Au cours du XIXe siècle, l'Occident, et en particulier la France et le Royaume-Uni, voit se développer un intérêt général tournant à l'obsession pour « l'Orient », qui désigne le monde musulman, du Maroc à l'Empire ottoman comme il été représenté dans l'imaginaire occidental du XIXe siècle. L'orientalisme est donc un courant artistique et intellectuel prenant cet Orient comme centre d'intérêt et source d'inspiration. Comment expliquer l'ampleur de cette attention occidentale pour l'Orient au XIXe siècle ?
[...] Enfin, l'orientalisme est le produit du romantisme, au sens ou le besoin de voyage et d'ailleurs exprimé dans le romantisme se trouve comblé dans l'Orient et dans ce qu'il représente, c'est à dire le calme, la méditation, le pittoresque et l'alliance du plus grand raffinement et de la plus grande cruauté (les extrêmes fascinent). La volonté de voyager chez les orientalistes L'orientalisme n'est pas simplement issu d'une curiosité archéologique, l'orientalisme est l'expression d'un véritable désir de découvrir de nouvelles civilisations et des territoires inconnus. Le voyage est donc pour les orientalistes un passage incontournable. De nombreux peintres ou écrivains partent renouveler leur inspiration dans les pays musulmans. Lord Byron se rend en Grèce de 1809 à 1811, et y retournera lors de la guerre d'indépendance pendant laquelle il trouve la mort. [...]
[...] En peinture comme en littérature, Eugène Fromentin raconte ses expériences vécues lors de ses séjours en Algérie. On note l'influence de la photographie, qui donne le souci du vrai, dans cette deuxième moitié du XIXe siècle. L'influence de l'Orient dans l'art occidental La passion pour l'Orient ne se limite pas à l'observation dans l'art occidental du XIXe siècle. Les artistes intègrent des éléments orientaux dans leurs propres œuvres, et l'Orient devient alors une source d'inspiration. L'intérêt pour l'art islamique conduit à une réutilisation des formes et des couleurs orientales. [...]
[...] L'Orient qui fascine les occidentaux est une création liée à leur imaginaire, et n'existe pas réellement. Les occidentaux ont attribué au monde musulman une signification et une réalité autre, en faisant un bloc mystérieux et exotique. En effet, les différences entre chaque partie de ce bloc, bien qu'énormes, sont effacées, et les occidentaux voient alors dans la multitude des pays musulmans un seul Orient. On retrouve cet Orient mythifié dans de nombreuses oeuvres, et notamment dans La Grande Odalisque, tableau de Jean-Auguste-Dominique Ingres représentant une femme musulmane idéalisée et correspondant à l'archétype de l'époque. [...]
[...] La recherche du passé dans l'orientalisme Pour beaucoup d'occidentaux, l'Orient apparaît comme le miroir du passé. D''aucuns considèrent que l'Égypte est à l'origine de la civilisation occidentale et de ses valeurs, comme la sagesse ou la justice. On voit ainsi la création en 1826 d'une section égyptienne au Louvre, et un obélisque est dressé en 1836 place de la Concorde. Mais les orientalistes ne se limitent pas à l'Égypte et cherchent dans l'ensemble du monde musulman des vestiges de l'antiquité. [...]
[...] En France, l'orientalisme s'officialise, avec notamment la Société des peintres orientalistes français crée en 1883. En revanche, au Royaume-Uni, on observe déjà une baisse de l'importance de l'orientalisme. Mais petit à petit, la mode passe, et les critiques vis-à-vis de l'orientalisme se font plus nombreuses (on trouve tout ce qui est orientaliste clinquant). En peinture, le courant impressionniste s'inspire peu ou pas de l'Orient. Cependant, certains artistes du XXème siècle gardent un héritage orientaliste, comme Matisse. L'orientalisme pourrait être à l'origine du renoncement au figuratif par la plupart des artistes du Xxème siècle. [...]
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