L'obésité est devenue une épidémie mondiale mais c'est aux Etats-Unis que le mal est le plus visible.
[...] C'est là qu'entre en jeu la puissante industrie agroalimentaire. Dans cette nouvelle économie agroalimentaire, le maïs devient l'alimentation de base du bétail & de volaille & devient rapidement la principale forme de sucre consommé aux EU. Les chaînes de fast food n'allaient pas rester sans régir à ce nouveau contexte : l'accroissement de la taille des portions servies dans ces chaînes de restaurant est une belle histoire de manipulation du consommateur. Elles ont été les premières à saisir l'opportunité que représentait la chute de leurs coûts d'approvisionnement : un supplément alimentaire ne représenta qu'un coût additionnel marginal, vendu à un prix sensiblement plus élevé, le profit unitaire est démultiplié. [...]
[...] L'obésité c'est un peu comme le suicide chez Durkheim, c'est un fait socio économique total où se conjurent l'essence même des comportements privés (l'alimentation, l'éducation des enfants), de grands intérêts économiques (chaîne de restauration, industrie agroalimentaire) & un ensemble de politiques publiques sensibles (santé publique, protection du consommateur, protection de l'agriculture). Aussi, nous examinerons successivement ces questions sous leurs aspects sociologiques puis économiques & enfin politiques. I. Socio-physiologie de l'obésité D'après un rapport publié en avril 2003 par l'OMS, l'obésité peut maintenant être qualifiée d'épidémie : il y aurait en effet sur la planète plus de 1 milliard d'individu en surpoids dont 300 millions d'obèses. [...]
[...] La consommation d'alcool, les accidents d'automobiles & les décès par armes à feux arrivent loin derrière. L'obésité est devenue un problème de santé publique de premier plan & a des conséquences financières de toute première ampleur : Pour les assureurs-vie, l'accroissement de mortalité aura des conséquences négatives sur les résultats si l'augmentation du risque ne se traduit pas par celles des primes sur le contrat existant. En matière d'assurance maladie, la dépense annuelle moyenne pour un individu moyennement obèse est de 25% supérieure à celle d'une personne de poids normal. [...]
[...] Si l'administration américaine veut vraiment lutter contre l'obésité elle ne pourra faire l'économie d'une réforme en profondeur de sa politique agroalimentaire. Aujourd'hui les économistes proposent donc deux axes principaux de lutte contre l'obésité : le premier en direction des consommateurs dont les pratiques alimentaires menacent de plus en plus gravement leur santé ; le second en direction des producteurs, de l'industrie agroalimentaire. Reste à savoir quelles responsabilités l'Etat fédéral est prêt à assumer : tout semble indiquer que pour l'instant une politique volontariste de lutte contre l'obésité n'est pas véritablement à l'ordre du jour aux EU pour des raisons aussi bien politiques qu'économiques. [...]
[...] La ration quotidienne est le triple des recommandations diététiques, il en va de même pour les graisses. En revanche la consommation de légumes & de fruits restent inférieure à la proportion recommandée. Paradoxalement l'accès aux fruits & légumes est aux EU souvent difficile : les commerces de centre ville, en particulier dans les quartiers déshérités, ou ceux des zones rurales isolées offrent rarement des fruits & légumes. Les fruits & légumes ont connu depuis 20 ans une hausse des prix bien supérieure à celle des matières grasses, des sucres ou des sodas gazeux (tableau 3). [...]
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