Pauvreté, exclusion, participation sociale, retraites, concept de mort sociale, Guillemard, mort sociale du retraité, exclusion sociale, précarité sociale, personnes âgées
Selon l'INSEE, Le niveau de vie moyen en France des personnes âgées de 65 ans et plus en 2015, s'établissait à 25 130 euros, soit un peu moins de 2 100 euros par mois. Alors que le taux de pauvreté de cette classe d'âge est inférieur à la moyenne nationale - 6,9 % contre 14,2 %- leur niveau de vie moyen est inférieur à celui de la population. L'INSEE explique cet écart principalement par une consommation inférieure à la population plus jeune. L'Observatoire des Inégalités, s'il établit le même constat quant aux différences de taux de pauvreté en faveur de la population la plus âgée, nuance cette statistique en faisant état d'une grande disparité géographique et de perspectives futures plus incertaines pour les Seniors que le reste de la population.
[...] La mort sociale du retraité découlerait ainsi d'une inadaptation de ce dernier à accepter son nouveau rôle d'inactif - une posture qui renvoie à la première étape de désinsertion sociale - la résistance. Le refus de se voir assigner un nouveau rôle, ou de se conformer aux attentes sociétales à un certain type d'interactions sociales peut accélérer l'exclusion et l'isolement de l'individu retraité ou âgé. La mort sociale, exclusion symbolique de l'individu inactif du reste de la société est motivée par le fait que le système de valeurs valorise avant tout une vie active pleine et occupée - la symbolique d'exclusion des personnes âgées n'est pas sans rappeler celle des chômeurs, comme souligné par Chabanet (2007). [...]
[...] Enfin, la troisième partie propose une synthèse et une conclusion des éléments énoncés plus haut. Mécanismes de la "Mort Sociale" Le concept de "Mort Sociale" est mis en avant très tôt par Guillemard (1972). Dans son observation des comportements de retraités, la sociologue identifie différents types de comportement, et en particulier, une volonté à entretenir une activité sociale régulière lorsque des ressources auront été accumulées durant la vie active. Cette activité sociale peut prendre la forme d'une retraite-loisir, ou d'une retraite-participation ou retraite-revendication. [...]
[...] Ce dernier est identifié comme un facteur-clef dans l'exclusion des personnes en grand âge de la société par Van Rompaey (2003) pour qui l'isolement réduite le nombre de contacts sociaux, avec les externalités positives qui en découlent. Il y a également le "sentiment de solitude" qui est un état plus ambigu, où un individu âgé peut avoir une vie d'interactions sociales similaire à sa situation active, mais la sensation d'isolement perdure. Au contraire, la réinsertion sociale des personnes âgées à travers l'occupation dans des tâches où les interactions sociales entre individus sont accrues notamment avec la solidarité intergénérationnelle : Damon, Chauvel, Virio-Durandal & Masson (2007) documentent les rapports intergénérationnels en France, qui se sont délités depuis le début des années 1990 - mais pour des raisons ne relevant pas de considérations démographiques. [...]
[...] Cette hétérogénéité fait que si en moyenne les populations âgées ne sont pas aussi concernées par la pauvreté que des classes d'âge plus jeunes, il y a malgré tout une forte concentration autour de ce seuil. Au-delà du revenu et de la valeur monétaire du niveau de vie, c'est aussi la dépendance des retraités qui exacerbe les risques d'exclusion et de désinsertion sociales. Leleu (2003) relève qu'il y a une désinsertion à deux vitesses parmi la population de retraités. L'exclusion sociale et la précarité touchent surtout les retraités d'âge avancé, du fait d'une sortie de la vie active plus avancée dans le temps. [...]
[...] Cela signifie que le pouvoir d'achat du retraité va irrémédiablement décliner avec le temps, puisqu'il n'est pas revalorisé pour faire face au coût de la vie. Le revenu intègre une nouvelle dimension dans la désinsertion sociale des personnes âgées, à savoir la précarité, et l'exclusion sociale qui va avec. Précarité et exclusion sociale chez les retraités et personnes âgées Au contraire de l'argument avancé par Guillemard (1972) la désinsertion sociale ne touche pas toutes les populations d'une manière uniforme. La précarité des populations âgées est particulière en ce sens : Gélot (2015) relève que ce sont surtout les jeunes qui sont concernés par la précarité. [...]
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