Obéir, résister, expérience de Stanley Milgram, soumission à l'autorité, psychosociologie, décharge électrique, désobéissance, Shoah, hystérie de masse
Préalablement à l'exécution de cette expérience, le psychosociologue avait pris la peine d'interroger 39 scientifiques (médecins, psychiatres, psychologues) en leur demandant s'il avait une idée du nombre de personnes qui, dans de telles conditions, allaient mener l'expérience jusqu'à l'administration de doses mortelles d'électricité. Ce collège d'experts avait répondu qu'1 à 2% de la population tout au plus aurait été jusqu'à administrer environ 150 volts à Z. L'expérience nous montrera que les attentes ont largement été dépassées.
[...] L'expérience nous montrera que les attentes ont largement été dépassées. I. Objectif Essayer de mesurer le degré d'obéissance des individus ainsi que d'appréhender le processus de soumission à une autorité par une mise en scène de trois personnes : X (experimenter, chercheur, autorité scientifique), Y (subject, vrai sujet dont on teste l'obéissance/la désobéissance) et Z (learner, la « victime » compère de X). Le participant Z avait pour tâche de répondre à des questions qui, à chaque mauvaise réponse, donnait lieu à des décharges électriques d'intensité croissante au fur et à mesure de l'expérience (la difficulté des questions augmentait également). [...]
[...] - Si ce conflit lui est tellement insupportable, pourquoi ne s'arrête-t- il pas ? - S'il s'arrête, il reconnait implicitement qu'il a eu tort d'aller jusque-là. En continuant, il justifie tout ce qu'il a fait jusqu'à présent. Extrait du film I comme Icare. L'obéissance est une source de pouvoir immense : dorénavant, à qui profitent nos soumissions ? [...]
[...] Également, il n'y avait ni récompense ni punition s'ils ne désiraient pas faire ce qui leur était demandé. Il n'y a eu aucune influence de quelque manière que ce soit (manipulation, rabaissement, encouragements). Toutes les raisons invoquées pour expliquer un comportement brutal ne sont pas non plus recevables. Sur le plan scientifique, ces éléments rendent l'expérience passionnante, pour autant, elle n'en reste pas moins effrayante / dérangeante. Certains sujets Y tentent d'aider Z en trichant : mais pourquoi ne s'arrêtent-ils tout simplement pas ? - Paul essaie de diminuer son conflit intérieur en aidant sa victime. [...]
[...] En effet, c'est dès le plus jeune âge que les individus apprennent à obéir aux parents - par exemple afin d'éviter les dangers ou encore pour apprendre (école) – il en va de même plus tard, en grandissant nous nous conformons à un cadre spécifique régit par des codes et une autorité particulière (travail, indications routières, loi). Un apport de nuance : remettre en question l'autorité ne veut pas pour autant dire qu'il faut désobéir. L'esprit humain conserve une conscience de ce qu'il est en train de réaliser, d'où la nécessité d'alimenter notre capacité à prendre du recul (cf. les sujets qui se sont refusés à administrer des décharges trop fortes), parfois même à désapprendre. [...]
[...] Résultats Tous les participants ont accepté le principe des chocs électriques, tous ont administré à Z une décharge minimum de 135 volts. Qui plus est des sujets sont allés au bout de l'expérience, infligeant un niveau mortel d'électrochocs (450V) à Z. C'est parce qu'une personne « plus importante » que le sujet (c'est-à-dire qui fait autorité sur une communauté : scientifique, politique ) va donner un ordre / dire ce qu'il doit faire, celui-ci sera considéré comme une vérité (→ voir aussi l'utilisation d'argument d'autorité dans les débats). [...]
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