C'est au XIXe siècle que l'ethnologie, l'histoire et l'anthropologie physique ont élaboré les notions de race et d'ethnie, en les fondant sur des critères biologiques, et ont développé la théorie de la lutte des races pour la compréhension entre les peuples et les nations.
Le terme de race a longtemps servi à désigner une subdivision de l'espèce humaine fondée sur des critères biologiques. Une ethnie est un groupe humain caractérisé par des spécificités culturelles et traditionnelles qui unissent ses membres. Il s'agit d'une communauté linguistique établie sur un territoire traditionnel et non d'un groupe d'individus aux caractéristiques biologiques similaires. C'est ce qui différencie l'ethnie de la race.
Mondher Kilani, est un chercheur anthropologue et sociologue, qui a écrit beaucoup d'articles sur divers thèmes. Dans cet article, issu de l'ouvrage, dire les autres, l'auteur ne veut pas faire l'analyse des exemples ni des idées et théories qu'il nous expose, il se contente de monter une réflexion sur les différentes théories du XIXe siècle élaborées sous le nom de la théorie des deux races, qu'il illustre à travers divers exemples, nous amenant à réfléchir sur cette notion, son origine et son impact.
Comment le mythe de la « race » fut-il imposé par l'expansion coloniale et pérennisé même après l'indépendance ?
Nous verrons dans un premier temps la théorie des deux races en Europe, puis dans un second temps, comment elle a été colportée par l'occident lors de la colonisation.
[...] Ainsi, l'auteur tente de nous démontrer l'évolution de cette théorie, de son origine à nos jours. Il illustre de plus celle-ci par des exemples, en démontrant que l'expansion coloniale a été le moyen utilisé pour propager ce mythe, celui-ci s'est ainsi implanté dans l'esprit des populations qui ont alors intériorisé cette norme raciale, même après le départ des colonisateurs. Comme on a pu le voir avec l'exemple du Rwanda, cette vision raciale a déclenché de nombreux conflits qui perdurent encore aujourd'hui. [...]
[...] Ainsi, a donc été introduit, un certain modèle de différence ethnique et raciale, reposant sur une prédominance d'une race blanche supérieure, dont les Berbères sont issus et perçus par ces derniers comme une justification légitimant leur revendication. Cependant, cette opposition et cette dualité existaient déjà avant la colonisation sous une autre forme, par exemple en Tunisie où les Berbères se distinguent des Arabes par des modes de regroupement différents qui ne renvoie pas à des différences raciales ou ethniques, mais à des relations politiques et sociales. [...]
[...] Cette théorie de la dualité nationale exercera son influence sur un grand nombre d'intellectuels et d'écrivains du XIXe siècle. Mais cette théorie ne restera pas au niveau national, et va s'établir une lutte entre une race supérieure civilisatrice et des races inférieures. B les différentes théories sur les races C'est au XIXe siècle que l'ethnologie, l'histoire et l'anthropologie physique ont élaboré les notions de race et d'ethnie, en les fondant sur des critères biologiques, et ont développé la théorie de la lutte des races pour la compréhension des rapports entre les peuples et entre les nations. [...]
[...] C'est avec la colonisation qu'est née l'anthropologie. Les ethnologues se sont inspirés des méthodes d'enquêtes policières et militaires pour essayer de comprendre les colonisés afin d'y introduire les réformes nécessaires à des fins civilisatrices. Comprendre les autres aussi dans un but de mieux se comprendre soi-même, étudier la relation spectrale avec l'autre, celle qui consiste d'une part à rapporter l'autre à soi, et d'autre part à se projeter dans l'autre au point de retrouver chez lui sa propre histoire ou sa propre identité comme on peut le voir en bas de la page 33. [...]
[...] Quoi qu'il en soit, nous sommes loin des deux races du 19e siècle. II la colonisation et ses effets : vecteur de conflit ethnique A l'origine de l'expansion coloniale C'est avec l'expansion de l'Europe au XIXe et au XXe siècle que la politique coloniale se développa dans toute son ampleur. Pourtant, l'acquisition de colonies n'était pas alors un phénomène nouveau. Les premiers empires de l'époque moderne s'étaient en effet développés dès le XVe siècle, et les citées grecques avaient créé, dès l'Antiquité, un certain nombre de colonies, même si ce phénomène présente peu de similitudes avec le vaste mouvement qui se produisit par la suite et qui fut l'œuvre des seuls États d'Europe occidentale. [...]
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