On pourrait commencer le traitement d'un thème si actuel avec la définition que le Grand Dictionnaire universel du XIXème siècle donnait des « femmes » en
1866 : « En quoi consiste l'infériorité intellectuelle de la femme ? […] Que lui manque-t-il ? De produire des germes, c'est-à-dire des idées. […] L'infériorité intellectuelle de la femme doit nécessairement, comme son infériorité physique, entraîner des
conséquences sociales ». Autant dire que quand on voit qu'aujourd'hui une femme est candidate à l'élection
présidentielle en France, qu'elle a de sérieuses chances de l'emporter, et qu'elle dit que sa première loi sera une loi pour réduire la violence faite aux femmes, du chemin a été parcouru en 150 ans.
Une évolution dans les rapports entre les hommes et les femmes est donc évidente, évolution tant symbolique que concrète, qui correspond à une plus grande autonomie des femmes, et à de nombreux changements dans des domaines aussi divers que le travail, l'éducation, la politique, la sexualité... Des différences jugées auparavant « naturelles » ne paraissent donc pas si irréversibles que cela.
[...] l'ICW avant la Première Guerre mondiale : l'International Council of Women, et le CNFF en France : le Conseil National des Femmes françaises). La véritable période de reconstruction du féminisme se déroule entre 1965 et 1980 (je dis reconstruction car dans l'après Seconde Guerre mondiale, les femmes furent renvoyées au foyer, après avoir remplacé les hommes sur les lieux de travail). L'introduction du terme féminisme a lieu dans la langue française en 1837 : une doctrine qui préconise l'extension des droits, du rôle de la femme dans la société (définition du Robert). [...]
[...] Dans ces changements, on peut penser que les femmes ont joué un rôle prépondérant et inédit. Elles sont en grande partie à l'origine de l'essor spectaculaire des effectifs scolaires et universitaires ; elles ont massivement investi le marché du travail salarié, à travers une activité de plus en plus continue ; elles subissent plus souvent que les hommes les affres de l'emploi précaire et du chômage. Elles ont également initié les changements sociodémographiques les plus notables de ces dernières années : baisse de la nuptialité, baisse de la fécondité, apparition de nouvelles formes de vie en couple et en famille, et de nouveaux comportements en matière de contraception et de procréation, etc. [...]
[...] Le rapport masculin féminin est conçu sur le modèle du rapport parent enfant, ou encore aîné cadet. Elle constate une notion d'ordre, de hiérarchie fondamentale dans tous les systèmes : les femmes sont toujours considérées comme de petites personnes par rapport aux hommes qui sont de grandes personnes F. Héritier emploie donc le principe de valence différentielle des sexes : dans de nombreux systèmes de parenté, le sexe féminin est mis en position mineure par rapport au sexe masculin. Et surtout, l'inverse est exclu : on ne trouve pas de système qui nierait cette hiérarchie En effet, dans la quasi-totalité des sociétés anciennes ou sans écriture, on trouve une inégalité de droit et de valeur entre les sexes. [...]
[...] Cette souplesse est, paradoxalement, la condition de la cohérence Conclusion de Bourdieu : Seule une action politique prenant en compte réellement tous les effets de domination qui s'exercent à travers la complicité 14 objective entre les structures incorporées ( ) et les structures des grandes institutions ( ) pourra, sans doute à long terme, ( ) contribuer au dépérissement progressif de la domination masculine Bibliographie Thierry BLÖS, La dialectique des rapports hommes femmes, PUF Françoise HERITIER, Masculin / Féminin, La pensée de la différence, Paris, O. Jacob Simone de BEAUVOIR, On ne naît pas femme, on le devient Serge CHAUMIER, Le père Noël, ce vieux sexiste Libération Pierre BOURDIEN, La domination masculine, Paris, Seuil coll. [...]
[...] Il souligne l'effacement des anciens repères en à peine deux siècles (démantèlement de l'ordre social ancien). Cf. Déclaration des droits de l'Homme de 1789 puis lois sur le divorce promulguées par la Convention en 1792 symétrie des actions juridiques entre les sexes). Longtemps, l'espace est resté partagé, puis les femmes se sont mises à fréquenter l'école, les lieux de loisirs Aujourd'hui, seuls les vestiaires et les toilettes publiques rappellent les anciens partages des interdits et des pudeurs sexuelles qui confondaient, dans la mise à nu du corps, le regard de l'autre et son désir. [...]
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