Norbert Elias (1897-1990) est un sociologue allemand qui dut fuir l'Allemagne nazie. Il est aujourd'hui considéré comme le fondateur de la sociologie historique. Ses travaux ne furent reconnus que tardivement, à partir de la fin des années 1950. Ceux-ci portent sur le processus de civilisation, l'autocontrôle des pulsions violentes, mais aussi sur la musique, le sport, le rapport des individus à la mort ou au temps. En 1975, Elias écrit la Dynamique de l'occident, son livre le plus important où est présenté le processus de civilisation de l'homme occidental et son rapport aux mutations du pouvoir. La civilisation des mœurs est un ouvrage à dimension historique où il produit toute une théorie selon laquelle il existerait un processus de civilisation. Par certains mécanismes et certains faits historiques la société évolue et se civilise. Cette théorie est très novatrice et originale pour l'époque parce qu'elle utilise l'histoire et la sociologie pour produire un nouveau modèle d'explication. Nous pouvons nous demander aujourd'hui si cette thèse est vraiment pertinente, en quoi elle a fait avancer la sociologie et l'histoire.
[...] Norbert Elias et le processus de civilisation Norbert Elias (1897-1990) est un sociologue allemand qui dû fuir l'Allemagne nazie. Il est aujourd'hui considéré comme le fondateur de la sociologie historique. Ses travaux ne furent reconnus que tardivement, à partir de la fin des années 1950. ceux-ci portent sur le processus de civilisation, l'autocontrôle des pulsions violentes, mais aussi sur la musique, le sport, le rapport des individus à la mort ou au temps. En 1975 Elias écrit la Dynamique de l'occident, son livre le plus important où est présenté le processus de civilisation de l'homme occidental et son rapport aux mutations du pouvoir. [...]
[...] La sociologie apporte à l'histoire des facultés de problématisation. Une nouvelle méthode sociologique Les individus interdépendants forment la société qui n'est donc pas extérieure à eux : la société n'est pas le simple agrégat des unités individuelles ni un ensemble indépendant des actions individuelles. Il rejette donc et l'individualisme wébérien et son contraire l'holisme de Durkheim. La notion d'interdépendance des individus joue aussi sur leur personnalité en leur imposant des réseaux qui laissent leur empreinte dans l'habitus de l'individu. Elias compare d'ailleurs la vie sociale à un échiquier où l'action de chacun influence celle des autres. [...]
[...] L'usage de terme de civilisation est ambigu, il implique un jugement de valeur : les sociétés civilisées seraient supérieures aux autres. Cela rejoint la thèse évolutionniste selon laquelle l'espèce humaine ne fait qu'une, et don, chacune société suit la même évolution de l'état de primitif jusqu'au modèle de la civilisation occidentale. D'après Elias il existerait trois niveaux d'évolution : le niveau biologique, le niveau social (celui des formations) et le niveau de l'histoire (celui de l'individu). Ces trois niveaux sont différents mais indissociables d'un processus global d'évolution de l'humanité. [...]
[...] Ainsi la théorie du processus de civilisation est très intéressante par son originalité et on peut voir en Norbert Elias un précurseur. Il est certain qu'il a fait avancer l'histoire et la sociologie en livrant un modèle d'explication globale et en utilisant les deux disciplines. Cependant une telle théorie peut paraître dangereuse parce qu'elle nous donne un point de vue ethnocentrique et implique un jugement de valeurs entre des sociétés civilisées et des autres sociétés qui seraient alors plus barbares sauvages Elias a une vision très positive du progrès à la différence de Foucault par exemple. [...]
[...] On peut même se demander s'il existe une vraie différence de nature entre les sociétés dans la gestion des pulsions et des émotions et s'il est possible de caractériser la civilisation occidentale moderne par une plus grande répression de ces éléments. Il est en effet très difficile d'établir une hiérarchie de la pudeur entre les différentes civilisations car la pudeur peut prendre différentes formes. On peut même se demander si les civilisations traditionnelles, dans lesquelles la pression du groupe sur les individus est très forte ne sont pas plus pudiques que l'Occident moderne. La théorie d'Elias fonctionne pour l'Occident mais peut être que le processus de civilisation tel qu'il le décrit ne s'applique pas au reste du monde. [...]
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