En 2000, Céline Pigalle intitule son livre : "Femmes au travail : de qui se moque-t-on ?" Ce titre, pour un livre qui étudie la place des femmes dans leur milieu professionnel, révèle que la femme est toujours regardée comme un être à part dans son travail. À travers notre étude de la place des femmes dans leur milieu professionnel, nous allons nous concentrer sur celle des femmes en France au cours des dernières années bien qu'une référence à des périodes plus anciennes ne puisse être évitée afin de comprendre l'évolution de cette place.
Ici, la femme est entendue au sens de la différence de genre et non dans son individualité, notre recherche se situe donc dans une confrontation entre la place des hommes et celle des femmes dans leur milieu professionnel. Ce dernier est pris en compte dans son acception la plus vaste allant du lieu de travail, en passant par les rapports sociaux et les carrières qui s'y déroulent, sans éviter les exclusions qu'il crée.
Ce sujet est parfaitement contemporain, les réflexions faites récemment à Ségolène Royal par ses collaborateurs suite à sa proposition de candidature pour la présidentielle de 2007, montre que la question du travail des femmes n'est toujours pas réglée. On peut alors se demander si la femme est un travailleur comme les autres.
[...] Les femmes sont donc nombreuses aux Conseils régionaux, qui en 2004 comptaient en moyenne 47,6% de femmes, c'est aussi le cas au Parlement européen, à la même date nous y avons envoyé 43,5% d'élues. Mais en regardant plus précisément, on découvre qu'il y a 33% de femmes dans les conseils municipaux, mais que seulement 10,9% sont maires. Le chemin vers l'égalité est donc encore long. La question de savoir si la parité est une discrimination positive nécessaire ne se pose plus au niveau de la politique. [...]
[...] La parité se définit comme la promotion, par des dispositions revêtant soit un caractère incitatif, soit un caractère contraignant (Pactet), de l'égal accès des hommes et des femmes à tous les postes et milieux professionnels en général. Aussi surprenant que cela puisse paraître, compte tenu du débat houleux qui a eu lieu autour de la parité en politique, la discrimination positive n'est pas apparue avec cette révision constitutionnelle de 1999. La loi Roudy, en 1983, constatant l'évident retard des femmes à tous les niveaux avait déjà mis en place des mesures de rattrapage. [...]
[...] Malgré la ruée des femmes dans le milieu du travail et l'augmentation de leur compétence, les disparités de salaire persistent. L'origine de ce phénomène réside dans les représentations sociales du travail des femmes. Une conception du salaire féminin comme salaire d'appoint reste liée à la présence toujours forte de l'image du chef de famille, Monsieur gagne- pain Il y a également la théorie du capital humain qui veut que les femmes s'investissent moins dans l'entreprise que leurs collègues, du fait de leur préoccupation familiale. [...]
[...] Ainsi sur 100 entreprises crées, en 2001 en France le sont par des femmes qui présentent comme motivation première pour plus de la moitié d'entre elles, le goût d'entreprendre et l'indépendance. De plus, les femmes cadres sont de plus en plus nombreuses. Elles représentent de cette catégorie. En outre, leur présence accrue dans les filières conduisant aux plus hautes sphères de l‘entreprise avec la féminisation des classes préparatoires HEC, laisse présager une ouverture. En effet, les diplômées du supérieur s'insèrent sur le marché du travail dans des conditions plus semblables à celles des hommes parmi les professions qualifiées. [...]
[...] Les quotas existent donc depuis 1983. Cette vision volontairement surprenante est sans doute exagérée, aujourd'hui le seul véritable endroit où se joue la question de la parité : c'est en politique. En 1999, on ajoute respectivement aux articles 3 et 4 de la constitution les phrases suivantes : La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats et fonctions électives et ils (les partis) contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au dernier alinéa de l'article 3 dans les conditions déterminées par la loi Ces véritables quotas féminins peuvent être considérés comme les premiers, compte tenu du peu d'application de la loi Roudy et du fait qu'ils ont nécessité une révision constitutionnelle. [...]
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