Thamestown, située dans la banlieue de Shanghai, et reproduction d'une petite ville anglaise avec son pub, son B&B et ses cabines téléphoniques rouges, pourrait être le symbole de l'engouement de la Chine pour l'Occident. Cet engouement n'est pas nouveau, il a connu des périodes de flux et de reflux au cours de l'Histoire mais il s'est fortement accéléré depuis la Réforme et la politique d'ouverture menées depuis la mort de Mao. A l'heure actuelle, le capitalisme s'est imposé en Chine et l'influence occidentale est désormais indéniable. Toutefois, on assiste également à un phénomène de retour à la culture traditionnelle chinoise et à ses valeurs.
Au cours de son Histoire, la Chine a adopté diverses attitudes face à la culture occidentale et également face à sa propre culture traditionnelle. En effet, toutes deux ont connu alternativement (voire simultanément parfois) frénésie et rejet. Aujourd'hui, face au vide culturel laissé par la chute du communisme, il est intéressant de se demander quelle voie les Chinois vont choisir pour la modernisation de leur pays, s'ils vont suivre le modèle occidental à la lettre, voire le dépasser comme c'est parfois déjà le cas, s'ils vont rejeter toute influence occidentale pour se créer un modèle « à la chinoise », ou bien s'ils vont suivre une autre voie, celle du métissage des cultures et des pratiques et du syncrétisme des valeurs traditionnelles et des valeurs occidentales.
Dans quelle mesure la Chine s'est-elle occidentalisée et s'occidentalisera-t-elle ?
[...] Il faut ensuite attendre la fin des années 1960 pour connaître une révolution radicale de la culture chinoise. En effet, la Grande Révolution culturelle qui a eu lieu à cette époque a bouleversé profondément la Culture, alors formée de la culture traditionnelle chinoise et de la culture occidentale. Ainsi, hommes et femmes, jeunes et vieux, tous portaient le costume bleu ou gris à col fermé. La fête du Printemps, fête traditionnelle chinoise, fut remplacée par le travail collectif et les objets anciens, vestiges de la culture traditionnelle, furent brûlés et détruits . [...]
[...] Au contraire, les grandes villes, telles que Shanghai, Beijing, Hong-Kong bien sûr et bien d'autres, ont largement été influencées par la culture occidentale jusqu'à devenir de véritables vitrines du capitalisme. Par ailleurs, le taux d'urbanisation en Chine est d'environ 40%. Ainsi, en tenant compte du fait que l'occidentalisation de la société chinoise est un phénomène majoritairement urbain, cela nous amène d'autant plus relativiser l'ampleur de ce dernier Une influence occidentale exagérée L'influence occidentale semble ainsi être exagérée par les médias. [...]
[...] Les artistes chinois rencontrent un public de plus en plus nombreux à l'image du réalisateur Zhang Yimou, acclamé pour son talent et sa créativité. Gong Li et Maggie Cheung ont déjà pénétré l'imagination des Américains et des Européens. Les marques chinoises sont de plus en plus reconnues dans le monde. On pourrait encore multiplier les exemples mais cela serait inutile, il suffit d'ouvrir les yeux pour découvrir l'influence de la Chine et de la culture chinoise dans le monde d'aujourd'hui. [...]
[...] Quelques faits peuvent en effet en témoigner. Ainsi, en janvier 2004, les Parisiens ont pu admirer l'illumination rouge de la Tour Eiffel en l'honneur de la visite du Président chinois Hu Jintao, qui coïncidait avec l'année de la Chine en France. L'événement China in London 2006 est la plus grande manifestation de la culture chinoise jamais vue dans la capitale britannique. En 2007, la Russie a également déclaré l' Année de la Chine Il semble bien que le monde se prépare pour un siècle chinois ! [...]
[...] Réel métissage ou simple cohabitation ? Il semblerait en effet que le métissage culturel entre culture occidentale et culture traditionnelle relève en fait plus d'une cohabitation que d'un réel mélange. Ainsi, la Chine aurait tendance à faire cohabiter les deux cultures , ou plutôt à maintenir l'une en retrait et à l'ombre de l'autre : à marcher sur ses deux jambes comme disait le président Mao Zedong, c'est-à-dire à avancer la jambe occidentale tout en gardant appui sur l'autre. D'où le régime de coexistence et de superposition que l'on constate actuellement : il y par exemple, deux médecines, la Chinoise et l'Occidentale (ou deux cuisines, etc.). [...]
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