Sociologie, questions sociales, recherche empirique, analyse critique, confrontation des connaissances, problèmes sociaux, marginalisation, Pierre Bourdieu, domination sociale, reproduction du pouvoir, bourgeoisie, capitalisme, normativité
La sociologie peut être définie comme l'étude scientifique de la vie en groupe des êtres humains. C'est la science qui étudie, décrit et analyse les processus de la vie en société, son objet d'étude est les êtres humains et leurs relations sociales, les sociétés humaines, cette science utilise différentes méthodes de recherche empirique et d'analyse critique pour affiner et développer un ensemble de connaissances sur l'activité sociale humaine dans le but d'appliquer ces connaissances à la réalisation du bien-être social ou de l'environnement économique. La sociologie est la science dédiée à l'étude des relations sociales de l'être humain et est de caractère hétérogène. Elle a produit des courants divers et parfois opposés au sein de la même discipline ; une telle situation a été enrichie par la confrontation des connaissances théoriques au sein de cette même discipline.
[...] La tâche sociale de la sociologie ne peut être "prouvée". Mais on peut la rendre plus ou moins plausible. Une position pragmatique pourrait d'abord apprendre de la perspective de Luhmann que la sociologie doive s'attribuer une telle tâche pour ensuite la remplir de la meilleure façon possible selon les normes qu'elle s'est choisies. Le faire et le justifier avec des arguments sociologiques promet un gain de réflexivité et une conscience alerte des enjeux fondamentaux de la discipline concernée. Renoncer aux normes déjà établies du travail scientifique ou, d'une manière générale, à la prétention de développer progressivement, empiriquement et théoriquement, une image de la société toujours plus proche de la réalité, reviendrait en effet à renoncer aux possibilités offertes par un système scientifique différencié. [...]
[...] Toutefois, à l'aune de l'idéal de la "recherche de la vérité" scientifique et d'une approche critique orientée vers les faits et ouverte, tout cela constitue un obstacle au travail scientifique. L'idée que ce sont précisément ces normes toujours contingentes qui font l'objet de la bataille met en évidence l'autoréférence des métadiscussions scientifiques, ce qui dissuade probablement de nombreux sociologues d'y participer. Pourtant, de tels débats, menés de manière réflexive et objective, pourraient certainement être au " bénéfice " de la discipline. [...]
[...] À cet égard, une décision consciente en faveur d'une sociologie réflexive, critique-normative me semble souhaitable et appropriée. En tant que sociologie dans la société et pour la société, elle doit d'abord se comprendre de manière autocritique comme une possibilité parmi d'autres, mais elle peut, selon toutes les normes de la sociologie professionnelle, aborder les problèmes sociaux urgents, les pertes d'autodétermination et de liberté, et la souffrance dans la société moderne d'une manière consciente, explicative et compréhensive. Pour conclure, la normativité s'exprime avant tout dans la sélection des sujets de recherche, la discussion active et l'évaluation des résultats dans la sphère publique politique, et le dialogue avec les groupes sociaux cibles concernés. [...]
[...] Les mauvaises conditions de vie des ouvriers dans les villes du XIXe siècle inquiètent la bourgeoisie, non seulement en raison de l'injustice qu'elles reflètent dans la répartition des richesses, mais aussi parce qu'elles sont une source constante de conflits sociaux qui menacent la structure sociale. Avec la naissance du mouvement ouvrier, les classes laborieuses ont pris conscience de la nécessité d'améliorer leur vie et donc de veiller à ce que les richesses soient réparties différemment. Les mêmes faits qui ont conduit à l'émergence du mouvement ouvrier ont entraîné un intérêt accru pour les questions sociales de la part des classes dirigeantes et de certains penseurs, tels que Comte, qui ont tenté de trouver une solution aux problèmes sociaux d'une manière scientifique. [...]
[...] Dans cette position distante, autocritique et réflexive de la sociologie, ses résultats représentent un potentiel de changement politique : Changer le monde social présuppose une connaissance de celui-ci et de la position des acteurs en son sein (cf. Bourdieu 1985b : 28) et " [ . ] ce que le monde social a produit, le monde social, armé de cette connaissance, peut aussi l'abolir " (Bourdieu 1985 : 429). Les analyses sociologiques des probabilités, des régularités et des "nécessités" de la vie sociale sont donc une condition préalable à l'action politique visant le changement et peuvent indiquer des possibilités de liberté. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture