L'origine sociale peut-elle être un frein à la mobilité sociale?

Thèmes abordés

Origine sociale, frein, mobilité sociale, position sociale, situation sociale

Résumé du document

Les caractéristiques de la mobilité sociale sont diverses, mais celle-ci dépend encore beaucoup de l'origine sociale. En effet, la mobilité sociale signifie qu'un individu a changé de position sociale par rapport à ses parents ou par rapport à celle qu'il occupait antérieurement. Il semble que la situation sociale de l'individu et le milieu dont il est issu influent sur ses possibilités de mobilité. Alors, comment peut-on caractériser la mobilité sociale et en quoi l'origine sociale peut-elle en être un frein?

Extraits

[...] Cependant, Boudon ne croit pas qu'atténuer ces inégalités soient une bonne chose car il considère que le rôle socialisateur de la famille est important malgré les inégalités que l'origine sociale entraine. Il n'accepte donc pas une organisation de la mobilité sur le mode méritocratique ou l'égalisation des chances. La mobilité sociale peut donc être intragénérationnelle ou intergénérationnelle, verticale ou horizontale, structurelle ou nette. Mais l'origine sociale influence beaucoup la mobilité sociale ou la non-mobilité c'est-à-dire la reproduction sociale. On peut s'interroger sur les bienfaits qu'apporteraient un système méritocratique à la mobilité sociale, comme le souhaitait Tocqueville. [...]

[...] La mobilité sociale dépend beaucoup de l'origine sociale mais celle-ci peut être un frein à la mobilité. En effet, la mobilité sociale reste très faible dans les sociétés contemporaines françaises : on est donc face à un phénomène de reproduction sociale. Bourdieu a établi une thèse pour expliquer cette reproduction. Pour lui, il faut prendre en compte l'importance du «capital social » et du « capital culturel ». Ainsi, d'après Bourdieu, les familles transmettent à leurs enfants un capital économique (donations, héritages) mais aussi un capital culturel (maîtrise de la langue, de la grammaire). [...]

[...] Il semble que la situation sociale de l'individu et le milieu dont il est issu influent sur ses possibilités de mobilité. Alors, comment peut-on caractériser la mobilité sociale et en quoi l'origine sociale peut-elle en être un frein? Nous allons d'abord étudier les caractéristiques de la mobilité sociale puis nous nous intéresserons à l'impact de l'origine sociale sur cette mobilité. Tout d'abord, la mobilité sociale est l'objet de distinctions essentielles. On parle, par exemple, de mobilité intragénérationnelle lorsqu'un individu possède une position sociale différente de celle qu'il occupait au début de sa vie active. On reste dans la même génération. [...]

[...] Bourdieu s'appuie donc sur le déterminisme, c'est-à-dire que les individus ne peuvent rien changer à leur situation. Une deuxième thèse, celle de Boudon, ne nie pas que les enfants issus de milieux défavorisés partent avec un handicap, mais pour lui, l'explication est à rechercher dans la rationalité de ces enfants et de leur famille. Ainsi, il convient que les chances de mobilité dépendent de l'éducation et des résultats scolaires, mais il affirme que l'explication principale réside dans le choix des individus. [...]

[...] En effet, il existe une certaine hiérarchie dans les positions sociales; la mobilité verticale s'applique à un individu qui s'est déplacé dans cette hiérarchie. De plus, lorsqu'un individu passe d'une catégorie à une catégorie professionnelle supérieure, on parle de mobilité ascendante. Dans le cas contraire, on parle de mobilité descendante. Mais on peut aussi être mobile sans monter ni descendre, c'est le cas d'un instituteur devenant infirmier: ce sont toutes deux des professions intermédiaires. Dans ce cas on est face à une mobilité horizontale. Enfin, on distingue aussi la mobilité structurelle et la mobilité nette. La première explique en partie la mobilité intergénérationnelle. [...]