Emile Durkheim (1858-1917) a écrit le Suicide en 1897, il était professeur de pédagogie et de science sociale à l'Université de la Sorbonne en 1913. Il contribua largement à la création d'une école française de sociologie. Son courant de pensée est toujours présent. Il s'attacha à faire de la sociologie une discipline scientifique ayant un objet et des méthodes propres. Sa méthode principale est déductive ou renversée, c'est-à-dire qu'il utilise les taux et les statistiques pour expliquer le suicide. Il montre qu'il peut être aussi un phénomène social dont les explications résident dans la société elle-même et non dans les seuls individus (explication psychologique).
Selon Durkheim, le suicide est un fait social car il est régulier et prévisible dans une société donnée. Il met également en évidence d'autres régularités, entre le taux de suicide de chaque société et certaines situations sociales qui leurs sont propres (la religion, la famille etc.…).
Cela fait déjà 100 ans qu'il a publié son analyse sociologique du suicide. Nous pouvons nous demander si cette analyse est de nos jours encore pertinente. Nous allons nous intéresser plus particulièrement au suicide selon l'âge, le sexe et la classe sociale. Tout d'abord, nous allons observer les différences du taux de suicide entre les jeunes et les vieux selon Durkheim puis de nos jours, ensuite nous procéderons de la même façon pour les femmes et les hommes et enfin, pour les classes supérieures et inférieures.
[...] Le détournement de la conjoncture économique n'a pas les mêmes effets. II- Le suicide chez les femmes L'explication Durkheimienne Pour Durkheim, les femmes se suicident moins que les hommes. Il y a plus de folles que de fous donc comme la neurasthénie et le suicide sont liés, il devrait y avoir plus de femmes qui se suicident, or ce n'est pas le cas. Les femmes se suicident en moyenne quatre fois moins que les hommes dans l'ensemble des pays d'Europe. [...]
[...] Nous sommes encore loin de la société unisexe! Mais les statuts homme/femme se sont rapprochés. On pourrait donc s'attendre à un rapprochement des taux de suicide or il n'en est absolument rien. Entre 1970 et 1995, les écarts ont augmenté aux Etats-Unis, en Italie, en Espagne alors qu'en Suisse, en France et en Suède, ils sont restés identiques. L'Irlande est le seul pays où les écarts se sont réduits. Les transformations récentes de la condition féminine dans les pays les plus riches n'affectent pas ces écarts entre les taux de suicide selon le sexe. [...]
[...] La pauvreté apprend à l'homme à savoir se contenir dans ses envies, ses désirs. L'homme pauvre est alors plus enclin à respecter les règles définies par la société et à ne pas se suicider car il est alors heureux de sa situation étant donné qu'il ne désire pas plus. On peut donc en conclure que pour Durkheim, la classes sociales situées en haut de la hiérarchie sont celles qui se suicident le plus car elles ont l'impression d'être puissantes, de pouvoir satisfaire tous leurs désirs et quand elles s'aperçoivent que ce n'est pas le cas, qu'elles sont confrontées aux limites (préalablement définie par la société), la désillusion est grande et elles se suicident. [...]
[...] On observe alors une augmentation de la précarité et de l'insécurité dans un cas et la sécurité dans l'autre. On peut aussi expliquer la modification du profil du suicide selon l'âge et par la nouvelle situation économique consécutive aux chocs pétroliers des années 70. De fait, le ralentissement de la croissance s'accompagne d'une profonde mutation dans le statut social de la jeunesse. L'âge de la fin des études, du premier emploi, du départ de chez les parents sont progressivement retardés. [...]
[...] Quelle pertinence de l'analyse d'Emile Durkheim aujourd'hui ? Bibliographie BAUDELOT, Christian, ESTABLET, Roger, Suicide, l'envers de notre monde, Paris, PUF p. DURKHEIM, Emile, Le suicide, Paris, PUF p. SAUBABER, Delphine, Suicides sous influences http://livre.lexpress.fr/entretien.asp/idC=11021/idTC=4/idG=0, 12/01/2006 Introduction Emile Durkheim (1858-1917) a écrit le Suicide en 1897, il était professeur de pédagogie et de science sociale à l'Université de la Sorbonne en 1913. Il contribua largement à la création d'une école française de sociologie. Son courant de pensée est toujours présent. Il s'attacha à faire de la sociologie une discipline scientifique ayant un objet et des méthodes propres. [...]
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