L'enquête que nous étudions est extraite de l'oeuvre Les Héritiers écrite par Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron en 1964. Pierre Bourdieu est né dans une famille modeste d'origine paysanne. Ses études supérieures se déroulent successivement au lycée de Pau (où il sera interne), au lycée Louis Le Grand de Paris et à l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm où il devient agrégé de philosophie en 1954. Il mesurera à travers ces expériences toute la distance sociale entre un milieu modeste et le monde des "héritiers". Après une brève expérience en tant que professeur au lycée de Moulins (1954-1955), il rejoint l'Algérie où il effectue son service militaire puis des recherches nombreuses qui donneront lieu à plusieurs livres sur l'Algérie. De 1958 à 1960, il enseigne la philosophie à la Faculté des Lettres d'Alger pendant ce qu'on appelle encore les événements. Cependant, son travail s'oriente nettement vers l'ethnologie et la sociologie. De retour en France, il est d'abord nommé assistant à la faculté des lettres de Paris (1960-1961) puis maître de conférences à la faculté de Lille (1961-1964) et enfin à partir de 1964 chargé de cours à l'Ecole Normale Supérieure et directeur d'études à l'EHESS.
Il entame avec Les Héritiers une collaboration avec Jean-Claude Passeron, devient directeur de la collection Le sens commun aux éditions de Minuit, dans lesquelles seront publiées la plupart de ses oeuvres théoriques. En 1975, c'est déjà un sociologue reconnu par les institutions (qu'il ne manque pas de contester) qui crée la revue Actes de la Recherche en Sciences Sociales. Il devient professeur titulaire de sociologie au Collège de France en 1982 et reçoit la médaille d'or du CNRS en 1993. Devenu personnage médiatique, il critique la machine médiatique, comme auparavant, en personnage institutionnel, il avait critiqué les institutions.
Il est décédé le 23 janvier 2002. Dans ce livre Bourdieu va se concentrer sur les inégalités de chances à l'école, en particulier comment les inégalités sociales se produisent dans l'enseignement supérieur.
Pour établir son enquête, Bourdieu s'appui sur plusieurs données qualitatives et quantitatives. Dans le premier chapitre : "le choix des élus", il se base sur des données statistiques tirées de l'I.N.S.E.E. et du B.U.S ainsi que sur des études monographiques ou des pré-enquêtes réalisées par les enquêteurs eux-mêmes ou, sous leurs directions.
Le premier tableau qu'il nous présente porte sur les chances scolaires d'accéder à l'université selon l'origine sociale (...)
[...] Le premier tableau qu'il nous présente porte sur les chances scolaires d'accéder à l'université selon l'origine sociale. Ce tableau nous montre qu'il y a des inégalités de représentation des différentes classes dans l'enseignement supérieur, les chances d'accès varient en effet en fonction de l'origine sociale et nous constatons une élimination des couches les plus basses de la société. Un fils de cadre supérieur a en effet quatre-vingt fois plus de chances d'entrer à l'université qu'un fils de salarié agricole et quarante fois plus qu'un fils d'ouvrier ; ses chances sont encore le double de celles d'un fils de cadre moyen. [...]
[...] L'enquête que nous étudions est extraite de l'œuvre Les Héritiers écrite par Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron en 1964. Pierre Bourdieu est né dans une famille modeste d'origine paysanne. Ses études supérieures se déroulent successivement au lycée de Pau (où il sera interne), au lycée Louis Le Grand de Paris et à l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm où il devient agrégé de philosophie en 1954. Il mesurera à travers ces expériences toute la distance sociale entre un milieu modeste et le monde des héritiers Après une brève expérience en tant que professeur au lycée de Moulins (1954-1955), il rejoint l'Algérie où il effectue son service militaire puis des recherches nombreuses qui donneront lieu à plusieurs livres sur l'Algérie. [...]
[...] C'est la petite bourgeoisie, classe de transition, qui va adhérer le plus fortement aux valeurs scolaires puisque l'école va lui permettre de combler toutes ses attentes en mettant en relation la réussite sociale avec celle du prestige culturel. Un autre facteur à prendre en compte dans la réussite scolaire est celui de la situation géographique. En effet selon que les étudiants habitent dans des provinces rurales ou dans des grandes villes, ils ne posséderont pas le même niveau de connaissances et de pratiques artistiques. [...]
[...] Le concours ne fait que transformer le privilège en mérite puisqu'il permet à l'action de l'origine sociale de continuer à s'exercer, mais par des voies plus secrètes. Cette idéologie du mérite et de l'égalité formelle renvoit à des aptitudes liées à des aptitudes des individus et de leurs familles. C'est ainsi que cette égalité formelle assure une légitimation puissante de l'ordre social, ce principe rend beaucoup acceptable ces inégalités scolaires. La compétition scolaire marque d'autant plus une inégalité de classes puisque les classes privilégiées vont trouver dans celle-ci une légitimation de leurs privilèges culturels qui sont ainsi transmis d'héritage social en grâce individuelle ou en mérite personnel. [...]
[...] Cependant nous pouvons quand mettre en avant quelques limites par rapport a cette enquête. Tout d'abord le fait que Bourdieu généralise à partir de l'enquête des héritiers un phénomène à partir d'une observation qui est locale. De plus il se penche sur un point très précis de l'enseignement supérieur car il s'intéresse aux lettres ce qui marque donc une limite a ceux qu'il aurait pu observer dans les autres disciplines. On peut également voir que la vision de Bourdieu sur la réussite scolaire apparaît assez limitée dans la mesure ou pour lui l'acte d'apprentissage est vide, selon lui l'école va venir confirmer un capital culturel que l'individu possède ou non. [...]
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