Le problème de la parité politique n'a pas été l'une des premières préoccupations des mouvements féministes. C'est peut être pour cette raison que la question de la parité reste en suspens. Avant de rentrer à proprement parler dans le vif du sujet, nous allons définir quelques termes, pour notamment bien faire la différence entre parité, mixité et égalité. D'après le dictionnaire Larousse, la parité (du latin paris), désigne « une égalité parfaite, une conformité ». Au travail, et d'après la justice, la parité signifie qu'aucune distinction ne peut être faite entre les fonctionnaires en raison de leur sexe. Toutefois, des recrutements distincts pour les femmes ou les hommes peuvent, exceptionnellement, être prévus lorsque l'appartenance à l'un ou à l'autre sexe constitue une condition déterminante de l'exercice des fonctions.La réalisation de l'égalité entre les sexes ne signifie pas que les hommes et les femmes sont identiques, mais que les droits et les possibilités auxquels aspire tout individu ne sont pas tributaires du fait d'être un homme ou une femme. Ce qui est mixte comprend des personnes des deux sexes, ou appartenant à des formations différentes. En revanche, la notion d'égalité numérique ne rentre pas en compte lorsqu'on évoque la mixité. La mixité doit être appréhendée comme un processus, une dynamique en cours de déploiement. Elle marque une transition d'un espace ségrégué à un espace mixte. Le concept de mixité permet de saisir les différentes configurations de notre société, et reflète les rapports homme femme, met en évidence les rapports de force. Si beaucoup évoquent un idéal de mixité effective des instances politiques (même les adversaires les plus acharnés de l'institution de la parité, et voire de quotas), peu se demandent sur quel principe fonder cette idée de mixité. Personne n'ose contester cet idéal, comme s'il allait de soi, mais on recule devant les questions qu'il soulève, parce qu'elles reconduisent inévitablement au statut de la différence des sexes dont l'universalisme français ne veut rien savoir. Même ceux qui souhaitent que le pouvoir politique soit davantage partagé entre les hommes et les femmes répugnent souvent à accepter la mise en œuvre de moyens pour y parvenir, tant il paraît choquant d'instaurer la mixité à l'aide de règlements, de dispositions institutionnelles, ou - comble d'horreur - de modifications constitutionnelles. Certains poussent l'inconséquence jusqu'à réclamer haut et fort " plus de femmes " à l'Assemblée, tout en refusant la moindre prise en compte de la différence des genres dans l'espace civique. Mais si l'espace civique n'a pas à connaître le genre des personnes, la question du nombre d'hommes ou de femmes dans les institutions n'a pas plus de raison de se poser. En réalité, ceux à qui les moyens font si peur ne sont guère persuadés de la légitimité des fins elles-mêmes. Ce qui inquiète pourtant dans la parité, comme dans la reconnaissance de la différence sexuelle universelle, c'est précisément sa puissance de division.
[...] Pour justifier leur position, les anti paritaires mettent en avant l'universalisme que le projet de parité mettrait à mal. Rappelant les principes fondateurs de notre démocratie, ils énoncent que celle-ci ne connaîtrait que le citoyen abstrait, c'est-à-dire un être qui ne peut être défini par aucune caractéristique sociale, religieuse, culturelle ou sexuelle. Prendre en compte, pour sélectionner des représentants, un critère, quel qu'il soit, reviendrait à rompre avec la règle de la stricte égalité qui doit régner entre les citoyens et qui ne peut exister justement que si l'on ne reconnaît que des "individus abstraits". [...]
[...] Un an plus tard, les femmes votent pour la première fois. En 1946, la Constitution de la quatrième République reconnaît le principe d'égalité entre hommes et femmes. L'année 1974 est marquée par deux faits importants : la création du secrétariat d'Etat à la condition féminine, confié à Françoise Giroud. Puis, la loi Veil étend les conditions dérogatoires autorisant l'IVG (Interruption Volontaire de Grossesse). En 1983, la loi Roudy institue l'égalité professionnelle hommes femmes. En moyenne les salaires féminins restent inférieurs de aux salaires masculins ans plus tard, le 10 novembre, le quotidien "Le Monde" publie le Manifeste des 577 pour une démocratie paritaire. [...]
[...] Cela s'est fait de façon spontanée. Les avancées en matière de parité politique ne se sont pas faites sans d'autres progrès, dans d'autres domaines, comme l'éducation, et par extension le milieu professionnel. Voyons tout d'abord les évolutions positives dans l'éducation en mentionnant quelques étapes importantes : en 1836, on assiste à la création de l'enseignement primaire et public pour les filles. Dans la deuxième moitié du 19e siècle (1861), pour la première fois une femme (Julie Daubié) a le bac. [...]
[...] - 1910 : congé de maternité de 2 mois, avec traitement pour les institutrices. - 1913 : loi sur le repos des femmes pendant les 4 semaines qui suivaient un accouchement. - 1920 : les femmes peuvent adhérer à un syndicat sans l'autorisation de leur mari. - 1927 : un décret fixe l'égalité de traitement pour les professeurs. - 1945 : la notion de "travail féminin" est supprimée, la législation française stipule que "à travail égal, salaire égal". - 1965 : la réforme des régimes matrimoniaux permet aux femmes mariées d'exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari et de percevoir l'allocation principale de chômage. [...]
[...] Le gouvernement formé par Lionel Jospin en juin 1997 fait figure d'exception par rapport aux exécutifs des périodes précédentes. Sur 26 ministres, ministres délégués et secrétaires d'État, huit sont des femmes. Et la nomination plus tardive de 3 secrétaires d'État (deux d'entre eux étant des femmes) porte à 11 sur 29 le nombre de membres féminins du Gouvernement. Lors du remaniement ministériel du 27 mars 2000, on compte 11 femmes sur les 32 membres du Gouvernement, soit %.Mais cela ne doit pas masquer le fait qu'en France, la loi est votée par un Parlement composé de plus de d'hommes. [...]
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