le rire, peut-on rire de tout, société moderne, dictât du politiquement correct, libre expression
La liberté d'expression est sans aucun doute l'une des plus grandes démonstrations de modernité et de développement d'une société. Le rire, témoin de bien-être et de jovialité, illustre cette liberté suprême. Toutefois, il peut être agressif, moqueur et dénonciateur dès lors qu'il s'attaque aux tabous et aux non-dits; pouvant provoquer de grandes polémiques parfois poussées jusqu'aux Tribunaux.
Les documents du corpus mettent en évidence l'importance du rire dans une société mais également la fragilité du comique lorsqu'il dénonce ou s'attaque à des valeurs sacrées. Pour commencer, le célèbre Pierre Desproges, aborde deux points essentiels au débat : Peut–on rire de tout et avec tout le monde ?
[...] En effet, faire rire un public sans ne blesser personne est devenu une véritable vertu, car les plaisanteries sont souvent difficilement politiquement correctes et il y a toujours une victime involontaire. Pourtant, comme le prône P. Desproges dans ses réquisitoires, l'humour désangoisse et relativise les craintes ; il allège la gravité des peines en rappelant joyeusement que, tôt ou tard, tout le monde s'éteint. L'homme semble rire de ce qui le déçoit dans l'idée de l'humain comme par exemple la pauvreté ou la fatalité de l'existence. Cela devient une forme d'échappatoire pour celui qui n'a plus d'espoir. [...]
[...] Mais, plutôt que de chercher à définir d'éventuelles limites au rire ou d‘énumérer les innombrables sujets tabous, ne serait-il pas préférable de se demander où est l'intention du comique ou du blagueur. En effet, si la blague a pour seul but d'éteindre les chagrins et de rendre le sourire, le rire est fortement conseillé. Cependant, si la blague est prétexte à se moquer, stigmatiser, rabaisser, alors le rire est condamnable car il devient offense ou fait appel à des sentiments anti-démocratiques. Le rire s'arrête où commence le délit. [...]
[...] Par ailleurs, dans son réquisitoire, Desproges fait allusion à la censure religieuse mise en place pour ne pas désacraliser le légendaire sérieux et la discipline qu'ils essaient d'imposer aux fidèles. Pour ainsi dire, ce sont les valeurs profondes de la société, comme la religion ou l'appartenance à une communauté, qu'il vaut mieux éviter de caricaturer pour ne pas devenir politiquement incorrect et se trouver au cœur d'un scandale. De même, la couverture de Mahomet en pleurs du Charlie Hebdo à la réputation provocateur, a provoqué un choc chez les intégristes musulmans qui ont directement porté plainte. [...]
[...] Il paraît alors plus simple et moins controversé de rire des autres, plutôt que de soi-même. Au contraire, comme le souligne Sylvie Caster, le comédien trisomique Pascal Duquenne, a avoué avoir utilisé la réplique qui l'avait tant choqué de la part de Patrick Timsit, pour se rebeller contre un passant qui se moquait de sa maladie, en disant Je ne suis pas une crevette rose. C'est bien la preuve que ce qui était une arme de dérision est devenu pour lui une forme d'autocritique voire de répartie. [...]
[...] Peut-on rire de tout ? de Rire pour quoi faire SUJET : Faire une synthèse concise, objective et ordonnée des documents du corpus tirés du livre Rire pour quoi faire, traitant de la problématique Peut-on rire de tout ? La liberté d'expression est sans aucun doute l'une des plus grandes démonstrations de modernité et de développement d'une société. Le rire, témoin de bien –être et de jovialité, illustre cette liberté suprême. Toutefois, il peut être agressif, moqueur et dénonciateur dès lors qu'il s'attaque aux tabous et aux non-dits ; pouvant provoquer de grandes polémiques parfois poussées jusqu'aux Tribunaux. [...]
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