L'introduction du ‘Je' dans les écrits des sciences sociales, marque l'introduction du subjectif dans ce qui se veut objectif. La dichotomie objectif/subjectif n'est pas nouvelle, elle oppose depuis toujours les sens et la raison. La sociologie est marquée par cette dichotomie notamment au travers de la pensée d'Auguste Comte. Prendre l'humanité comme objet de science permet de totaliser l'esprit positif. Rien n'échappe à la science, même pas l'Homme.
Le positivisme d'Auguste Comte, parce qu'il impose la scientificité impose de prendre ‘Autrui' pour objet d'étude. On voit d'emblée se profiler la problématique de la dimension éthique d'une telle attitude. Une manière de surmonter cette problématique est d'introduire le ‘Je' comme marque de respect du chercheur envers les acteurs de son terrain.
[...] Pour le sociologue, une manière de résoudre ces problèmes serait d'engager sa propre subjectivité dans le compte rendu qu'il fait de ses observations. Ainsi, comme nous l'explique Jean-Pierre Olivier de Sardan : Seuls respecteraient ‘l'Autre' ceux qui ne camoufleraient pas leur situation personnelle et tout ce que l'enquête doit à leur relation aux ‘informateurs' et autres ‘collaborateurs' . Mais l'emploi du conditionnel révèle d'emblée que cette attitude est elle-même problématique. Ainsi, le respect d'autrui ne se confond pas nécessairement avec une mise en scène ou une mise en mots de l'auteur . [...]
[...] L'interprétation du chercheur, la manière dont il produit du sens dépend largement de sa culture ; dans ces conditions, ses règlements de compte, ses partis pris ou ses dogmes pèsent d'un poids parfois redoutable . Dans le cadre d'une démarche qualitative, cela est d'autant plus prégnant. Il faut alors s'engager dans une réflexion sur les rapports que le chercheur entretient avec son terrain (son implication) et sur la manière dont il en rend compte (son explication). Jean-Pierre Olivier de Serdan traite chaque versant de cette réflexion indépendamment. Il le fait en ayant recours à de nombreux exemples. [...]
[...] Il est tout à fait logique de développer une certaine forme d'insertion affective , la méthodologie choisie circonscrit d'ailleurs en partie cette insertion, elle relève du choix du chercheur, elle varie en fonction de ce dernier et en fonction de ce qu'il étudie. On ne peut dès lors Opposer une ethnologie de l'implication (forte) à une ethnologie du corpus , cela n'a plus de sens. On peut cependant s'interroger sur la manière dont le chercheur doit rendre compte de ses choix. La part d'explication à fournir est bien complexe à déterminer. [...]
[...] Le méthodologique Le choix de ce thème de travail n'est bien évidemment pas le fruit du hasard. Il s'enracine dans un contexte particulier et renvoie à une problématique qui m'est propre. Pour mieux éclairer l'intérêt de ce choix, je vais d'abord évoquer ce contexte. Au travers du travail que j'ai élaboré l'an passé pour valider mon TER empirique et en particulier suite à une conversation avec Mme B , je me suis aperçue qu'un certain nombre de mes difficultés dans la rédaction d'un écrit à caractère sociologique, provenaient de ma culture universitaire précédente (licence de philosophie). [...]
[...] Quatre argumentaires autour du ‘Je' Après avoir fait le constat de la densification du recours au ‘Je' dans les textes sociologiques ou anthropologiques, après avoir félicité l'élargissement de la palette des opinions stylistiques disponibles pour l'écriture ethnographique , Jean-Pierre Olivier de Sardan pose la question de la validité des informations et interprétations proposées . L'introduction du ‘Je' dans les écrits des sciences sociales, marque l'introduction du subjectif dans ce qui se veut objectif. La dichotomie objectif/subjectif n'est pas nouvelle, elle oppose depuis toujours les sens et la raison. [...]
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