Les militants d'extrême droite peuvent être analysés comme des "outsiders " exactement de la façon dont les décrit Howard Becker dans son étude de sociologie sur la déviance. Le sujet de ma recherche est de comprendre pourquoi et comment on devient un membre de ces mouvements extrémistes. Que cela signifie-t-il ?
J'ai centré ma recherche bibliographique sur les militants du Front national, le principal parti d'extrême droite de la France, les Skinheads, le plus grand mouvement identitaire, sur le plan international et par ailleurs relativement jeune, et enfin sur le Ku Klux Klan, le mouvement d'extrême droite le plus sanglant des États-Unis. Aurais-je donc forcément les mêmes réponses à mes problématiques pour chacun des trois mouvements?
Ces recherches bibliographiques sont complétées par une fiche de lecture de l'ouvrage de Sylvain Crepon "La nouvelle extrême droite. Enquête sur les jeunes militants du Front national", publié à Paris en 2006 aux éditions L'Harmattan.
[...] D'ailleurs ce qu'il ressort de mes principales lectures, c'est que les militants d'extrême droite peuvent être analysés comme des outsiders exactement de la façon dont les décrit Howard Becker dans son étude de sociologie de la déviance. Et chose particulière, c'est justement le fait d'être des outsiders qui crée la force de leur militantisme et de leurs mouvements. Le sujet de ma recherche étant de comprendre pourquoi devient-on un membre de ces mouvements extrémistes ? Comment ? Est-ce durable? Que cela signifie-t-il ? Et est-on vraiment en marge de la société ? [...]
[...] Le passé est idéalisé au travers de notions mal maitrisées comme nous l'avons vu (culture, tradition . mais jamais au travers de périodes spécifiques. Le passé sert surtout comme identification à une nation plus mythique qu'« historique par des notions floues, mais puissantes par leur symbolique. On est passé de race à culture, et de l'inégalité à la préservation des spécificités, parce que les membres du FNJ ont compris que pour diffuser leurs idées, ils devaient les diffuser de façons détournées, pour respecter les lois, et la démocratie. [...]
[...] Aurais-je donc forcément les mêmes réponses à mes problématiques pour chacun des trois mouvements? En tous les cas, dans un premier temps ce qui est ressorti de mes recherches préalables, c'est le point commun de ces mouvements : leur lutte contre l'immigration, le rejet de l'autre, de la différence. Van der Brug, Fennema et Tillie parlant même de partis anti- immigration Il s'agissait donc de partir de livres traitant de racisme et xénophobie, pour en avoir une compréhension rigoureuse et en comprendre les mécanismes. [...]
[...] Après avoir compris ce que signifiait l'adhésion, le processus avant de devenir militant (d'extrême droite en l'occurrence), je devais comprendre ce que voulait dire ETRE d'extrême droite. Et c'est Michel Winock dans Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France qui nous en offre la meilleure explication en neufs point essentiels : - La haine du présent - La nostalgie d'un âge d'or - L'éloge de la mobilité - L'anti-individualisme - L'apologie des sociétés élitaires - La nostalgie du sacré - La peur du métissage génétique et l'effondrement démographique - La censure des moeurs (concernant principalement l'homosexualité); - L'anti-intellectualisme Après avoir fait ce travail de recherche pour comprendre les notions qu'on attribue aux mouvements d'extrême droite, le processus d'adhésion à ces mouvements, et la signification être de ce mouvement, j'ai fait une recherche approfondie pour chacun des groupes : Front National, Skinheads nationalistes-racistes, Ku Klux Klan Front National De nombreux livres sont consacrés au Front National en France, mais la plupart ont pour objet les électeurs (comme La sociologie du phénomène Le Pen par exemple), et pour ceux s'intéressant aux militants beaucoup étaient emprunts d'un discours anti-, comme Au front d'Anne Tristan. [...]
[...] Et les nouveaux engagements se font suivant les conjonctures, au gré des préoccupations du moment, c'est la raison pour laquelle - selon l'auteur -il est difficile de donner des définitions précises des nouveaux mouvements sociaux Erik NEVEU, Sociologie des mouvements sociaux, Paris, Ed. La Découverte Le livre d'Erik Neveu offre un panorama assez complet des travaux scientifiques portant sur les mouvements sociaux, ainsi qu'une définition personnelle du sujet. En ce qui concerne les travaux sociologiques, l'auteur s'appuie particulièrement sur ceux d'Alain Touraine, Erving Goffman, Alberto Melucci, et Claus Offe. Ensuite, il nous offre les grilles de lectures des mouvements sociaux de ces auteurs, comme celle de la Frame Analysis d'Erving Goffman. [...]
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