Selon une définition Encyclopédique : « "L'observation participante" est une méthode d'étude ethnologique ainsi que sociologique. Elle consiste à étudier une société en partageant son mode de vie, en se faisant accepter par ses membres et en participant aux activités des groupes et à leurs enjeux ». Pour Alain TOURAINE, il s'agit de « la compréhension de l'autre dans le partage d'une condition commune ».
On comprend alors que cette méthode consiste pour l'observateur, à endosser temporairement un rôle déjà existant dans la situation étudiée, en même temps qu'on l'observe. Ce serait par exemple pour le sociologue qui souhaite étudier la condition ouvrière, devenir ouvrier à son tour, pour quelques semaines, quelques mois, ou quelques années, en se pliant aux règles dérivées du système disciplinaire et productif de l'entreprise, et qui sont applicables pour tous.
C'est en ce sens que Jean PENEFF, qui s'est penché sur le contexte industriel dans « les débuts de l'observation participante ou le premier sociologue en usine », sociologie du travail, n0.1, P26, parle « d'intégration », de « familiarisation » du sociologue avec le terrain d'enquête afin de pouvoir obtenir des informations les plus proches des faits, afin dit-il de « contrôler les analyses dégagées ». Cette définition tirée à gros trait, sur la méthode de l'observation participante, présente une sorte de dilemme méthodologique, qui inscrit le sociologue en porte à faux une fois qu'il est à l'intérieur du phénomène étudié : être familier avec l'objet d'étude présenterait des avantages (pour Jean PENNEF, ici, celui d'être le plus proche des faits), mais aussi des inconvénients : celle d'une impossible neutralité, dont le chapitre 5, de l'ouvrage d'ARBORIO Anne-Marie, et FOURNIER Pierre : L'enquête et ses méthodes : l'observation directe, aborde le problème, en montrant qu'il est difficile de se détacher des prénotions.
Comment comprendre alors la spécificité de la méthode de l'observation participante ? Ce sera la question principale de l'exposé.
[...] D'autre part comme on l'a vue avec Anne-Marie ARBORIO, une fois engagé sur le terrain, outre les difficultés d'adaptations, le sociologue doit pouvoir réaliser pour le besoin de la retranscription de la recherche, d'un retour sur soi d'une auto-analyse qui apparaît comme primordial. Ce sont toutes ces conditions laborieuses, qui nous permettent de comprendre le texte de Jean PENEFF, et semble être la raison pour laquelle cette méthode scientifique est peu utilisée en France. Bibliographie : références utilisées -BOURGOIS Philippe Une nuit dans une shooting gallery Enquête sur le commerce de la drogue à East Harlem Acte de la Recherche en Sciences Sociales, no septembre, p. 59-78. -CEFAÏ Daniel L'enquête de terrain, Paris, La Découverte. [...]
[...] Ici la simulation de rôle est d'une importance fondamentale. Peu importe ses origines, il faut qu'il sache qu'il est en train de simuler le rôle de collègue. Il réalise que lui et lui seul sait qu'il est en réalité quelqu'un d'autre que la personne qu'il feint d'être. Il doit donner l'illusion que sa véritable personnalité s'exprime dans les rôles qu'il joue à travers les relations avec des personnes qui sont pour lui avant tout des informateurs. Il doit coller au plus près à son rôle au risque de faire échouer sa recherche. [...]
[...] Par ailleurs par le biais d'une analyse de soi, il doit pouvoir filtrer sa mémoire sélective et arbitraire, et envisager de se débarrasser des prénotions, ou du jugement préconçu qu'il avait avant d'entrer sur le terrain. Une méthode de non-prédilection, par Jean PENEFF Les problématiques étudiées ici font référence à un article de Jean PENEFF les débuts de l'observation participante ou les premiers sociologues en usine Sociologie du travail, p25-44. Cet article propose un bilan des travaux en France à partir des écrits, d'interview ou de courriers d'une dizaine de sociologues entre 1948-1952 et 1968-1970, qui ont utilisé l'observation participante, autour du monde ouvrier. [...]
[...] C'est en vivant, que le sociologue observe, et ces observations sont enregistrées dans son conscient ou inconscient. Du coup, on peut très bien imaginer à partir de ce travail subjectif, que le sociologue relativise les données, dans le sens ou son ‘cerveau' sélectionne ce qu'il veut bien enregistrer Bien que la méthode d'observation participante soit une méthode louable, car elle supervise les connaissances du sociologue en lui laissant la possibilité de s'imprégner de son objet d'étude, alors que l'observation directe le place en retrait on peut toutefois douter de l'objectivité d'une analyse faite par la méthode d'observation participante, car elle se base sur des perceptions sensibles et relatives, mais surtout à la différence de l'observation directe, elle engage les affects, et les sentiments du sociologue. [...]
[...] La méthode fut beaucoup plus utilisée aux Etats-Unis (école de Chicago). Les études par observation participante en usine en France, que l'on peut dénombrer en France entre l'année 40-70, concernent des prêtres ou des militants maoïstes, marxistes, mais ces recherches ont des caractères utilitaristes sans but scientifique, pour les premiers il s'agissait d'accomplir leur mission religieuse, pour les seconds de rallier les ouvriers à leurs causes en constituant des groupes d'actions. Pour les femmes chercheurs catholiques des années 50 (Simone Weil), le terrain est vu comme une mystique de l'immersion avant d'être un lieu d'élaboration scientifique, pour d'autres il sera le lieu d'action syndicale dans lequel le sociologue prendra un rôle d'expert. [...]
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