
[...] Comme le disait Wright Mills, l'imagination sociologique est la capacité de dresser le bilan de ce qui se passe dans le monde et de ce qui peut se passer au fond de soi-même. Elle permet à celui qui en est doué de comprendre le théâtre élargi de l'Histoire en fonction des significations qu'elle revêt pour la vie intérieure et la carrière des individus. Références bibliographiques : Recherches sur Bachelard, Hume, Kant, Proclus, Simmel, Weber, Wright Mills, Monod. [...]
[...] De ce fait, l'imagination intervient tout au long de la démarche sociologique. Elle intervient dans la phase théorique (inventer une nouvelle théorie, une nouvelle approche, une nouvelle perspective), dans la phase de construction des instruments d'observation (articuler les indicateurs entre eux, développer des stratégies directes et/ou indirectes de mesures de l'objet) et dans la phase empirique (l´interprétation des résultats et l'aller-retour avec la théorie). L'imagination étant avant tout un moyen. Il s‘agit donc avant de la mettre à l'épreuve d'imaginer une théorie, une problématique, une hypothèse. [...]
[...] Mais l'esprit a aussi dans l'imagination le pouvoir de dépasser la réalité perçue. L'imagination correspond alors à une pensée inventive et créatrice (imagination créatrice). Si elle va au-delà de la réalité donnée, c'est d'abord parce qu'elle nous propose des versions nouvelles, comme le dit Bachelard, L'imagination invente plus que des choses et des drames, elle invente de la vie nouvelle, elle invente de l'esprit nouveau ; elle ouvre des yeux qui ont des types nouveaux de vision Parce qu'elle nous projette hors du strict présent, l'imagination participe de ce point de vue à toute action humaine : mettre en œuvre un comportement (par exemple dans le travail), c'est viser un but que l'on a d'abord imaginé, en prolongeant la situation vécue, à partir de ce que l'on en connaît, vers son aboutissement possible. [...]
[...] Un sociologue doit donc imaginer des questions à poser aux gens pour faire émerger les éléments qui prouveront son hypothèse. En sociologie, apprendre à formuler une question qui sera adressée à la population de l'enquête est un art, disent les méthodologies. Un art qui demande de l'imagination et de la rigueur. Nous imaginons des questions et ensuite nous les soumettons aux règles de formulation d'une bonne question. Là de nouveau, il y a beaucoup de déchets, la plupart des questions que nous imaginons sont mauvaises. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture