Dans quelle mesure peut-on dire, ou non, que l'esprit d'association est perturbé ou transformé par les changements sociétaux ?

Résumé du document

Nous choisissons de limiter le champ de cette question à la période des années 60 à nos jours et à la France. Notre développement va reposer sur l'affirmation suivante : « l'association est le reflet de la société à un temps donné ». C'est une hypothèse de base dont la démonstration constitue la trame de ce devoir pour répondre à la question posée. Une mise en perspective historique, plus précisément dynamique est nécessaire pour mettre à jour les processus et évènements dont l'existence ont influencé « l'esprit d'association ». Nous entendons par là les valeurs et les raisons qui engendrent la naissance de projets de solidarité pour autrui et qui contribuent à leur réalisation.
Nous allons procéder en 3 étapes. Dans un premier temps, les principaux changements économiques, sociales, et sociétales seront évoqués. Dans une seconde partie, nous verrons dans quelle mesure l'association, encastrée dans la société, subie ces transformations. Dans une troisième partie, nous reviendrons sur l'essence fondatrice du projet associatif - le principe de réciprocité -, mis à l'épreuve. Nous n'avons pas l'ambition d'être exhaustif, compte tenu des conditions de l'exercice, nous voulons cependant dresser un tableau des transformations de l'éthique associationniste sous les influences de la société dans laquelle elle se nourrit.

Extraits

[...] Les nouveaux rapports entre les financeurs commanditaires peuvent ainsi être caractérisés de la façon suivante - Les associations sont des sous-traitants de service public qui ont remporté un appel d'offres émis par le financeur-commanditaire (un peu comme un marché public). - Ils sont partenaires dans la mesure où une délégation s'opère, avec un cahier des charges précis. Leur financement est conditionné par la réalisation des missions attribuées. - Une relation marchande : le contrat entre l'association et son financeur- commanditaire implique un compromis (imposé au sein de l'association pour la redéfinition des missions. [...]

[...] Seulement, elles ne souhaitent pas être instrumentalisées par les pouvoirs publics. En effet, la raison d'être de l'association est la poursuite d'un objectif qui ne soit pas le profit, mais l'association ne veut pas être le bras exécutant des pouvoirs publics. Le pôle économique Un rapport du Medef de juillet 2002 illustre la ligne de tension entre le marché et les associations. En effet, le rapport en question préconise une réduction des subventions accordées à des associations sur certains secteurs en raison de la concurrence qu'elles exercent à l'encontre d'entreprises privées. [...]

[...] Par exemple, l'Association National d'Accueil des Etrangers et des Migrations (ANAEM) a répondu à un appel d'offres lancé par l'état et travaille maintenant pour ce dernier. Seulement, elle n'est plus libre d'agir comme elle le voudrait. En effet, cette association est en charge du contrat d'accueil et d'intégration (CAI) - une mission dont les subventions dépendent. Le service fourni in fine par l'association peut être altéré dans sa nature, dans ses valeurs et sa qualité De nombreuses associations de taille réduite ont besoin de ces financements publics pour continuer à vivre. [...]

[...] La congruence entre le travail des agents et le comportement des destinataires perd en consistance. D'où une perte de sens. D'autant plus que, selon Dubet, entre les gens qui ont un désir de compassion qu'ils veulent concrétiser et des besoins liés à des difficultés dans l'existence, il y a des institutions. Pour les membres qui vivent ces changements, qu'ils perçoivent, la remise en cause de l'imaginaire, de la conscience collective qui leur donnaient leur raison d'agir implique une réorganisation de l'esprit d'association, pour répondre aux transformations du contexte dans lequel ils opèrent. [...]

[...] Sujet : Dans quelle mesure peut-on dire, ou non que l'esprit d'association est perturbé ou transformé par les changements sociétaux ? Nous choisissons de limiter le champ de cette question à la période des années 60 à nos jours et à la France. Notre développement va reposer sur l'affirmation suivante : l'association est le reflet de la société à un temps donné C'est une hypothèse de base dont la démonstration constitue la trame de ce devoir pour répondre à la question posée. [...]