Mon travail traite des Peuls du Mali et s'articule autour de deux thèmes principaux : le nomadisme et l'identité. Ils seront illustrés respectivement par les Peuls du Macina et les Peuls Wodeebe de l'Issa-Ber.
Pourquoi traiter du nomadisme et de l'identité sachant que les Peuls du Mali ne sont plus tout à fait nomades ? Même si les Peuls sont semi sédentaires, il reste des traces de nomadisme dans leur mode de vie.
Ainsi, mes questions iront dans ce sens : par quel(s) processus ces Peuls sont-ils devenus semi sédentaires, Ou encore, que reste-il du nomadisme ?
Le premier volet de ce travail traitera donc des caractéristiques encore nomades présentes chez ce peuple. Il comprendra une partie historique et une partie qui décrit le mode de transhumance actuel.
J'introduis également, dans cette première partie, quelques éléments sur le problème de l'identité peule.
Le second volet approfondira l'aspect identitaire des Peuls. La référence faite à l'existence d'une identité Peule est omniprésente dans la plupart des travaux à propos des Fulbé (autre nom donné aux Peuls)
Cette identité serait liée au nomadisme et trouverait ses racines dans la vie pastorale et dans le lien qui unit les Peuls à leur bétail.
Mes questions pour ce second volet seront principalement : Quelle est cette identité définie, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, dans le monde Peul ? Est-ce que cette identité définie est toujours d'actualité ? En quoi le mode de vie reflète-il encore cette identité nomade ?
Ainsi, je donnerai dans un premier temps une définition du code de comportement de ce peuple, appelé « Pulaaku ». Puis j'y confronterais certains aspects du mode de vie des Peuls contemporains afin de percevoir les changements ou les évolutions de l'identité peule.
[...] SIDIBE Hallasy, DIALLO Mamadou, BARRY Coumbel, Puulaku et crise d'identité : le cas des Fulbe wodeebe (Peuls rouges) de la région lacustre de l'Issa-Ber in DE BRUIJN Mirjam, VAN DIJK Han (eds.), Peuls et Mandingues, Dialectique des constructions identitaires, Editions Karthala- Asc, Paris pp.224-225. Ibid, p.225. SIDIBE Hallasy, DIALLO Mamadou, BARRY Coumbel, op.cit, p.229. Ibidem. Baleebe signifie noirs. Ce terme ne renvoie pas à la couleur de peau mais fait plutôt référence à une certaine catégorie sociale chez les Peuls. SIDIBE Hallasy, DIALLO Mamadou, BARRY Coumbel, op. cit, p.234. SIDIBE Hallasy, DIALLO Mamadou, BARRY Coumbel, op.cit, p.234. [...]
[...] Elle met le tout dans une calebasse (tummbude). L'entretien de la famille sera ainsi assuré avec une partie de la production. Le reste sera échangé contre des céréales, des produits divers ou de l'argent. Avec les sécheresses et la décimation des cheptels, les familles ne possèdent quasi plus de vaches laitières. Dans ce cas, les Fulbés achètent alors du lait en poudre et le transforment en lait caillé afin de le vendre. Ils pratiquent également le commerce de condiments ou de produits agricoles, comme autre alternative. [...]
[...] Premièrement, l'autorité marocaine présente depuis plus de deux cents ans. Tombouctou et Djenné étaient gouvernées par les Armas, descendants métissés des envahisseurs marocains. Leurs visées étant essentiellement commerciales, ils pratiquaient l'islam de façon très libre, en s'accommodant aisément des croyances fétichistes environnantes. Toutefois, Djenné était une ville typiquement musulmane. Le deuxième pouvoir est celui du royaume bambara de Ségou. Ce royaume était très fortement opposé à l'islam. Da Monzon Diarra étendait sa domination sur tout le Delta, au sud du lac Débo et sur la rive droite du Bani. [...]
[...] Toutefois ces jeunes sont déjà passés par une période de berger salarié. Certains Peuls qui ont perdu leurs animaux sont obligés d'offrir leurs services aux sédentaires des zones périurbaines. Ainsi, ils deviennent de simples bergers alors qu'auparavant ils étaient propriétaires. Ceci aura des conséquences importantes sur les nouvelles générations. Les Peuls bergers n'ont plus le même attachement vis-à-vis des animaux que leurs aînés. Ils sont beaucoup moins enclins à procurer des soins périodiques à leurs animaux. Ils n'ont plus ce souci qui est l'amélioration du cheptel, ce qui compte dorénavant c'est de remplir la journée. [...]
[...] Ces Peuls sont qualifiés de jannabe par les autochtones du Macina. Cela signifie que ce sont des étrangers avec lesquels peuvent s'établir des relations économiques et sociales. En fulfulde, on oppose ce terme à dugule, l'« autochtone», celui qui est issu du lieu, du lignage. Au mois de novembre, la récolte des champs de mil est achevée par la plupart des habitants des terres exondées. Une fois les maisons barricadées, les Peuls transhumants chargent leur habitation en pièces détachées sur des ânes. [...]
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