Synthèse sur la multiculturalité et plus précisément la multiculturalité en milieu carcéral : La culture de détenu prend-t-elle le pas sur l'identité du détenu ?
[...] Dès lors, il est facile de penser qu'ils rentrent eux aussi dans le cadre de rite de passage. Nous pouvons relever le fait que certains actes réalisés en milieu carcéral avaient valeur de rituel d'intégration mais devenaient stigmates dès lors que la période d'emprisonnement était terminée : Les tatouages, à la Santé, je les ai fait parce que je voyais beaucoup de gens qui en avaient. ( ) J e voyais les autres mecs, ils montraient leurs tatouages dans la cour de promenade, je voulais m'identifier à eux. [...]
[...] Il s'agit ici d'un jeune homme d'origine maghrébine âgé de 24 ans qui relate son incarcération d'1an Les premiers faits significatifs évoqués par la personne sont : * Le manque de différenciation dans les conditions d'incarcération (selon les délits ou crimes effectués) * Le brassage ethnique et multiculturel entre les détenus Du reste, au regard de ce postulat, le premier constat évoqué par l'ancien détenu est la solidarité éprouvée au sein de la structure carcérale Le témoignage est édifiant : tu vois, c'est bizarre, il y a des noirs, des arabes, des chinois, des blancs, même des juifs ! Et pourtant tout le monde s'aide ! dehors c'est la guerre, tout ça, mais là non, on est solidaire Le jeune homme évoque tout de même qu'il y a des rites de passage. Lorsqu'un nouveau détenu arrive, il est mis à l'épreuve ; S'il fait signe de faiblesse, il sera considéré comme «larbin» le temps de son incarcération. Ce témoignage nous a amené à ce questionnement : La culture de détenu prend-t-elle le pas sur l'identité du détenu ? [...]
[...] Il n'habite plus son monde Il est détaché de son personnage propre par conséquent il s'approprie volontairement ou de façon imposée, la culture propre au milieu carcéral. Le détenu ne peut s'identifier aux figures du pouvoir et ces figures de pouvoir (surveillants) ne lui renvoient que leur vécu de méfiance et de crainte soupçonneuse. Ce détenu, alors se tourne vers les siens, les codétenus il tente avec eux de s'inscrire dans un circuit langagier qui, dans sa stéréotypie, à l'avantage d'être clair : nous sommes des incompris et des persécutés Ce détenu se construit alors un personnage conforme à la loi intérieure et aux discours ambiants. [...]
[...] Les emprunts culturels se font généralement des cultures les plus prestigieuses vers les moins prestigieuses. Mais l'emprunt culturel n'est jamais unilatéral et il y a toujours, en retour, des traits de la culture dominée qui sont adoptés par la culture dominante. Par ailleurs, si les changements entre cultures éloignées sont plus difficiles à mettre en œuvre, ils entraînent souvent des transformations plus profondes. - Les effets de l'acculturation peuvent être classés en quatre catégories: - Les éléments des deux cultures en contact peuvent se combiner et être réinterprétés de sorte que naît une culture inédite que l'on appelle encore une culture syncrétique, - L'un des groupes en contact finit par adopter l'ensemble des traits culturels de l'autre société et abandonne sa culture d'origine. [...]
[...] La moitié de leur population mourut. -Ainsi, lors de l'incarcération, la culture initiale du détenu va entrer en confrontation directe avec une autre culture, celle du milieu carcéral. La notion d'enfermement implique que l'individu n'est plus rien De ce fait, il est obligé d'intégrer la culture carcérale afin d'acquérir un statut propre ; les rites de passages sont d'ailleurs une étape obligatoire dans le processus d'acculturation. Concrètement, le détenu gardera néanmoins une partie de sa culture originelle, telle que la religion, son expression verbale, etc . [...]
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