Place de la famille pour l'individu, conception française de la famille, dimension affective, mariages d'amour, contraception, familles recomposées, montée de l'individualisme, épanouissement de l'individu, incertitude du monde, défaillances affectives
Dès le début de son ouvrage "Sociologie de la famille contemporaine", François Singly constate l'impossibilité pour un Français du XXIe siècle de répondre clairement et simplement à la question "Qu'est-ce qu'une famille ?". Effectivement, le terme est polysémique. Si, pour le Code civil, elle commence avec la formation du couple qui partage un quotidien, du point de vue des représentations collectives, la famille ne commence réellement qu'à travers l'enfant, avec qui elle détient un rôle de socialisation, d'éducation.
Plus généralement, on parle de "famille" à propos d'un groupe à caractéristiques communes : famille politique, de mots... Par déduction, on peut alors la définir comme un groupe uni par des liens. Concernant son sens commun, c'est-à-dire la famille composée des parents et de l'enfant, Emmanuel Todd en développe une typologie simplifiée selon les grands pays du monde. D'une part, il constate la famille de genre autoritaire, dite "souche" avec une dimension inégalitaire entre les enfants telles au Japon ou en Allemagne, ou "communautaire" si jugée plus égalitaire comme en Chine.
[...] Ainsi, le chapitre de l'essai de Louis Roussel « la famille moderne et l'inflation des attentes » est donc particulièrement pertinent, mais mène parfois à des déceptions ou des frustrations. N'était-ce pas d'ailleurs le reflet d'un emprisonnement dans ses propres sentiments ? En effet, l'affectivité mêlée au poids de l'institution de l'individu peut lui donner une sensation d'enfermement, une « cellule familiale » où les conflits intérieurs et communs à la famille peuvent alors se déchaîner et la violence se substituer à l'amour. [...]
[...] La famille offre la « première culture » de l'individu, et conditionne nécessairement son insertion dans la vie. Sociale, intellectuelle et relationnel de la société. [...]
[...] D'abord, la famille carcan a progressivement laissé place à la famille émancipatrice aimante. Prenons le cas de la France avant le XIXe siècle. La famille traditionnelle avait un ordre social à part, à la tête duquel le mari avait sous son autorité sa femme, « éternelle mineure » d'après le Code civil de 1804, mais également les enfants dont la mère était, à plein temps, chargée de l'éducation. Ainsi, le père régnait tel un monarque dans une institution familiale intangible strictement régulée, où les rapports formels se substituaient souvent aux rapports amoureux. [...]
[...] On ne choisit pas sa famille, et la maxime « familles, je vous hais » d'André Gide n'est donc pas totalement proscrite et pourrait même, dans certains cas, être un écho de l'institution familiale actuelle. Ainsi, entre amour, reconnaissance, haine, et indifférence qu'est devenue la place de la famille pour l'individu ? La famille est-elle vraiment devenue notre refuge affectif ou une source de désillusions, de conflits ? Si, entre amour et reconnaissance, la famille carcan est devenue émancipatrice et un refuge affectif pour l'individu face à l'incertitude du monde elle est paradoxalement fragilisée à la fois par sa « crise », mais aussi par sa prégnance et l'exigence à son égard. [...]
[...] Quelle est la place de la famille pour l'individu ? « Famille, je vous aime » Dès le début de son ouvrage Sociologie de la famille contemporaine, François Singly constate l'impossibilité pour un Français du XXIe siècle de répondre clairement et simplement à la question « Qu'est-ce qu'une famille ?». Effectivement, le terme est polysémique. Si, pour le Code civil, elle commence avec la formation du couple qui partage un quotidien, du point de vue des représentations collectives, la famille ne commence réellement qu'à travers l'enfant, avec qui elle détient un rôle de socialisation, d'éducation. [...]
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