Pierre Bourdieu, sociologue français né en 1930 et décédé en 2002 était grâce à son engagement sur le plan politique un acteur principal de la vie politique française, connu et reconnu pour son concept d'habitus, ou encore pour la mise en avant des facteurs culturels et symboliques, sa sociologie a pourtant fait l'objet de nombreuses critiques, qui lui reprochent en particulier une vision déterministe du social.
Dans cette extrait d'entretien avec Anne-Marie Métailié paru dans Les jeunes et le premier emploi, Pierre Bourdieu essaye de définir le mot « jeunesse », de le cadrer dans le quotidien, de lui donner un sens ainsi qu'expliquer les conflits de génération du à l'important décalage. Au sens commun, la « jeunesse » est une partie de la vie entre l'enfance et l'âge adulte dit l'âge mur, ce terme est flou puisqu'il est définit par un « entre deux », il n'a pas sa propre définition.
[...] Pierre Bourdieu La jeunesse n'est qu'un mot in Question de sociologie (1978), Paris, Ed. de Minuit (extrait) Pierre Bourdieu, sociologue français né en 1930 et décédé en 2002 était grâce à son engagement sur le plan politique un acteur principal de la vie politique française, connu et reconnu pour son concept d'habitus, ou encore pour la mise en avant des facteurs culturels et symboliques, sa sociologie a pourtant fait l'objet de nombreuses critiques, qui lui reprochent en particulier une vision déterministe du social. [...]
[...] Ce clivage jeunes/vieux est une division logique où le pouvoir est en question. On peut comparer ce clivage à d'autres conflits comme les conflits entre les sexes ou entre les classes sociales, c'est également un enjeu de lutte puisque chacun doit se tenir à sa place De plus, chaque champ a ses lois spécifiques de vieillissement, il faut effectivement connaître ses lois afin de découper la société en génération, la différence entre jeunesse et vieillesse ne doit pas être une barrière fixe, elle doit prendre en compte les intérêts communs, les modes de vie semblables . [...]
[...] Premièrement, Pierre Bourdieu nous rappelle que les divisions entre les âges sont arbitraires. La différence entre jeunes, vieux ; entre l'enfance, l'adolescence ou encore la vieillesse n'est qu'une barrière fictive. Le paradoxe de Pareto l'explique parfaitement en insistant sur le fait qu'on ne peut pas définir un âge fixe à la vieillesse. Cette division entre jeunesse et vieillesse est en fait un enjeu de lutte tout le monde veut rester du côté de la jeunesse sans basculer dans la vieillesse. [...]
[...] Les conflits intergénérationnels sont d'abord des différences d'aspiration. En effet, les parents, les vieux n'avaient pas la même chance d'accéder aux biens qu'un jeune Pierre Bourdieu prend l'exemple de la voiture, à l'époque où posséder une voiture à 20 ans était une chance extraordinaire c'est maintenant quelque chose de banal. Le décalage entre les générations est extrêmement fort puisque la génération 1 met toute sa vie pour acquérir ce que la deuxième génération aura dès sa naissance. Il existe une certaine jalousie entre les générations qui sont la base des conflits, ce véritable racisme anti- jeunes est surtout présent dans les classes en déclin qui sont victimes d'une perte de pouvoir social qui accentue cette jalousie. [...]
[...] La jeunesse est une transition plus ou moins agréable selon le milieu social, certains jeunes bourgeois rêvent d'éterniser cette période, c'est une phase transitoire, un entre-deux social. Deuxièmement, le facteur principal de ce brouillage des classes est la transformation du système scolaire, de plus en plus de jeunes ont accès à l'enseignement secondaire et donc à l'adolescence, ils accèdent à un statut particulier mi-enfants mi-adulte mais surtout ni enfant ni adulte Cette situation les met en situation d'hors jeu, ils sont dans de grandes écoles à l'âge où auparavant ils travaillaient, ils sont mis à l'écart du monde. [...]
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