Sociologie, ethnologie, linguistique, psychanalyse, histoire : les années 50-70 avaient été dominées par le structuralisme ; les années 80 sont celles du retour de balancier, plus précisément du « retour de l'acteur ». Le retour de l'acteur est un renouvellement des idées qui sur le plan théorique est marqué par la réhabilitation de l'action. Dans les années 80, on voit réapparaître l'acteur en sociologie.
En 1982, Raymond Boudon et François Bourricaud publient un "Dictionnaire critique de la sociologie". Les auteurs tentent d'y imposer le paradigme de « l'individualisme méthodologique » en sociologie, contre le structuralisme dominant incarné par Pierre Bourdieu. « Certains sociologues partent du postulat selon lequel l'individu, étant le produit des structures sociales, peut être négligé dans l'analyse. »(Holisme). R. Boudon affirme que la démarche de la sociologie doit s'appuyer sur le principe de « l'individualisme méthodologique » qu'il attribue à Max Weber, Alexis de Tocqueville et bien d'autres auteurs classiques. Dès 1983, le sociologue Alain Touraine consacre un ouvrage entier à la question du « retour de l'acteur ».
Raymond Boudon défend, plus que jamais, son « individualisme méthodologique », et il est d'ailleurs plus écouté. Parallèlement, l'héritage de la sociologie compréhensive de Wilhelm Dilthey, de George Simmel et surtout de Max Weber défendu par Raymond Aron dans les années 60 est activement revisité ou redécouvert dans les sciences sociales françaises, au cours des années 80.
Comment alors définir le « retour de l'acteur » sachant que tous ces auteurs ne s'accordent pas à une même signification ?
[...] Les auteurs tentent d'y imposer le paradigme de l'individualisme méthodologique en sociologie, contre le structuralisme dominant incarné par Pierre Bourdieu. Certains sociologues partent du postulat selon lequel l'individu, étant le produit des structures sociales, peut être négligé dans l'analyse. »(Holisme). R. Boudon affirme que la démarche de la sociologie doit s'appuyer sur le principe de l'individualisme méthodologique qu'il attribue à Max Weber, Alexis de Tocqueville et bien d'autres auteurs classiques. En tant que simple règle de méthode, l'individualisme méthodologique laisse un grand choix d'hypothèses quant aux individus, il n'impose aucun modèle de leur comportement ni aucune forme particulière de représentation. [...]
[...] Ainsi, les paniques boursières constituent un exemple typique de tels effets pervers. Quand un grand nombre d'individus, par crainte d'une baisse des cours, vendent leurs actifs, ils provoquent ce qu'ils craignaient : une chute du prix des actions. L'individualisme méthodologique donne donc de meilleurs outils pour penser le changement. Une autre approche individualiste Les années 80 ont vu déferler les ouvrages consacrés à l'individualisme. Tous ces livres ne vont pas dans le même sens, mais la concordance est tout de même suffisamment significative. [...]
[...] Mais on peut aussi voir ce moment critique comme une maturation des sciences humaines, capables désormais de réaliser des observations plus complexes et plus précises, à l'échelle des interactions individuelles et non plus simplement des groupes sociaux. Malgré tout, cela ne signifie pas pour autant que les processus sociaux et les déterminations collectives ont disparu. [...]
[...] Conclusion En conclusion, il y a bien un fait auquel on doit s'accorder de penser : il faut relativiser la portée de ce retour de l'acteur des années 1980. Du fait, d'une part, de son extension philosophique et sociologique (le retour du sujet) mais aussi politique même si on ne l'a pas vu (le retour du libéralisme), c'est aussi d'autre part à cause des querelles d'écoles, des différentes approches : il est apparu trop souvent comme une remise en cause radicale de la période précédente. [...]
[...] Dès lors, de nouveaux mouvements sociaux sont appelés à prendre le relais : on les appelle les NMS. Depuis longtemps déjà, le sociologue est engagé dans une série d'études consacrées au mouvement féministe, écologiste, régionaliste, étudiant. Pour Touraine chaque société est caractérisée par un seul et unique mouvement social défini par le principe d'identité, d'opposition et de totalité (qui lutte, contre qui et pourquoi). Ainsi, la société industrielle se caractériserait par les luttes du mouvement ouvrier, la société marchande par la lutte pour les droits civiques, et la société post-industrielle par les nouveaux mouvements sociaux (NSM). [...]
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