Les métiers urbains ou corporations sont des associations d'artisans et de marchands hautement qualifiés, qui s'unissent pour faire valoir leurs droits et exercer un type très précis de métier. Dans une société d'Ancien Régime qui ne conçoit pas l'individu isolé, ce sont des corps intermédiaires fondamentaux qui permettent de la hiérarchiser. Au Moyen-âge les communautés de métier ou confréries, rassemblant les travailleurs qui exerçaient le même métier, avaient un caractère religieux. Elles avaient un devoir de charité et d'aide aux ouvriers malades, retraités et à la veuve et l'orphelin. Mais à l'époque moderne les métiers sont bien plus que des associations religieuses.
Comment se définissent les métiers urbains sous l'Ancien Régime et comment s'organisent-ils ? Quel rôle ces communautés de métier qui regroupent pratiquement l'ensemble des métiers de la ville jouent-elles dans la production industrielle et au sein même de la ville ?
[...] En effet, on distingue deux types de métiers urbains : les métiers réglés et les métiers jurés. Les métiers réglés sont reconnus par le pouvoir municipal et sont majoritaires à Lyon par exemple. Les métiers jurés sont, quant à eux, reconnus par le pouvoir royal. Les membres de ces métiers sont juridiquement tous égaux, ils doivent prêter serment, jurer d'où leur nom de métiers jurés ou jurande. Le pouvoir royal les reconnaît par lettres patentes. Ces lettres patentes sont des lettres scellées par la Grande Chancellerie ou une petite Chancellerie. [...]
[...] Nous venons de voir que les métiers urbains sont des métiers très réglementés. Il serait intéressant d'étudier l'idéologie au sein de ces métiers et au-delà de l'auto-organisation professionnelle que nous venons de voir, les rapports entre les membres. PARTIE II A l'intérieur des métiers, la production se fait pour le profit et le bien de tous Toute notion de concurrence est bannie et la recherche d'amélioration de la productivité par entre autres la baisse des coûts de production, n'est pas envisageable. [...]
[...] L'apprentissage est une formation qui se déroule sur deux ou trois ans et qui débute à l'âge de douze ou treize ans ; les parents payent une certaine somme un maître qui s'engage à nourrir, loger, blanchir et transmettre son savoir à leur enfant. Les statuts définissent le nombre d'apprentis qu'un maître peut avoir, pas plus de deux ou trois pour éviter toute concurrence. L'apprentissage est une réelle entrée dans la profession d'autant plus que d'après l'édit de 1581 tout apprentissage effectué dans une ville jurée est valable dans tout le royaume. Après son apprentissage, l'apprenti devient compagnon : il est alors salarié chez un maître. Il faut rester environ sept ans pour pouvoir postuler pour devenir maître. [...]
[...] Si le pouvoir royal tente dès le 16e siècle de généraliser les corporations, c'est pour trois raisons. Tout d'abord les communautés de métier sont garantes de l'ordre social : elles permettent à la monarchie de contrôler les ouvriers. D'autre part, elles garantissent la qualité du produit. En effet, ce sont des associations de travailleurs qualifiés : comme nous venons de le voir les statuts réglementent les métiers et permettent ainsi d'accueillir seulement les ouvriers les plus qualifiés. Enfin, si la monarchie est favorable aux métiers urbains c'est dans une visée fiscale. [...]
[...] En effet, il est impossible pour une personne d'exercer un métier si elle n'intègre par la corporation qui correspond à ce métier. Enfin il justifie sa politique au nom de la liberté et de l'égalité. Pour Turgot, il faut laissez faire l'initiative Cependant, sa politique ne sera pas entendue puisqu'il devra démissionner la même année. CONCLUSION Les métiers urbains par leur organisation et leur idéologie tiennent une place importante dans l'organisation de la ville. La réglementation très stricte imposée aux corporations est compensée par les privilèges accordés par le pouvoir royal. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture