La crise est souvent sous-entendue, de façon péjorative. Se demander si notre avenir est en crise, reviendrait donc de prime abord à se demander si l'idée d'avenir est en elle-même encore possible et dans un second temps à s'interroger sur la possibilité que nous nous situions dans cette période charnière où des décisions de rupture du système dans lequel nous vivons doivent être prises. Ainsi, on peut se poser la question de l'ampleur de cette crise comme période de changement profond dans une société.
L'idée d'un avenir en crise renvoie-t-elle de façon abstraite et définitive à un changement de cycle ou au contraire nécessite-t-elle une réflexion sur ce qui est advenu pour envisager ce qui est à venir ? La crise de l'avenir sous-entend-elle une rupture de nos sociétés ou une évolution de celle-ci à la lumière du passé ?
[...] Cependant, cette tentation est vaine et détruit le caractère charnière de cette période. Ainsi, de nombreux économistes de type Keynesion estiment que si l'on ne prend pas acte de la crise financière et que l'on ne réforme pas en profondeur le système capitaliste, l'on subira à nouveau une telle crise dans quelque temps B. La solution du passé Comme le soutenaient Saint Augustin et Anna Harendt en disant respectivement que la mémoire est la modalité de la pensée et que le souvenir est l'une des plus importantes modalités de la société et envisager l'avenir sans en revenir au passé amène inexorablement au retour des erreurs passées et aux conflits. [...]
[...] Par là même, l'on envisage la notion de crise comme une notion négative visant à des périodes instables tant politiquement que socialement. L'on peut eu égard à la crise financière, économique, alimentaire et politique (notamment pour ces deux dernières sur le continent africain) penser que l'on se situe dans une période de crise. Cependant, l'on ne peut accepter cette idée uniquement en considérant que nous sommes dans une période de crise dans le sens où nous sommes dans une période charnière de nécessité de prise de décision. [...]
[...] Bien que la crise de l'avenir sous-entend qu'il faille prendre des décisions sur ce dernier, cela n'est pas antagoniste avec l'idée d'évolution à la lueur du passé La nécessité de prendre une décision pour l'avenir Crise peut être entendue négativement en ce sens qu'elle alternerait avec des périodes stables mais en réalité elle doit être vue comme une phase charnière de prise de décision A. De l'alternance des périodes Auguste Comte, positiviste, envisage l'évolution des sociétés comme une alternance de périodes. Certaines sont des périodes organiques, c'est à dire stables, et positives. D'autres sont au contraire des périodes critiques c'est-à-dire négatives voire révolutionnaires B. [...]
[...] Notre avenir est-il en crise ? La crise est souvent sous-entendue, de façon péjorative. Si l'on prend l'exemple de la crise financière actuelle, cela renvoie à une période de troubles dans un système mettant à mal la stabilité et le fonctionnement de celui-ci. De même, en médecine l'« état critique est celui d'un patient dont on ne sait s'il s'en remettra ou s'il mourra. Se demander si notre avenir est en crise reviendrait donc de prime abord à se demander si l'idée d'avenir est en elle-même encore possible. [...]
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