Les mouvements sociaux ont tout au long de l'histoire des sociétés contribué à influencer la décision politique en faveur des revendications dites sociales. En constante évolution, dans sa forme, ses revendications, ou encore ses moyens d'actions, le mouvement social a été très longtemps monopolisé par les enjeux sur le monde du travail jusqu'à l'ère TINA (there is no alternative) puis muté en Nouveau Mouvement social selon la terminologie du sociologue Alain Touraine.
De nombreux auteurs se sont intéressés à ce sujet, et plus précisément à l'engagement militant, ses finalités et l'élaboration d'une identité militante. Ainsi, à l'instar des mouvements sociaux, l'engagement aurait lui aussi évolué dans différents aspects.
[...] Or , cela semble justifié par le fait que l'inscription territoriale peut effectivement cloîtrer l'action collective sur un certain territoire alors que le but recherché est une légitimité publique conséquente .Aussi , la recherche d'une identité commune pourrait restreindre l'influence d'un mouvement dont le but serait de corriger la faiblesse des instances légitimes , qui elles , sont vouées à servir tout citoyen. Comme le précise les sociologues Ion et Ravon, les liens collectifs se forment ainsi dans l'action et non plus par la recherche d'une identité commune . [...]
[...] Aussi , ce mouvement est largement soutenu par les chercheurs , notamment en sciences humaines , dont les conditions d'exercice se dégradent à cause des législations d'inspiration libérale , dites réformes , concernant l'université et menées par les gouvernements. Les mouvements des années 1990 répondent par ailleurs à l'effondrement du PC avec l'effondrement de l'industrialisation et la conversion socialiste à l'économie de marché . Héritiers des mouvements syndicaux , les mouvements des années 1990 ayant donné naissance aux mouvements altermondialistes , ces derniers sont ainsi tentés de se lier parfois avec les syndicats, mais ils refusent d'être ficher comme lié à un parti politique quel qu'il soit , notamment pour préserver un espace de militantisme désintéressé , et par crainte d'une récupération politique . [...]
[...] Ce type de mouvement en réseau semble redéfinir l'identité de l'individu et par ailleurs contribue à «anonymiser son engagement au nom d'une cause publique». Force est de constater que cette cause publique d'une échelle nationale passe petit à petit à l'échelle internationale , le publique est désormais un citoyen du monde et, non plus seulement, citoyen de son État. En effet , selon le sociologue Lilian Mathieu, il y aurait eu au cours des années après l'effondrement de l'opposition ouvrière due à l'ère TINA et les NMS d'Alain Touraine , un retour de la question sociale dans les mouvements sociaux. [...]
[...] Dans une société où l'individu s'aliène parfois à une routine , l'engagement peut aujourd'hui être vu comme une activité lui permettant de réfléchir sur cette société où il vit et sur lui-même . [...]
[...] En outre , de nos jours certains collectifs , notamment les organisations humanitaires , se dotent de professionnels et d'experts agissant au nom d'une cause laissant une place restreinte aux autres adhérents , bien qu'informant ses militants et parfois organisant des rassemblements . De facto , cela contribue à sélectionner certains profils militants particuliers , ce qui peut avoir pour conséquence un désintéressement de la part des militants qui pourraient se considérer comme moins importants , pourtant souvent en nombre fort et donc susceptible de légitimer l'action menée. [...]
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